Pourquoi seul un retour intelligent à une monnaie nationale peut permettre aux états européens de sortir du massacre économique ?
Selon Jacques SAPIR, économiste français et directeur d’études à l’EHESS, "la sortie de l’Euro est inévitable". Son nouvel ouvrage, au titre on ne peut plus clair : "Faut-il sortir de l’euro ?" détaille de près cet état de fait.
Pour lui, le véritable tabou qui existe autour de la monnaie unique en France s’explique d’abord par son côté symbolique qui se rattache au mythe des "États-Unis d’Europe" : pour une large partie de la classe politique, l’euro est un totem qu’il faut défendre coûte que coûte, pour éviter d’avoir à reconnaître que le projet politique qu’elle a défendu était une utopie dont l’échec est désormais patent.
Maintenir artificiellement l’euro en vie serait donc selon lui un choix déraisonnable : conserver à tout prix la monnaie unique ne pourrait se faire qu’au prix d’une baisse considérable du niveau de vie de l’ensemble des populations à l’intérieur de la zone. Cet acharnement thérapeutique aurait sur le long terme un coût bien trop élevé pour être sérieusement considéré comme une solution acceptable.
Au-delà de J. Sapir, Kenneth Rogoff, éminent journaliste des Echos, a publié hier un article titré "L’Euro ne peut pas tenir en l’absence d’un centre".
Dans cet article, cet économiste chevronné indique sans détour et de façon lucide que la poursuite de l’EURO est impossible autant qu’"une union monétaire ne peut survivre sans légitimité politique".
En clair, il nous dit que sans une véritable cohésion politique européenne fédérale, l’euro est voué à un échec déjà programmé.
Pour le citer : "Les décideurs politiques européens d’aujourd’hui se plaignent souvent du fait que, sans la crise financière US, la zone euro se porterait bien. Peut-être ont-ils raison. Mais n’importe quel système financier doit être capable de faire face aux chocs, y compris les chocs importants. "
Cela va sans dire… Une monnaie quelqu’elle soit doit être capable de résister aux crises économiques et cela n’est possible que dans un cadre de fédéralisme politique européen cohérent. Mais ce n’est pas le cas aujourd’hui en Europe et ne le sera sans doute jamais. Car telle est la spécificité même du continent européen, tant spécifique et différent des autres de par la richesse de ses nations souveraines.
Rogoff de poursuivre : "L’Europe, bien entendu, ne dispose pas d’une autorité fiscale centralisée, de sorte que ce stabilisateur automatique extrêmement important est largement absent. Certains académiques européens ont essayé d’avancer l’argument selon lequel il n’est pas nécessaire d’avoir des transferts fiscaux similaires aux USA, parce que n’importe quel degré de partage de risque désiré peut en théorie être obtenu grâce aux marchés financiers. Cet argument est largement erroné. Les marchés financiers peuvent être fragiles et ils ne fournissent que peu de possibilités de partager le risque sur le revenu du travail, qui constitue la plus grande part des revenus dans toute économie avancée. "
Il serait déraisonnable voire dangereux de croire – car c’est une utopie – que l’union politique soit possible ou réalisable en Europe, les pays nationaux européens étant historiquement très fortement enracinés dans leur histoire, leurs spécificités et leurs singularités nationales à tous égards.
L’évolution de chacun de ces pays diffère considérablement d’une nation à l’autre. La singulière spécificité des économies nationales ne peut permettre d’envisager raisonnablement la mise en place d’un fédéralisme européen efficace car il obligerait à niveler sur un seul et même niveau toutes ces nations spécifiques tant dans leur mode de fonctionnement propre que dans leurs intérêts : le niveau de l’EURO qui correspond en réalité au niveau exclusif de l’économie allemande, obligeant à des sacrifices considérables toutes les nations plus faibles.
Contre toute attente, le modèle utopique de la monnaie unique ne permettrait donc pas l’évolution harmonieuse des nations européennes, comme cela l’était espéré, mais tout au contraire, ferait courir le risque d’un appauvrissement massif des peuples écrasés sous le poids d’un Euro allemand beaucoup trop fort qui étouffe dans l’oeuf le développement individuel de ces nations externalisées à Bruxelles ou Berlin.
Les prêches des grands marabouts mitterrandiens de l’époque maastrichienne étaient donc fausses. L’Euro n’est pas un soulagement pour les pays de la zone Euro, mais un boulet terrible qui freine l’évolution spécifique de chacune de ces nations trop différentes pour être amalgammées dans une seul et même économie. Un enfant pourrait comprendre cela. Un élève de CM2 ne peut pas suivre le rythme scolaire de son camarade de Terminale. C’est exactement ce qui se passe aujourd’hui dans la plupart des pays européens pour imager le décalage, et c’en n’est malheureusement que le début.
Les partisans de la monnaie unique se complaisent à annoncer l’apocalypse en cas de dissolution de la zone euro. Comme le notait Laurent Pinsolle, les exagérations de certaines prédictions témoignent surtout du fait qu’il s’agit là de leur dernière ligne de défense. Il est néanmoins intéressant de noter que si l’argument du coût d’une sortie de l’euro est souvent avancé, jamais n’est abordée la question qui devrait être abordée en parallèle : que nous coûterait le maintien d’une zone aussi mal pensée et déséquilibrée ?
Par conséquent, il faut dire ici ce que tous les économistes pensent tout bas sans oser encore le dire trop fort pour des raisons évidentes de (re)déstabilisation des marchés : le fédéralisme européen est improbable car irréalisable compte-tenu de la structure-même de l’Europe, configurée en autant de pays que de civilisations fortes chacunes. Chacun de ces pays est chargé d’une identité propre extrêmement forte et INALIENABLE, contrairement aux Etats-Unis d’Amérique qui n’ont absolument pas ni la même histoire ni la même construction continentale puisque le fédéralisme EST leur propre histoire spécifique à eux et leur base-même de développement.
Ainsi, contrairement aux USA, on se rend compte aujourd’hui que les pays européens ne sont pas compatibles les uns avec les autres au sein d’une seule et même entité politique, économique et budgétaire car ils sont beaucoup trop disparates à tous plans. Aucun pays européen ne se risquerait aujourd’hui à aller vers un fédéralisme total, en prenant le risque d’abandonner du même coup tous les repères historiques constitutifs des nations et des identités.
En cela, on commence à comprendre la spécificité européenne rendant impossible toute idée de fédéralisme total. Cela est un état de fait. La condition première ET INALIENABLE des pays européens est de se reconnaître pleinement en tant que Nations souveraines. Pour citer Jacques SAPIR : "Il ne sert à rien de rêver d’une Europe fédérale si les peuples ne partagent pas ce rêve. Croire que, par une succession de crises, l’on aboutirait à construire l’image d’une inéluctabilité du fédéralisme était un pari très dangereux. C’est en partie celui dans lequel nous sommes engagés aujourd’hui et qui risque fort de ne pas se dénouer comme ses promoteurs l’avaient prévu."
C’est une réalité que les économistes prennent aujourd’hui très sérieusement en compte pour analyser la situation actuelle de manière la plus objective possible. "L’Europe ne respectera peut-être jamais aucun critère de zone monétaire « optimale ». Pourtant, sans davantage d’intégration économique et politique profonde – qui pourrait ne pas inclure tous les membres actuels de la zone euro au final – l’euro pourrait ne pas passer le cap même de cette décennie." Kenneth Rogoff, le 4 avril 2012. – Les Echos.
Bien entendu les monnaies sont tributaires des marchés internationaux et il est fort possible que le retour au FRANC entraine une dévaluation à court terme. Mais après cette période transitoire et d’ajustement, l’équilibre s’effectuera car cette dévaluation sera plus d’ordre technique et conjoncturelle que structurelle. En effet la valeur de la monnaie est évaluée au regard de nombreuses données comme la puissance du pays, son PIB, le solde de sa balance commerciale, son endettement, etc.
Par ailleurs, au-delà de cette simple opération "technique" de retour au FRANC, c’est surtout la liberté qui sera récupérée. Battre monnaie demeure dans l’Histoire l’un des emblème de la liberté et de la souveraineté. Par un retour au FRANC, le peuple français aura les moyens de SA politique économique et financière.
Bruxelles nous oriente aujourd’hui vers un schéma inverse. En profitant de la crise économique, il invite tous les pays membres de l’Union européenne à "Plus d’Europe", et propose une Union économique renforcée avec le contrôle des budgets nationaux… Un moyen supplémentaire de ligoter et d’asservir un peu plus les peuples européens.
En d’autres termes, il paraît plus judicieux et "profitable" à moyen et long terme de revenir le plus rapidement au FRANC que d’attendre en s’enfonçant toujours un peu plus chaque jour, car une chose est sûre, c’est que le maintien de l’euro ne nous permettra JAMAIS d’améliorer la situation économique, sociale et industrielle de la France.
Enfin l’euro périra tôt ou tard comme toutes les monnaies plurinationales ont péri : real espagnol, couronne austro-hongroise, rouble soviétique, etc. Nous ne sommes pas les seuls à préférer notre monnaie nationale d’ailleurs. Le point de vue des allemands est très révélateur à ce sujet. Sachez qu’ils ont aussi dans l’idée de quitter la zone euro.
L’enjeu du 22 avril prochain consiste donc à savoir être lucide sur cette situation grave pour la France et prendre ses responsabilités devant l’urne pour permettre de mettre en place une politique française de désengagement de la zone Euro. Cela est fondamental à comprendre, sinon pour soi tout au moins pour les générations futures dont on ne peut décemment plus continuer à hypothéquer l’avenir et les sacrifier allègrement au nom d’une démagogie cynique particulièrement forte à gauche (version Mélenchon).
Soit nous décidons de sortir intelligemment de la zone euro en en prenant nous-mêmes la raisonnable initiative (= qui sera d’ailleurs immédiatement suivie en mode dominos par toutes les autres nations européennes n’attendant que le premier pas de l’autre pour entrer à leur tour dans la danse du démantèlement monétaire européen), soit nous préférons attendre jusqu’à ce que la ficelle casse en subissant de plein fouet les répercussions dramatiques et les dégâts colossaux que ce choc frontal nous amènera à essuyer .
L’heure n’est plus aujourd’hui à contredire un état de fait (qui n’est pas une hypothèse, mais bien la réalité du futur européen). Il s’agit maintenant de choisir entre : Agir ou Subir la sortie inévitable de la zone Euro. C’est LE SEUL ET UNIQUE enjeu des présidentielles 2012.
Trois candidats, certainement plus "francs" et plus honnêtes que d’autres, ont signalé cette situation incontestable par n’importe quel économiste sérieux :
1/ Soit nous acceptons d’aller encore dans l’Euro jusqu’au fédéralisme européen puisque c’est la seule solution pour à priori viabiliser à terme cette monnaie artificielle, mais en abandonnant toute la spécificité et toute la souveraineté des Nations;
2/ soit nous choisissons de nous retirer du jeu dès maintenant en prenant les devants et en dirigeant nous-mêmes cette sortie par un amorçage contrôlé et calculé, garantissant une sécurité pour tous, tout en redéfinissant les termes de la Communauté Européenne sur les plans militaires et de préférences commerciales uniquement. Redotées de leurs propres banques nationales, chaque pays pourra se sentir à nouveau libre d’évoluer à son rythme en respectant pleinement toute sa spécificité reconnue, admise et valorisée par ses voisins indépendants de lui économiquement. Mais n’est-ce d’ailleurs pas la définition même du Libéralisme sain?…
Mais les oreilles encore bien chastes (pour ne pas dire naïves…) de l’opinion française ne veulent toujours pas entendre cette urgence -pourtant majeure et cruciale – préférant foncer tête bêche dans le mur, avec Mélenchon en tête de peloton…
[b]Beau tract électoral….. !!!![/b]
Mais est-il convaincant… C’est une autre histoire…..
Pourquoi dénigrer ce qui existe au lieu de s’activer pour que l’Europe soit réellement l’Europe dont nous avons besoin ????
Les Etat-Unis d’Amérique ne se sont pas faits en un jour.
Il a même fallu une guerre civile pour y arriver.
Pour ma part, je continuerai d’appeler de mes voeux de véritables Etats-Unis d’Europe !
jf.
Le débat démocratique est toujours heureux car il permet à chacun d’exprimer ses opinions, même si celles-ci ne sont pas fondées ni justifiées et encore moins argumentées sérieusement. Je ne peux que vous répondre de lire le très sérieux jacques SAPIR, économiste français majeur, sur la question ainsi que de relire vos livres d’histoire afin de mieux comprendre les fondations et les articulations géo-politiques très spécifiques de tous territoires du monde. Leurs enjeux sont extrêmement différents. Vous faites une erreur majeure en n’intégrant pas ce point. Le mythe des Etats-Unis d’Europe sur la base des USA révèle une grave incompréhension intellectuelle des divergences énormes de structures et de systèmes politico-économiques entre ces deux continents. La réponse n’est pas dans ce mythe fou, mais dans une solution adéquate 100% adaptée à notre continent, faite d’un mélange harmonieux entre un véritable respect des nations souveraines qui retrouvent toute LEUR liberté (c’est aussi ça le libéralisme! c’est-à-dire le modèle du système des Etats Unis d’Amérique que manifestement vous appelez de tous vos voeux pour l’Europe…) dans une solidarité militaire et commerciale européenne, c’est-à-dire une union solidaire sur les plans de la défense et de la préférence commerciale européenne. Cordialement,
Je peux, en effet, relire tous les textes de Jacques Sapir.
je note cependant que celui-ci soutient publiquement et activement la candidature de Jean-Luc Mélenchon.
[b]Or ce dernier est favorable au maintien de l’euro[/b].
Pour lui, JLM, la sortie de l’euro n’est ni une condition nécessaire ni une condition suffisante pour changer de système économique et de politique. Il considère la monnaie unique comme bien commun des peuples unis d’Europe, et donc des Français qui ne doivent pas renoncer à en changer les règles du jeu.
……………… !!!!!!!!!!!!!!!!
jf.
[quote]« Les décideurs politiques européens d’aujourd’hui se plaignent souvent du fait que, sans la crise financière US, la zone euro se porterait bien. Peut-être ont-ils raison. Mais n’importe quel système financier doit être capable de faire face aux chocs, y compris les chocs importants. « [/quote]
Le noeud du problème est bien là. C’est tout à fait exact que l’Amérique vit à crédit depuis des dizaines d’années sur le reste du monde.
Pourtant, que font les dirigeants et décideurs européens sinon spéculer à tour de bras, surtout depuis le passage à l’euro ?
C’est facile et très hypocrite de se délester de sa responsabilité alors que nombre d’économistes, entre autres, n’ont pas été avares de messages alarmistes, que ce soit aux Etats-Unis ou en Europe, sans jamais être entendus pour autant.
Les traders annoncent quelques joyeusetés pour cet été, suite au manque crucial de mesures structurelles prises lors de la crise de 2008. Ca laisse pensif.
Cependant, les économies des deux continents sont si étroitement imbriquées qu’il y a fort à parier que la chute du premier entraînera une réaction en chaîne.
Néanmoins les exorbitants montants exprimés sont difficiles à apprécier, ou à matérialiser, dans la mesure où ils équivalent d’abord à de l’argent virtuel.
Alors où est réellement le danger PALATIN ?
Jacques Sapir a soutenu le FDG en 2008 lors de sa création. Mais depuis, bien des évènements ont bouleversé l’Europe et l’analyse de Sapir a divergé, notamment sur l’Euro. Je ne peux pas vous répondre sur le vote de Sapir, néanmoins il est à noter qu’il est proche de Nicolas Dupont-Aignan (gaulliste social, soutenu par de nombreux chevènementistes). NDA s’est appuyé sur son expertise pour son programme économique, qui parait d’ailleurs objectivement le plus cohérent, raisonnable et réaliste qu’il soit face à la situation que nous connaissons.
Je vous fais copie ci-dessous d’une des phrases de Sapir issu de l’introduction de son livre à ce sujet, A MEDITER PLUS QUE JAMAIS. Cordialement,
» Longtemps niée par nos gouvernants mais aussi par une large part de l’opposition (et en particulier au PS), la crise de l’Euro s’impose cependant, constituant pour l’instant un horizon indépassable. Sa réalité est d’ailleurs reconnue à l’étranger ; même le journal allemand le Spiegel, lui a consacré un long dossier (13). Il y a donc bien une particularité franco-française à ce débat, ou plutôt à son refus qui ne cède qu’aujourd’hui sous les coups de boutoirs de la réalité. Il y a bien un tabou de l’Euro, qui dans notre pays traverse le spectre politique et va de la droite à la gauche, voire à une partie de l’extrême-gauche. L’Euro, c’est la religion de ce nouveau siècle, avec ses faux prophètes aux prophéties sans cesse démenties, avec ses grands prêtres toujours prêts à fulminer une excommunication faute de pouvoir en venir aux bûchers, avec ses sectateurs hystériques. Qu’un dirigeant de l’UMP ou du PS parle sur ce sujet et sa phrase commence immanquablement par un verset sur les « bienfaits » de l’Euro (mais sans jamais préciser, et pour cause, lesquels) ou sur la « nécessité » de défendre la monnaie unique. Mais, jamais au grand jamais, n’entendons-nous un bilan honnête de ce que l’Euro nous a apporté. (…) «
(suite et fin)
» D’après les discours que l’on entend actuellement, c’est à un manque de gouvernance fédérale que l’on doit cette crise. (…)On découvre ici que l’on ne passe pas impunément un coup de rabot fédéraliste sur cinq siècles d’Histoire ! Cette question de la gouvernance illustre bien comment les dirigeants des différents pays ont été victimes de l’idéologie européiste et du mythe des « Etats-Unis d’Europe ». (…) » Le risque est qu’aujourd’hui l’Euro, dans sa forme actuelle, rende l’Europe odieuse et discrédite durablement le principe d’une coordination monétaire. L’Euro, on l’a dit, est le dernier tabou d’une partie de la classe politique de droite comme de gauche. À quoi donc peut-on attribuer ce phénomène et pourquoi une telle cécité en France ? Dans le refus de discuter sur la place publique de la crise de l’Euro, il faut aussi voir la peur panique de perdre des positions sociales et des privilèges. Que deviendraient en effet tous ces professionnels de l’euro-Business s’ils devaient admettre qu’ils se sont trompés ? « (…) » L’accélération de la dynamique de la crise imposera des ruptures radicales. [b]L’histoire retiendra que l’Euro sans doute est mort de la main de ceux-là même qui prétendaient le défendre.[/b] »
@[b] palatin[/b]
Navré pour vous mais toutes les Fédérations Départementales du PCF ont publié – sur internet – en mars 2012 une liste des 42 économistes qui soutiennent le Front de Gauche dans laquelle figure bel et bien Jacques Sapir….
jf.
Lu dans l’Observatoire de l’Europe (cf. http://www.observatoiredeleurope.com/Jacques-Sapir-annonce-la-fin-de-l-Euro-a-court-terme_a1572.html )
[i] Lundi 26 Septembre 2011
Jacques Sapir annonce la fin de l’Euro à court terme
Aujourd’hui, ce n’est pas seulement l’Euro, cette construction boiteuse et imparfaite, qui agonise. C’est aussi une certaine conception de l’Europe. Il ne fait aucun doute désormais que l’Euro, par le biais des plans d’austérité qu’il nécessite, est un facteur général de régression sociale pour tous les pays concernés. L’Euro, on l’a dit, est le dernier tabou d’une partie de la classe politique de droite comme de gauche. À quoi donc peut-on attribuer ce phénomène et pourquoi une telle cécité en France ? [/i]
Et plus loin, dans l’article, nous pouvons lire :
[i] Les argumentations controuvées des uns et des autres, les plaidoyers pro domo de politiciens aux abois, les arguties dans un jargon pseudo-technique dans lesquelles se complaisent les bureaucrates de Bruxelles n’y changeront rien. La monnaie unique européenne, qui fut à son origine source de tant d’espoirs, n’a tenu aucune de ses promesses. Elle meurt aujourd’hui de l’échec du projet politique qui lui avait donné naissance, le « fédéralisme furtif », et de la divergence dans les dynamiques économiques des pays membres, divergence exacerbée par la politique de l’Allemagne. [/i]
****
Dans la crise actuelle, il ne fait aucun doute que l’Union Européenne est menacée dans son existence, puisque plus les pays endettés sont attaqués par la spéculation mondiale, plus ils sont à l’agonie à force de couper dans les budgets de toute nature, et sociaux notamment – quitte, le plus souvent, à remettre en cause le modèle social qui les caractérisait jusque là.
Mais comme en toutes choses, quand un train composé de plusieurs wagons est tiré par une locomotive, c’est elle qui dicte l’allure du train. Or, en Europe, aujourd’hui, cette locomotive, c’est l’Allemagne, qui impose, aujourd’hui, aux autres membres de l’Union, un modèle qui ne luia personnellement pas trop mal réussi, et qui consiste à miser sur la productivité et sur la déflation salariale pour maintenir ses parts de marché à l’extérieur de chez elle (et donc aussi , à fortiori, un minimum de croissance et d’emplois sur son territoire).
(suite)
Le problème est que tous les pays de l’Union Européenne ne sont pas structurés, économiquement parlant, de la même façon que l’Allemagne, ce qui les oblige à souffrir chaque fois que leur économie est moins performante que la sienne, puisque ces pays n’ont plus la possibilité, comme par le passé, de dévaluer une monnaie nationale qui n’existe plus.
C’est dire que le maintien de la valeur de l’euro va se traduire, chez eux, par une pression déflationniste qui débouchera ,à son tour, sur un fort taux de chômage, ainsi que sur une baisse du revenu et des impôts qui, toutes choses égales par aileurs, conduira à une hausse de la dette ainsi qu’à une hausse des charges d’intérêt à payer sur elle; sans parler d’une hausse des taux d’intérêt, sur la dette souveraine, à cause de la pression exercée sur elle par la spéculation mondiale.
****
Et parce qu’aucun gouvernement, aujourd’hui, n’a assez de poil au cul pour fermer le marché boursier en période récession (étant entendu que ceux qui dictemt la mélodie, à toutes les nations, aujourd’hui, sont les financiers investisseurs – et donc, parmi eux, les grandes banques et les grands groupes multitnationaux), les Etats, pour réduire leurs dettes, sont sommés par eux de réduire leurs dépenses – quitte, pour cela, à remettre en cause tout le système social qui a permis, par le passé, entre autres effets positifs, de maintenir, chez eux, une croissance plus ou moins linéaire.
A l’inverse, l’absence d’un tel système social aura pour conséquence que chaque pays devra subir, à l’avenir, des variations très fortes, d’une année sur l’autre, de son PIB, avec ses répercussions en terme de croissance et d’emploi.
S’ajoute à cela la précarité croissante provoquée par l’abandon du système social susmentionné, cette précarité qui va toucher toutes les personnes ayant perdu leur emploi et qui continueront malgré tout, à survivre, tant bien que mal, en faisant des petits boulots mal payés, mal sécurisés, et parfois dangereux pour la santé.
****
(suite)
Mais rendre, comme je le lis dans cet article – et ailleurs aussi – l’euro responsable de tout cela, c’est commettre une erreur d’analyse. En d’autres termes, il ne faut pas confondre la politique économique d’un pays qui, dans le cas de l’Union européenne est l’Europe elle-même, avec la monnaie qui doit servir de réglement aux échanges.
Et si cette monnaie, une fois commune à plusieurs pays (comme c’est le cas ajourd’hui de l’euro), est bel et bien un facteur d’intégration de leur économie respective en période de haute conjoncture, elle se change, en période de crise, en son contraire, en devenant un facteur à la fois perturbateur et discriminant, puisque les pays les plus frappés par la crise doivent procéder, faute de pouvoir dévaluer une monnaie nationale qui a cessé d’exister, à une politique déflationniste aux conséquences mortelles pour l’emploi et les revenus des classes les plus défavorisées.
A cela s’ajoute un système bancaire qui a, en période de crise profonde, quasiment cessé de fonctionner, puisque la monnaie de crédit (qui était source d’abondance en période de haute conjoncture) à cédé la place à son contraire : la préférence (manifestée par tous les agents de l’économie) en faveur d’une monnaie liquide, qui, une fois thésaurisée par eux, empêche la croissance de repartir.
****
C’est donc la crise économique, en résumé, qui est à l’origine, aujourd’hui, de la dislocation potentielle de l’Europe, plutôt que l’euro lui-même, cette Europe qui cessera d’exister, sous sa forme actuelle, si les pays du sud renoncent à un euro dont la valeur (pour eux surévaluée) les empêche d’avoir la tête au-dessus de l’eau et de respirer.
Et, au delà de la crise elle-même, c’est la manière de la gérer, sous la gouvernance, aujourd’hui, d’une Allemagne qui a misé à la fois sur le néolibéralisme et sur le monétarisme, qui est la cause des tensions que connaît l’Europe actuellement.
clgz11
Il est précieux d’évoquer l’incontournable et excellent économiste, [b]Max KEISER[/b], génie de Wall Street, qui eut l’idée de créer la[i] Karmabanque[/i] (banque en ligne) pour tenter de lutter contre les multinationales gloutonnes et criminelles, et tant qu’à faire, réduite leurs colossaux bénéfices.
Il a lancé, en 2010 si je ne m’abuse, une initiative insolite qui a été entendue ET SUIVIE jusqu’en Chine et en Russie.
On peut visionner plusieurs dizaines de ses interventions sur Youtube et Daymotion.
Bonjour et merci à Marche à l’Ombre pour son info.
J’ai tâché d’en savoir un peu plus, à propos de cette Karmabanque créée par Max Keiser, sans visionner, pour autant des vidéos (car ou j’habite je n’ai pas, sur internet, le débit suffisant pour pour pouvoir le fair).Or il me semble qu’elle fait ses profits, comme vous dites, sur la perte des grands groupes qui ne respectent aucune éthique, profits qu’elle réinvestit dans des projets éthiques et protecteurs de l’environnement.
Si j’ai bien compris le système mis en place par Max Keiser, cette banque fonctionne comme suit : Max Keiser tâche de réunir, sur son nom, un maximum de personnes dont le but est de boycotter les produits de Coca Cola, Mac Donald, et autres compagnies, pour manquement aux règles susmentionnées. Et parce que le chiffre d’affaire de ces compagnies va diminuer, et leurs bénéfices aussi, la Karmabanque, qui est en réalité un hedge fund opérant sur les produits dérivés, réalise ses profits, après avoir spéculé sur la baisse en bourse des titres des compagnies attaquées par le boycott, en vendant, aujourd’hui même, les titres qu’elle ne possède pas, de ces compagnies, afin de les acheter plus tard, plus précisément quand leur cours boursier aura effectivement baissé par suite du boycott. Et, avec le revenu ainsi gagné, la banque va pouvoir inancer des projets éthiques et respectueux de l’environnement.
Palatin, l’auteur du présent article, m’excusera de marcher sur ses plates bandes avec de longs commentaires. Mais le dossier me paraît suffisament intérssant et important pour qu’on s’y arrête quelques instants.
****
(1ère partie)
A cet égard, j’ai lu
sous le site http://www.lalettrevolee.net/article-revenir-au-franc-88249719.html
le propos suivant :
[i] Lundi 7 novembre 2011 1 07 /11 /Nov /2011 23:21 Revenir au Franc Devient urgent.
Deux économistes américains parmi les plus respectés, Paul Krugman (« prix Nobel » d’économie) et Dani Rodrik, viennent de conclure des articles souhaitant la fin de l’euro.
L’article de Krugman est traduit en français par la RTBF.
Un passage incomplet : « Des décombres de la guerre, les Européens ont construit un système de paix et de démocratie, et ce faisant, ont bâti des sociétés qui, bien qu’imparfaites – quelle société ne l’est pas ? – sont probablement les plus décentes de l’histoire de l’humanité.
Pourtant, cette réussite est menacée parce que l’élite européenne, de toute son arrogance, a bloqué le continent en un système monétaire qui a recréé la rigidité du modèle d’excellence, et – tout comme le modèle d’excellence des années 30 – celui-ci s’est transformé en piège mortel. »
C’est incomplet parce que, en un mouvement suicidaire incompréhensible, ce ne sont pas que les élites qui soutiennent l’euro : Mélenchon s’y accroche en expliquant que cela facilitera un RMI européen, Chevènement vante des plans A, B et C risibles dans une union monétaire à 17, Marine le Pen continue d’enfumer les populations avec son « plan concerté » pour sortir de l’euro…
Les opppositions censément populistes sont finalement très respectueuses des élites.
Krugman conclut pourtant ainsi son papier sur le « système euro » : « vu comme le système se comporte, l’Europe se porterait sans doute mieux s’il s’écroulait plutôt aujourd’hui que demain. »
**
[/i]
(2e partie)
[i]
Dani Rodrik est professeur d’économie à Harvard et vient de publier un article sur son blog expliquant la différence entre Grèce et Californie en cas de failite. En Californie l’état de Californie peut faire faillite, les californiens sont soutenus individuellement par l’état fédéral. En Grèce l’état va à la faillite mais aucun transfert de l’Union européenne ne bénéficie aux grecs en tant qu’individus, pour compenser leurs pertes de revenus. Ils vont donc êtredans une situation encore moins facile après le plan « d’aide » européen.
Rodrik conclut son papier en jugeant peu probable un sursaut d’intégration politique européen tel que des transferts d’un budget européen, qui n’existe pas, à des individus, puisse être mis en place. Il termine donc ainsi : « le mieux pour la zone euro serait que son éclatement soit le plus possible anticipé et préparé » (the more orderly and premeditated the coming break-up of the Eurozone, the better it will be).
**
Ca s’appelle revenir au franc. Ca n’est pas du populisme, c’est une nécessité, si l’on veut éviter de glisser entièrement dans une spirale déflationniste. [/i]
****
Si je partage assez, personnellement, les discours de Krugman à chaque fois qu’il s’exprime, le propos, lu ci-dessus,de Dani Rodrik, mérite quelques explications.
Quand cet éconmiste compare les situations de la Grèce et de la Californie, en les voulant différentes, ce n’est pas vraie qu’elles sont différentes. La preuve : c’est que si l’Etat fédéral américain n’a pas, dans ses caisses, l’argent nécessaire pour renflouer la Californie, celle-ci fera faillite.
Mais là n’est pas la question. Elle se situe, que ce soit en Europe ou aux Etats-Unis, sur la manière de financer un Etat endetté (que celui-ci soit la Californie, l’Arizona, les Etats-Unis dans leur ensemble, la Grèce, l’Espagne, ou l’Union Européenne dans son ensemble.
Or là est le problème aujourd’hui, qui n’existait pas il y a quarante ou cinquante ans en arrière (je remonte à l’âge d’or des économies américaines ou européennes, autrement à l’époque 1950-1980).
La différence c’est qu’à l’époque les Etats étaient financés par les impôts (et notamment des riches) d’une part, et par une épargne qui, au lieu de provenir de fonds d’investissement qui sont aujourd’hui mondiaux, provenaient de l’épargne nationale, et notamment sous la forme d’obligations d’Etat possédés par les ménages.
(3e partie)
De plus, ces Etats assumaient autrefois des services pour des raisons sociales (et pas seulement économiques), chose qui cessera d’exister quand on considérera, à tort selon moi, qu’une entreprise publique doit être gérée comme une entreprise privée.
En d’autres termes , on veut, aujourd’hui, que les services publics soient assumés par des entreprises privées qui, parce qu’elles obéissent à la loi du profit (lui aussi privé), ont l’interdiction de faire des pertes, puisque celles-ci représentent, d’après les économistes, un gaspillage de ressources.
Mais ce que ces mêmes économistes ne disent pas, est ceci : quand l’Etat soutient les grands groupes bancaires en faillite (à cause de spéculations mal planifiées), en raison du risque systémique, les pertes de ces groupes, qui sont supportées par l’Etat, sont mille fois plus importantes que les soutiens apportés par l’Etat à ses propres entreprises publiques déficitaires.
*****
Pour en revenir à la comparaion entre le modèle économique qui prévaut aujourd’hui, et celui qui prévalait hier, c’est qu’aujourd’hui la dette souveraine de n’importe quel Etat qui s’est organisé sur le principe du néolibéralisme, cette dette est possédée par des fonds d’investissement internationaux qui spéculent, et parfois contre la propre dette qu’ils soutiennent. ET comme ils opèrent (quand ce sont des hedge funds) sur les marchés dérivés, ils n’ont même pas besoin de posséder cette dette pour spéculer contre la baisse de son cours.
C’est donc, en résumé, la spéculation mondiale, qui est à l’origine, aujourd’hui, des difficultés que connaissent les Etats, puisque cette même spéculation exigent d’eux, ainsi que des entreprises ou services publics sous leur tutelle, qu’ils se comportent comme des entreprises privées
ET c’est également à cela que sert aujourd’hui le Pacte de Stabilité budgétaire soutenu par les Etats membres de l’Union Européenne, puisque les gouvernements de ces Etats désirent, sous la tutelle ici de l’Allemagne, que les différents Etats se comportent, dans leur gestion des affaires publiques, comme des entreprises privées.
Or si, par le passé, et notamment après la Seconde Guerre Mondiale, les Etats ont nationalisé les entreprises privées, c’est pour des raisons sociales, puisque le déficit de ces compagnies était financé par les impôts des riches.
(4e partie)
Or depuis que ces mêmes riches ont décidé de financer le déficit des Etats par la dette souveraine plutôt que par l’impôt, ils vont mettre ces Etats en difficulté puisque ceux-ci vont devoir payer, sur la dette souveraine possédée par ces riches, des intérêts, alors qu’autrefois ces mêmes riches payaient à l’Etat des impots qui permettaient de financer, pour partie, les déficits des entreprises publiques (SNCF, Poste, etc).
ET parce que le financement desdits déficits s’est non seulement internationalisé, depuis la mondialisation des rapports de production et d’échange, mais qu’il a pris un tour spéculatif grâce à l’instauration des marchés dérivés sur la dette souveraine des différents Etats, ces memes Etats ont perdu tout pouvoir de décison.
Ont donc totalement raison, de mon point de vue, tous ceux qui disent que les démocraties n’existent plus que sur le papier, puisque quels que soient les partis politiques au pouvoir en chaque pays (libéral, démocrate-chrétien, chrétien-social, social-démocrate, centriste de gauche ou de droite, ect), les gouvernements n’ont, dans le contexte actuel, aucune liberté de mouvement, sinon celle d’appliquer ce qu’exitent d’eux les fonds d’investissement intenationaux.
ET c’est précisément cette gouvernance-là, financière, qui domine le monde aujourd’hui.
Dans ce contexte, si les Etats veulent retrouver une certaine liberté de manoeuvre, notamment sur le plan social, ils devront renationaliser toute une série d’entreprises.Et ils devront interdire également les opérations boursières toutes les fois que celles-ci portent atteinte à leur souveraineté
ET ce discours vaut tout particulièrement pour les pays de l’Union européenne, puisqu’ils souffrent, déjà aujourd’hui, et plus encore demain, de la concurrence
faites par les pays émergents, et notamment sur le plan industriel.
En résumé, si les Etats européens veulent survivre, ils doivent réformer le modèle néolibéral qui prévaut actuellement en Europe au niveau de ses instances dirigeantes. Sans cela, ces pays connaîtront des taux de chômage très élevé, ainsi qu’une précarité qui, si les chômeurs sont forcés à travailler dans des workhouses, masquera le vrai taux de chômage et la vraie misère traversant ces pays.
Mais encore une fois, euro ou pas euro, c’est le néolibéralisme qui est en cause aujourd’hui, plutôt que l’euro lui-même.
clgz11 : [b]absolument[/b]. J’invite d’ailleurs à ce titre ceux que cela intéressent lire mon article : « QUOI VOTER? Anti ou néo Libéral ? ou Ne pas voter ? Telle est la question ! » du 1er avril dernier.
A Jacques, je vous invite à vous informer ailleurs que dans VOS tacts électoraux PC ou Mélenchon. L’information y sera bien plus objective et réelle. Je vous confirme BIEN que Sapir a bien participé à l’ébauche du programme économique de Dupont-Aignan, ne vous en déplaise, et s’est distancé depuis de Mélenchon. A moins d’être totalement aveugle (comme les communistes pro-européens!..délicieuse oxymore très révélatrice…) vous devriez par vous même d’ailleurs vous en rendre compte. Son livre : « Sortir de l’EURO ». Je ne peux que vous le recommander vivement AVANT d’aller voter. Histoire d’avoir vraiment tous les éléments en mail avant cet acte RESPONSABLE.
Enfin, merci à tous pour vos réactions, témoignages qu’il s’agit bien d’un sujet et d’un enjeu majeur aujourd’hui. Joyeuses Pâques à tous.
clgz11 et Palatin
[quote]Mais ce que ces mêmes économistes ne disent pas, est ceci : quand l’Etat soutient les grands groupes bancaires en faillite (à cause de spéculations mal planifiées), en raison du risque systémique, les pertes de ces groupes, qui sont supportées par l’Etat, sont mille fois plus importantes que les soutiens apportés par l’Etat à ses propres entreprises publiques déficitaires. [/quote]
Propos parfaitement illustrés, si besoin en est , par la très célèbre entreprise [b]FRANCE TELECOM[/b] et son non moins célèbre patron [b]Michel BON[/b], dont tous les Français ont pu apprécier sa souveraine et brillante gestion.
[b]20 milliards d’euros de pertes au total ![/b]….
Petit détail en passant, ce jongleur de deniers avait été confirmé dans ses fonctions en 1997, par un certain Dominique Strauss-Kahn, alors ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie dans le gouvernement Jospin.
Une fois « débarqué » (il a « démissionné »), ses bons « amis » lui ont confié, de 2001 à 2004, la présidence de [i]l’Institut de l’entreprise[/i], puis celle de la [i]Fondations Nationale pour l’Enseignement de la gestion des Entreprises[/i].
La mission de cette honorable Fondation est de contribuer à l’amélioration de l’enseignement de la gestion des entreprises. GAG !
Ca ne s’invente pas.
Dominique FERRERO, lui, ex patron de NATIXIS, est aujourd’hui rémunéré 500 000 € annuels bruts, pour avoir réussi une performance exceptionnelle d’avoir diviser le cours de l’action NATIXIS par 20.
Georges PAUGET, qui a dirigé le CREDIT AGRICOLE de 2005 à 2010, a été nommé à la tête du C.A d’Amundi (filiale commune créée avec la Société Générale), après la perte de 2.8 milliards d’euros par sa filiale Calyon en 2008.
Charles MILHAUD, après son départ de la Caisse d’Epargne suite aux 751 millions (seulement ?) de pertes en 2008, a été nommé à la demande de l’Elysée, à la Présidence du Conseil de surveillance d’Océor, filiale qui détient les participations de la banque à l’île Maurice, à Tahiti et aux Antilles. Aujourd’hui il a fait valoir ses droits à la retraite.
Jean-Pierre MUSTIER, le spécialiste des emprunts toxiques et des produits dérivés à la Société Générale, exerce aujourd’hui ses talents à UNICREDIT.
Viennent s’ajouter les 10 milliards annoncés aux contribuables français de l’affaire DEXIA. Pierre MARIANI n’a pas à s’en faire, l’impunité est une valeur en hausse chez les banquiers français. Son nom n’est-il pas évoqué comme remplaçant de Romanet à la tête de la Caisse des Dépôts ?
Je viens de recevoir un mail annonçant un nouveau commentaire, dans cette page de Palatin écrite sur l’euro, qui, bien que sortant un peu du sujet, n’en est pas moins révélateur d’un certain malaise.
C’est ainsi qu’il met l’accent sur le rôle catastrophique de certains dirigeants de grands groupes bancaires français ces dernières années lesquels se seraient payés des bonus ou des salaires mirifigiques, alors même que le cours du groupe bancaire dirigée par eux s’est effondrée à la bourse et que la banque elle-même était dans une situation quasi desespérée (suite, en l’occurrence, à des opérations spéculatives totalement à côté de la plaque).
L’intervenant parle également, dans son commentaire, de la gestion catastrophique de France Telecom du temps d’un PDG (i.e. Michel Bon) qui aurait endetté (d’après le Journal les Echos de cette époque .- voir site http://archives.lesechos.fr/archives/2002/LesEchos/18795-136-ECH.htm – la compagnie à hauteur de 15 millards et qui lui aurait fait faire des pertes pour plus de 8 milliards d’euros, d’où les relations très tendues, à cette époque, de Michel Bon avec son ministre de tutelle – à savoir le socialiste Laurent Fabius (étant précisé que l’Etat français était, à cette même époque, propriétaire majoritaire de l’entreprise en détenant 55% de son capital).
****
Or un tel constat m’oblige à rectifier, plus précisément à préciser ce qu’ai écrit dans un précédent commentaire figurant dans cet article : à savoir que l’avenir d’une entreprise repose non point tant sur le fait qu’elle soit nationalisée ou privatisée, que sur la compétence, à tous les niveaux, de son personnel.
Or c’est là que réside, à mon avis, un problème majeur, en France, puisqu’il existe une collusion très forte, entre le monde politique d’une part, et le monde de l’économie d’autre part; et notamment quand cette économie compte, en son sein, de très grands groupes dont les directeurs sont des énarques ou des gens qui ont fait les mêmes études que les ministres, sénateurs et autres grands commis de l’Etat.
(suite)
(suite 1ère partie)
Or, s’il est une chose que d’être un énarque brillant, c’en est une autre de connaître le monde de l’industrie de A à Z, ou de celui de la banque de A à Z. Raison pour laquelle quand ces mêmes énarques sont mis à la tête de tel ou tel grand groupe, ils sont si incompétents, sur le plan du savoir faire, que les groupes dirigés par eux sont assurés de faire faillite durant les dix années à venir. Ce qui revient à dire que l’Etat devra à nouveau les soutenir pour éviter leur complète disparition. Ou alors, comme ce fut le cas avec France Telecom, le nouveau patron fera travailler les membres de son personnel comme des esclaves, afin de récupérer, sur leur sueur, les pertes et/ou les dettes accumulées par son prédécesseur.
Moralité : quand règne, dans un pays, l’incompétence dans les plus hautes sphères de l’Etat, il n’existe que deux sortes de dirigeants pour diriger les grands groupes chargés de faire tourner la manivelle économique : ceux qui les « foutent en l’air » en raison de leur incompétence dans le domaine des différents métiers où l’entreprise est impliquée, et ceux qui tâcheront de réparer les pots cassés par leurs prédécesseurs, en faisant payer aux travailleurs les erreurs de leurs dirigeants.
Et pour confirmer que les dirigeants des grands groupes français sont, le plus souvent, des incapables, voici ce que nous pouvons lire, dans un document PDF écrit par J.Printz et intitulé « Les ingénieurs à la français et la désindustrialisation », en son chapitre introductif (document que l’on peut télécharger sous le site http://www.cesames.net/wp-content/…/100930-Désindustrialisation-V9.pdf)
(suite)
(suite, 2e partie)
[i]
Introduction
On s’intéresse, à juste titre, à la disparition des batraciens ou aux effets catastrophiques des pesticides sur les abeilles, mais apparemment personne ne s’est posé la question de la quasi disparition, à quelques rares exceptions, des ingénieurs dans les directions générales de nos entreprises, comme dans la haute administration. Personne n’a encore remarqué l’étrange corrélation entre la désindustrialisation et ce qui se passe dans le monde des grandes écoles d’ingénieurs. Aujourd’hui, les hommes aux manettes sont des managers formatés MBA à l’américaine, des financiers, des juristes, sans parler de l’administration quasi exclusivement entre les mains des énarques.
Tous ces responsables n’ont généralement aucune expérience de terrain des métiers des entreprises qu’ils dirigent, ignorent la complexité des processus industriels, sans parler de la R&D, repère de chercheurs vilipendés jusqu’au plus haut sommet de l’état, souvent regardé avec méfiance, quand ce n’est pas avec mépris. Bien sûr, il y a des exceptions, malheureusement trop rares!
Quand le dirigeant ne comprend pas bien ce qui se passe, ce qu’il n’avouera bien sûr jamais, il prend le risque de tomber sous la coupe de « consultants » qui vont lui raconter, en fait, ce qu’il a envie d’entendre, en y mettant la forme, ce qui requiert un certain talent de communication. . On a même entendu Michel Bon, ex PDG de France Telecom, expliquer aux élèves de Sciences Po le peu d’intérêt qu’il portait à la technologie ou Serge Tchuruk, ex PDG d’Alcatel-Lucent, dire qu’il rêvait d’une entreprise sans usine. Quand on est jeune, brillant, ayant intégré une Grande Ecole, on comprend tout de suite là où il ne faut pas aller ! A quoi bon les études scientifiques, difficiles, longues, où il faut se remettre en cause, prendre conscience de ses limites, et qui de toute façon ne seront pas valorisées.
La vraie bonne stratégie est de se poser la question : qui crée la richesse ? Sont-ce des personnalités type Bill Gates ou Steve Jobs, ou les « Mozart » de la finance qui jouent à Pile je gagne, Face tu perds ? Voila le vrai dilemme à laquelle nos économies libérales trop financiarisées sont confrontées.
Et pourtant …[/i]
****
(suite)
(suite, 3ème partie)
Dans le même registre, on lira également, sous le site de C4N (cf. http : http://www.come4news.com/la-franc-maconnerie,-dossier-suite-22,-997106)
un article très intéressant (qui aurait mérité plus de commentaires) et dont voici les coordonnées :
La Franc-maçonnerie, dossier suite 22,
25-07-2009 16:09 – 3670 visites – Flux Tribune libre – Ecrit par anidom nidolga – Lire son flux RSS
Votes: 6 avis
et où nous pouvons lire :
[i]Les intouchables [qui sont ici des Francs-Macons]
….
Crédit lyonnais, voir ici, Vivendi, Alstom, France Télécom… Jean-Yves Haberer, Jean-Marie Messier, voir ici, Pierre Bilger, Michel Bon. Ces noms ont fait les unes de tous les journaux durant des semaines, voire des mois, des années. Il s’agit des plus grandes faillites de l’histoire du capitalisme Français. Avec des records mondiaux d’endettement. Des milliards partis en fumée, des licenciements en série, des actionnaires ruinés, des salariés brisés. Ces quatre entreprises étaient dirigées par des inspecteurs des Finances. L’élite de l’élite Française. On parle d’une micro-société de 250 personnes. Chaque année, sur la centaine d’étudiants qui entre à l’École Nationale d’Administration, une grande école réputée extrêmement sélective, ils sont seulement quatre ou cinq élèves à être admis dans ce corps, qui conduit aux plus brillantes carrières. Ces hommes, et quelques très rares femmes, triés sur le volet, formés à l’exercice du pouvoir, occupent depuis des décennies les plus hauts postes du très puissant ministère des Finances, dirigent un grand nombre de banques et les plus grandes entreprises, trustent les sièges des conseils d’administration des sociétés les plus puissantes et s’arrogent les présidences des autorités de tutelle ou des organes de régulation. [/i]
****
(suite)
(suite, 4e partie)
Pour en revenir à Michel Bon, il faut néanmoins rappeler que du temps où il dirigeait France Telecom, le monde fut secoué par le krach boursier sur les valeurs technologiques, ce qui revient à dire que le cours boursier du titre de l’entreprise en subit lui-même les conséquences.
Toujours est-il que l’entreprise avait atteint, avant le krach boursier, un ratio endettement sur fonds propres très élevé, qui, s’il permit, grâce à l’effet de lever, de voir le titre atteindre des niveaux stratosphériques, va provoquer sa chute quand ce même effet de lever fonctionnera négativement au lieu de fonctionner positivement.
Voici ce qui arrive quand des dirigeants veulent jouer les gros alors qu’ils sont des amateurs, y compris d’ailleurs en gestion d’entreprise, au lieu d’etre des professionnels.
Seulement voilà, si l’avenir des entreprises d’un pays sont confiés à des gens qui ne sont pas des professionnels – et qui ne connaissent donc rien aux produits eux-mêmes fabriqués par l’entreprise qu’ils dirigent -, ce pays ne va pas aller loin.
Même chose aujourd’hui : la France est en train de payer, à cause du crack boursier de 2008, un gaspillage énormes de ressources, par incompétence de ses dirigeants, gaspillage que les travailleurs français sont en train de rembourser – quand ils ne sont pas chômeurs – sur leur sueur.
Et ce n’est pas fini – je peux vous l’assurer – si les Enarquiens et autres Francs-Maçons de tous poils, continueront de truster tous les beaux postes ici et là (que soit d’ailleurs dans l’économie ou dans la politique.)
****
Comme le mentionne Zelectron sur le présent site de C4N, il vaut mieux encore, pour l’avenir économique du pays, que celui-ci se compose de 500 PME/PMI dirigées par des gens qui sont des maîtres dans leur métier respectif, que 30 « grosses boîtes » qui sont dirigées non seulement par des amateurs et des incompétents, mais par des gens uniquement préoccupés de se gonfler les poches en vidant la trésorerie de l’entreprise et en l’endettant non seulement à des fins spéculatives, mais pour permettre de boucher les trous constatés dans la caisse.
[b]Simple intervention à propos de Michel Bon le visionnaire (nommé par Strauss-Kahn/Jospin), son propos était: le Minitel c’est l’excellence même, internet va vite passer de mode. (ce sont 20 milliards de pertes et non 15!)[/b]
Sortir de la zone euro? je vois plutôt l’urgence d’y rester…
[b]@Mozarine
Je dirais même plus, il est très urgent d’y rester.[/b]
A condition, pour répondre à Mozarine, qu’il existe des transferts plus importants, à l’intérieur de l’Europe, pour soutenir les pays en difficulté. Sans quoi leurs populations vont souffrir à l’extrême. Or pour des gens qui ont perdu leur emploi et leur revenu (songeons, par exemple, aux Grecs) l’Europe (et les Allemands en particulier) est perçue aujourd’hui (à tort ou à raison) comme l’ennemi responsable de leurs malheurs.
Mais le problème est que les Allemands et les autres peuples du Nord (Autrichiens, Hollandais, Finlandais, etc) veulent de moins en moins payer pour ceux du Sud. D’où l’obligation faite à ces derniers d’imposer à leur population des mesures tellement draconniennes qu’elles en deviennent à proprement parler insupportables.
Et tout cela car il manque, dans une Europe qui est, quoi qu’on en dise, en crise sur le plan économique, la solidarité nécessaire pour faire bloc. D’autant que les fonds viennent de plus en plus à manquer pour effectuer les transferts mentionnés plus haut.
Assurément, les pays membres de l’UE seraient en meilleure posture si la croissance se manifestait enfin chez eux. Mais comme ce n’est pas le cas, la potion est très dure à avaler pour certains.
La question est de savoir, à partir de là, si l’Europe entière (et donc aussi l’euro) va sauter à cause du risque systémique lié à la spéculation internationale, puisque celle-ci est susceptible d’attaquer, tour à tour, la dette souveraine de l’Espagne, puis de l’Italie, puis du Portugal, puis de la France, et finalement des autres pays européens.
Or là est le risque s’agissant du maintien de l’euro.
Personnellement, je pense que l’on peut garder l’euro, mais à condition d’interdire la spéculation et de changer complètement de politique économique (ce qui présuppose que l’on supprime, à l’échelon européen, le Pacte de Stabilité Budgétaire – au moins en période de crise, et que l’on renationalise certains secteurs de l’économie).
[quote]Simple intervention à propos de Michel Bon le visionnaire (nommé par Strauss-Kahn/Jospin), son propos était: le Minitel c’est l’excellence même, internet va vite passer de mode.[/quote]
Oui. Un très grand moment de « clairvoyance », non partagé visiblement par le reste de la planète. Arghhhh…la solitude du génie n’est plus à conter. Il n’empêche que le génie en question coûte fort cher à la collectivité.
clgz11
[quote]…L’intervenant parle également, dans son commentaire, de la gestion catastrophique de France Telecom du temps d’un PDG…[/quote]
Ne soyez pas si timide. Quand je vous évoque, j’écris « clgz11 » et non pas [i]l’intervenant[/i]. L’intervenant vous remercie pour cette future convivialité ;D ;D
@ [b]palatin[/b]
Je sais parfaitement bien ( ce que, au demeurant, je n’ai jamais nié…) que Jacques Sapir fait partie des économistes auxquels se réfère M. Dupont-Aignan, tout comme d’ailleurs Mme Le Pen….
Ce qui ne fait pas de M. Sapir un membre du comité de soutien de M. Dupont-Aignan…..!
Je note, en lisant autre chose que des tracts du PCF ou de M. Mélenchon …., que M. Sapir conseille tellement bien [b]M.Dupont-Aignan [/b]que ce dernier [b]a omis de citer la sortie de l’euro dans sa toute récente profession de foi à l’adresse des électeurs.[/b] Tout comme Mme Le Pen d’ailleurs ….
jf.
Rebonjour à Marche à l’Ombre. Mes excuses de ne pas vous avoir cité nommément, après avoir lu votre commentaire, mais il s’est passé ceci :
J’ai reçu un e-mail, après ma série de commentaires sous l’article de Palatin, m’indiquant qu’un commentaire avait été ajouté, avec le contenu dudit commentaire, mais sans signature.
Après quoi , je suis allé sur C4N, dans l’article de Palatin qui nous intéresse ici, pour répondre à votre commentaire. Or, pendant plus de deux heures, il n’est jamais apparu sous cet article. J’ai donc décidé d’y répondre, sur la base du mail que j’ai reçu, vu qu’il contient des choses fort intéressantes, sans savoir qui en était l’auteur.
Et le fait est qu’après avoir publié ma réponse, sous forme de commentaire, au vôtre, celui-ci est apparu, au dessus du mien, avec votre signature.
clgz11
😉
[quote]Bonjour à tous, et bravo à Sophy pour son entretien avec le président fondateur de C4N, qui nous rassure sur le poisson….[/quote]
Sourions, et permettez-moi, Claude, de vous donner à ce propos des nouvelles de notre céphalopode hasta siempre en éditant à sa demande, exprimant ainsi par son entremise ce sourire, ses deux commentaires s’adressant à votre attention:
Sourire chair des calés de l’hémisphère sud,
Tu pourrais , ce me semble, étayer ton très prosaïque et raisonné laïus de la cause initiale, prépondérante à la substitution fondamentale qui est survenue (concernant le règlement de la dette souveraine), et qui opère depuis 1973, (loi du 3/01/ 1973 Pompidou-Giscard renommée loi « Pompidou-Rothschild » (corollaire : les articles L. 141-3 du Code monétaire et financier (dont sa forme actuelle date de 1993) et articles 123 du traité de Lisbonne ratifié le 13/12/2007 par les vingt-sept États membres de l’Union européenne), interdisant le financement par la Banque de France de l’État français : « Le Trésor public ne peut être présentateur de ses propres effets à l’escompte de la Banque de France » (ce qui correspondait à une monétisation de la dette souveraine), attribuant à la seule BCE le pouvoir d’accepter les emprunts des seules institutions financières qui, elles-mêmes, définiront ensuite les taux d’emprunts – les marchés financiers prêtent aux Etats (en contrepartie d’un intérêt sur les créances qu’elles octroient aux états afin de maîtriser, voire d’éviter dit-on, dans son fondement, toute inflation (ou résonante à 2% comme valeur plafond) dans le jeu économique de ces mêmes états face à leur gestion keynésienne de l’organisation sociétale d’une part et la globalisation d’autre part. Ces états, pour la plupart en récession, qui, auparavant, gérés eux-mêmes tant bien que mal, avec comme seul levier d’ajustement la prérogative des hausses ou des baisses sur les taux d’intérêt, ou de battre monnaie (monétisation). La perte des états de battre monnaie – d’agir à leur guise sur leur économie -, permettrait ainsi aux marchés financiers, donc ces mêmes institutions financières, de maîtriser à la source la question (de l’inflation), mais de voir apparaître distinctement le subtil processus de déflation qu’il incombe par contre aux seuls états de surmonter. Qui dit Etat : dit Citoyen, qui dit citoyen dit : Travailleurs, Chômeurs, Contribuables et Consommateurs, assujettis à l’excroissance polymorphe, dite démocratique, se voulant institutionnelle (pensée unique) et loi hiératique du libre échange, d’abord financier, puis entrepreunerial et privé sous l’impulsion de la loi d’érain, gérée par la main invisble du marché, de l’offre et de la demande.
inflation ou déflation ?!
A toi d’expliciter, très chair Mani, ces deux termes qui orientent, ubiquité quand tu nous tiens, la marche au pas « cas dansé et arythmique » que l’économisme financier impose à ce qui n’est qu’un instrument d’échange: l’€uro! Euro monnaie si peu responsable en soi de ce qui concerne l’éclairante forfaiture que nous sommes, à quelques exilé(e)s prés, tous prêts à commettre à notre niveau, parfois à notre insu (au vu de notre ignorance), pour, chaque jour davantage, soit réclamer impunément notre part d’avoir indexant l’être de l’être social, ô prix du paraître ! ou la misère dont il se targue… soit puisant notre suffisance dans (ou de) l’insuffisance des autres (donc nous-même si vous avez suivi).
Le léviathan qui sommeille en chacun de nous révèle en cette claire obscurité le LEVIATHAN qu’il nous reste à apprécier comme valeur vacillante à la lueur d’un progrès social commun et planifié à l’horizon d’une communauté de destin raisonné, ou celle de notre insuffisance partagée à vivre ensemble le bien commun globalisé (et) globalisant (de) notre humanité.
Posons les jalons d’une réflexion sur nous-mêmes, dirais-je en substance… S’indigner oui, mais avant tout de soi-même !
sourire
…
PS :
Mani, serais-je trop sibyllin sur l’expression libre qu’il conviendrait aussi d’assigner en cet espace bien terre à terre, et pourtant si liquide ! Là ou Voltaire lui-même et Rousseau, qui d’autres, inspirèrent cette fredaine d’Hugo faisant dire à Gavroche :
Je suis tombé par terre. C’est la faute à Voltaire.
Le nez dans le ruisseau. C’est la faute à Rousseau
(…)
Je suis tombé sur terre
Même Dis_eux ne sait pas comment
Je n’ai ni père, ni mère
Qui m’reconnaissent leur enfant
J’me suis fait une famille
Avec ceux qui n’en ont pas
Joyeux drilles en guenilles
Avec un cœur gros comme ça
Je suis un va-nu-pieds
Mais nu, le pied va quand même
Je prends ce qui me plaît
Pour payer, pas de problème
Je fais des pieds de nez
Aux marchands et à leurs dames
On me connaît partout
De Clignancourt à Belleville
Je suis aimé par tous
Sauf par les sergents de ville
Je vis de ce qui vient
Et de ce qui ne vient pas
Sans savoir à l’avance
L’menu du prochain repas
Misère est mon trousseau
C’est la faute à Rousseau
(…)
à toujours, neutralisé quand d’aucuns diront exfiltrés ou plus clairement, mais indistinctement – sans fanion ni carambole – éludé. Me laisserais tu t’offrir, chair Gai taz s’égayant céans sur l’autre hémisphère, ce sourire impérissable d’un ti poulpe (B.A.R.I.O.L.é) en superficielle profondeur.
« Le léviathan qui sommeille en chacun de nous
révèle en cette claire obscurité »
oooooohhhhhhhhhh !
Quel est donc ce Leviathan qui se cache si bien…
derriere la claire obscurité de notre orgueil !!!
A vous GADLU !
Puisque je retrouve le discours fleuri d’Hasta Siempre dans cette page, j’aimerais tout d’abord saluer son auteur, puisque cela fait un moment que nous n’avons point échanger nos points de vue, avant de tâcher de répondre à certains de ses arguments.
Premier point : euro ou franc? Il est clair que depuis que l’euro existe, les Etats membres n’ont plus le pouvoir de battre monnaie, puisque seule la BCE est habilitée à émettre des euros.
Certains diront que les Etats se privent d’un instrument de gestion, et donc aussi d’une certaine liberté de mouvement.
Pour autant, c’est n’est pas en faisant tourner la planche à biller qu’un pays bâtit sa prospérité, puisque celle-ci repose sur des biens réels.
Or pour produire ces biens, et qui, plus est , des biens qui sont en concurrence, dans un marché mondialisé, avec d’autres biens venus d’ailleurs, il faut des gens compétents qui travaillent dans des entreprises qui soient elles aussi compétentes.
Maintenant, si l’on veut absolument supprimer cette concurrence, on peut faire ce qu’a fait l’URSS du temps du communisme : fermer les frontières au monde capitaliste, et faire diriger par un Comité Economique qui soit lui-meme responsable du Plan, toute la production et toute la distribution des biens nécessaires à la survie de toute la population.
Il faut néanmoins préciser qu’un tel système n’incitera jamais personne à entreprendre aucune initiative dans aucun domaine, puisque toutes les décisions viennent des responsables de la planification.
****
(suite)
Dans un monde capitaliste, par comparaison, les biens ont besoin d’une monnaie pour être échangés en fonction de leur prix.
Or cette monnaie peut venir, ou d’une banque centrale ou de banques privées (qui créent de la monnaie chaque fois qu’elles accordent un crédit). A partir de là, trop de monnaie va générer de l’inflation, et pas assez de monnaie va générer de la déflation et du chômage.
Voilà, en un mot, pour l’aspect théorique.
Regardons maintenant l’aspect historique.
Or il se trouve que sur ce plan-là les Américains ont été des keynésiens depuis la Dépression des années trente; alors que les Allemands ont toujours été des monétaristes depuis l’inflation galopante qui a sévi chez eux en 1923.
Cela veut dire que ce sont les Allemands qui ont dicté aux autres pays membres de l’UE la nécessité d’accorder à la seule BCE le droit d’émettre des euros.
Et ceci afin d’éviter cette inflation qui traumatise les Allemands depuis 1923.
En revanche, ce qui traumatisent les Américains, c’est le chômage, puisque celui-ci est monté au-dessus de 20% durant la grande dépression des années trente.
****
Et puisqu’en période de crise la monnaie ne circule pas, pour la faire circuler, la Banque Centrale (qui est la BCE dans le cas de l’UE) doit non seulement abaisser ses taux d’intéret sur sa propre monnaie (i.e. la monnaie banque centrale), mais l’argent doit aller à l’économie réelle au lieu d’aller à la spéculation.
Or, dans le cas de l’euro, ce que fait actuellement la BCE, c’est de prêter aux banques privées à des taux d’intérêt voisins de zéro afin de relancer un marché interbancaire complètement mort depuis le krach boursier de l’automne 2008.
(suite)
Et le fait est qu’une partie de cet argent permet également aux banques espagnoles d’acheter de la dette souveraine espagnole, et ainsi de suite avec les autres pays, permettant de soulager les Etats concernés, puisque ceux-ci paieront moins d’intérêt sur leurs emprunts sur le marché des capitaux.
C’est là un point positif, mais qui ne suffit pas puisqu’on demande, d’un autre côté (et c’est là. à mon avis, un point très négatif), aux Etats surendettés de se désendetter en réduisant les salaires, ou en supprimant des postes de travail dans les services publics, ou en privatisant meme certains de ces services, voire la totalité. Etc.
Or tout cela aura pour effet, non seulement de réduire la consommation des ménages, mais de paupériser toute une partie de la population.
Et comme les impôts sont essentiellement payés par une classe moyenne qui est en train de se réduire comme une peau de chagrin, les Etats ne seront pas moins désendettés après qu’avant.
D’ou la nécessité, à mon avis, de changer de politique économique.
Et puisque l’UE est ici en cause, celle-ci ne génère pas assez de croissance, chez elle, par les temps qui courent, non seulement pour permettre les transferts de ressources d’une région à l’autre, ou d’un pays à l’autre, mais pour créer les parefeux nécessaires pour empêcher que la dette souveraine des différents pays membres de l’UE soit attaquée par la spéculation.
Dans ces conditions, la question est de savoir jusqu’à quand les peuples l’europe (et notamment ceux du sud) vont accepter d’être pressés comme des citrons (au nom du maintien de la valeur de l’euro, ou au nom de la réduction des déficits ou de la dette publique) suite à des politiques déflationnistes que j’estime personnellement à côté de la plaque dans la situation actuelle.
[quote]Quel est donc ce Leviathan qui se cache si bien…
derriere la claire obscurité de notre orgueil !!! [/quote]
;D ;D ;D Ouh là là….le clair obscur et ses zones d’ombre n’ont pas fini de nous jouer des tours ;D ;D
@[b] clgz11[/b]
Votre analyse me paraît très pertinente.
jf.