"Je ne suis pas un citoyen et je n’ai surtout pas l’intention de le devenir. Le devoir par rapport à son pays ça n’existe pas. Il faut le dire aux gens! On est des individus pas des sujets ni des citoyens. Je ne me sens aucun devoir à l’égard de la France. Pour moi, elle est un hôtel rien de plus". Par contre il faut savoir qu’on a beaucoup de droits et qu’il ne faut pas se laisser marcher sur les pieds notamment avec ces politiques de santé publique, synonymes d’entraves à nos libertés individuelles. 

Cette philosophie foncièrement individualiste n’en finit pas de dessécher l’exilé fiscal qu’est Michel Houellebecq  le désolidarisant totalement de ses "concitoyens". Et de certains autres n’en parlons pas ! Il a poussé le cynisme jusqu’à avouer tressaillir d’enthousiasme à chaque fois que succombaient dans la bande de Gaza un enfant, une mère enceinte, un "terroriste".  Une posture qui contraste avec le caractère de celui qui se veut pourtant farouche adversaire de toute action politique,  préfèrant "céder à l’hypnotisme du vide effrayant du renoncement". 

Son scepticisme, son pessimisme, son détachement de cette vie absurde, cette batterie d’attributs qui lui collent à la peau lui donnant un air de chien battu semblent pour le moins des postures de circonstances. Le voilà dans son dernier roman, "soumission", qui nous refait volte-face par rapport à tous ses principes  érigés en dogme. 

D’après les quelques bribes que nous livre la presse, il s’agirait là d’un scénario catastrophe qui aurait lieu en 2022, soit au terme du piètre second mandat de François Hollande. "L’athéisme est mort, la laïcité est morte, la République est morte", ainsi parlerait Houellebecq et non Zarathoustra… 

Par conséquent, retour en force du religieux avec toutefois des musulmans pris entre le marteau et l’enclume, la gauche et l’extrême droite : d’où la parade avec la naissance du parti de la "Fraternité musulmane". Le succès de ce dernier en 2022 placerait Mohammad Ben Abbès à la tête de la France au détriment de Marine Le Pen. Docile, caressante, comme la chèvre de Mr Seguin, la France se soumettrait sans broncher à la charia . On peut imaginer la suite avec la concrétisation des stéréotypes qui hantent conscient et inconscient collectifs : niqabisation, polygamie, disparition des églises, érection de mosquées, hallalisation généralisée, etc. Tout ce qu’il faut pour que les tenants de la thèse Zemmourrienne sur le suicide français se laissent submerger par "la peur, l’angoisse"au grand dam de François Hollande. 

Même si l’auteur aux allures de nihiliste de cette politique fiction se prétend neutre par rapport à ce chamboulement à venir, il y a là comme un appel subversif contre "ces cohortes étrangères prêtes à faire la loi dans nos foyers". Aux armes donc citoyens formez vos bataillons marchons, marchons qu’un sang halal abreuve nos sillons avant qu’il ne soit trop tard ! 

Sans vocation particulière pour la politique, le romancier en plein naufrage de la vie semble à travers l’écriture faire diversion à son chaos intérieur en se riant de ceux qui croient dur comme fer à ses balivernes venues sans doute des tréfonds de son désespoir existentiel…De quoi renflouer au passage le compte en banque de l’exilé fiscal.