car c'est bien de cela qu'il s'agit dans le fond, non ? du moins, je le souhaite…

"paradoxalement, un élève en difficulté est un enfant brillant. Face à un monde fermé et opaque, il déploie des trésors d'imagination et d'intelligence plus ou moins adéquats pour se hisser au niveau "moyen" de ses camarades de classe. Mais ses exploits tournent à vide…
Apprendre, comme marcher ou parler, est une activité naturelle de l'homme, une source de plaisir sans cesse renouvelée. Il n'y a pas de cancre inné, d'enfant démuni de capacités à intégrer correctement des connaissances.
Ceci permet de comprendre les angoisses auxquelles font face ces professeurs, ces  parents face à ces enfants en position d'échec scolaire. Tout comme leurs camarades, pourtant, ils ont en eux une étonnante poussée de vie.
Mais, un jour, par malchance, ils sont tombés au fond d'un puits.
Jetez-leur donc une corde, ils y grimperont.
Tout seuls." (Alfred Tomatis "les troubles scolaires")

Avant de poursuivre, je tiens à signaler que je propose une des solutions possibles à envisager, qui serait d'embaucher des professeurs de "jeu d'échecs" dans toutes les écoles (et ce, dès la maternelle…)

Instruction ne rime pas forcément avec réformes…

Ce simple extrait d'un livre de Alfred Tomatis, au-delà de toutes  réformes et d' échecs scolaires accumulés, peut nous faire prendre conscience d'une chose, c'est qu'il s'agit bien là de tout autre chose que de batailler sur le "b a ba" et sur "nos ancêtres les Gaulois"…, ou encore de regarder dans le rétroviseur, nostalgiques conducteurs d'une époque révolue (je zappe le problème supplémentaire en matière d'Économie, car il me dépasse… et je ne dispose pas des armes suffisantes pour en faire l'analyse…).

Car cette époque-là est bel et bien révolue, époque réservée, à ses débuts, à quelques uns qui ont pu accéder progressivement, et parfois laborieusement, et de plus en plus nombreux, au fil des siècles :
1/ à l'apprentissage de la lecture, de l'écriture, et du calcul
2/ au Certificat d'étude
3/ au BEPC
4/ aux BEP
5/ au BAC
6/ aux BACs très diversifiés
7/ aux études supérieures très diversifiées

Ce qui n'a pas empêché, par ailleurs, ceux qui n'ont pas pu profiter des possibilités d'études et d'instruction de leur temps, de se hisser, avec courage à la force de leur poignets et de leurs neurones, à la possibilité d'accéder au travail pour lequel ils étaient faits, et de trouver leur place.
Je me permets ici, en guise d'exemple, de rendre hommage à mon papa, qui a commencé comme soudeur-ajusteur ; il est parvenu, nul en français et en orthographe, par des cours du soir, avec 3 enfants, et ma maman (bonne… en orthographe!) l'aidant à corriger les fautes dans ses premières lettres et propositions), à faire ce pour quoi il était prédestiné : ingénieur conseil en organisation.

Et pourquoi pas ? et c'est tant mieux tout cela !

Il n'est pas possible d'oublier que la possibilité d'instruction pour tous a pris des siècles…

Et je cite ici seulement l'instruction, que je ne mettrai absolument pas en parallèle avec l'éducation,  qui est un tout autre débat, vu que s'il en est de forts bien éduqués très mal instruits…il en est de forts bien instruits bien mal éduqués…

Cette instruction, donc, construction accessible de plus en plus à tous, devrait continuer à l'être sans exception ; tous sont et seront de plus en plus nombreux ; de plus en plus différents; et ils seront aussi de plus en plus avides de savoirs et de connaissances ; tous avec leurs qualités, leurs défauts, leurs aptitudes et leurs lacunes, comme tous les êtres humains que nous sommes ; sans oublier toutes ces possibilités technologiques de leur temps leur permettant, entre autres, de remplacer le calcul mental par une calculette, de surfer dès leur plus jeune âge sur une vaste bibliothèque d'informations et de connaissances, de disposer de toutes les ressources et nourritures possibles et inimaginables auparavant,  pour autant qu'ils se donnent la peine et le courage d'aller les chercher…

Avec des guides, des précepteurs, des tuteurs, des instituteurs, des maîtres, des professeurs…, bref… on peut bien les appeler comme on veut…  (à l'ère des techniciens de surface !), nous avons besoin d'eux, comme eux ont besoin des élèves, pour transmettre leurs cordes…

Ce sont là les véritables projets à poursuivre, puisque largement entamés, et à mettre en oeuvre. Et cela nous concerne tous, en notre âme et conscience.

Je doute sincèrement qu'il soit possible de résoudre quoi que ce soit en supprimant et en dénigrant des postes de professeurs – tous pour la plupart exerçant leur profession avec leur humanité et leur dynamisme personnels : ils méritent largement leur statut de professeur, qui est celui d'instruire et de permettre d'accéder à des connaissances, que ce soit dans une salle de classe ou par l'intermédiaire d'un ordinateur, ne serait-ce même que pour un seul élève !

Ce serait plutôt le contraire : nous en avons et nous aurons de plus en plus besoin de professeurs, car toutes les technologies du monde ne résoudront pas les problèmes humains.

Et tous autant qu'ils sont, et plus nombreux ils seront, mieux ce projet d'intégration et d'instruction sera réalisé pour tous les élèves.

Car ce sont tous ces mêmes professeurs qui peuvent leur jeter cette corde, à laquelle tous les élèves qui le désirent, vont pouvoir grimper tous seuls, à la seule force de leurs poignets.