Cette fois, ça y est, c’est la bonne ! Vous avez écrit, relu, corrigé, re-relu, re-corrigé (si si, c’est trèèès important)… votre roman. Vous l’avez même soumis à des bêta-lecteurs. Voilà, vous êtes prêt(e) à soumettre votre manuscrit (entendez par-là tapuscrit) à un éditeur.

Quand vient cette étape, on a souvent envie de dire que le pire reste à venir. En effet, il n’est pas rare d’entendre que l’on aurait autant de chance de gagner au Loto que de voir son texte accepté par un grand éditeur.

C’est bien joli de vouloir être publié dans une grande maison. Encore faut-il ne pas mettre la charrue avant les boeufs. Et, surtout, armez-vous de patience. Certains répondent au bout de trois mois, voire six, tandis que d’autres peuvent mettre jusqu’à un an ! Alors, oui, l’attente risque d’être longue et un poil énervante, mais personne n’y peut rien.

Pour commencer, ne vous extasiez pas devant telle ou telle maison. Écumez un à un les sites de celles qui vous intéressent, vérifiez que votre bouquin entre bien dans la ligne éditoriale (il s’agit de ne pas envoyer de la poésie au Dilettante, par exemple), relevez les adresses, mail, etc.

Une fois votre recherche effectuée, pensez à rédiger une lettre qui vous présentera en quelques mots, ainsi que le résumé de votre bébé. Évitez les phrases larmoyantes, les clichés, les "vous verrez, vous ne regretterez pas votre choix, prenez-moi !", ou encore "mais si, mais si, il va se passer quelque chose à la page 100 et, encore, vous n’avez pas lu la fin !"

Primo, il est rare que le comité de lecture lise une oeuvre jusqu’au bout. Certaines maisons reçoivent près de deux-mille manuscrits par an. Certains sont des pavés, d’autres des navets finis. Certains n’ont aucun intérêt, d’autres présentent un potentiel intéressant mais, malheureusement, il est de plus en plus rare qu’un éditeur prenne ainsi un auteur sous son aile. Dommage.

Votre lettre est prête ? Il ne vous reste plus qu’à envoyer votre manuscrit à l’éditeur sélectionné. Attention, si quelques uns expédient leur roman à plusieurs éditeurs en même temps, tous ne vous conseilleraient pas d’agir de cette manière. Il est important de procéder par étape et de ne pas se précipiter. Ne cédez pas à la tentation de l’auteur vaniteux qui rêve que son histoire soit lue par le comité de la maison X ou Y.

Le monde de l’édition est rempli de requins.

Patientez… et, par pitié, évitez de relancer. Si votre manuscrit est refusé, faites-vous une raison. Relisez-le, corrigez les dernières coquilles, les dernières imperfections et… tentez votre chance avec un autre éditeur.

Surtout, ne baissez jamais les bras !

Bon, par contre, tout est relatif. Si le même récit est refusé six fois d’affilée, c’est que quelque chose cloche chez lui. Plutôt que d’essuyer les refus à la pelle et d’insister jusqu’à ce que trucmuche tout droit sorti de Trifouillis-les-oies ne l’accepte enfin (sans réelle garantie de succès ?),posez-vous de vraies questions.

Pourquoi tant de refus ? Qu’est-ce qui cloche dans votre écrit ? L’histoire est-elle seulement prenante ? Et les personnages, attachants ou dénués d’intérêt ? Et l’action, n’interviendrait-elle pas trop tard, auquel cas le comité de lecture ne se sera même pas aperçu de son existence ? Possible.

En attendant, et plutôt que de rester les bras croisés, à dire à qui veut bien l’entendre que les gros éditeurs sont tous des salauds, remettez-vous en question, ainsi que votre manuscrit.