Une sortie du nucléaire coûterait un million d’emplois à l’économie française et entre 0,5 et 1 point de croissance, a affirmé mardi Henri Proglio, le PDG d’EDF. Des chiffres évidemment dénoncés par les écologistes, mais qui ouvrent toutefois des perspectives inquiétantes sur le coût de l’abandon du nucléaire.

Cela fait plusieurs mois que les défenseurs du nucléaire (politiques et industriels) affirmaient qu’une sortie du nucléaire aurait un coût exorbitant pour les caisses publiques, mais aussi pour les usagers qui verraient leur facture électrique "exploser".

Pour avoir une estimation chiffrée et précise de l’impact de cette mesure, il a fallu attendre la sortie médiatique d’Henri Proglio qui n’y est pas allé avec le dos de la cuillère : un million d’emplois directs et indirects seraient menacés et la croissance française perdrait entre 0,5 et 1 point… Sans compter les 400 milliards d’investissements nécessaires pour construire de nouvelles infrastructures et des factures électriques qui "doubleraient".

Une sortie du nucléaire "menacerait 400.000 emplois directs et indirects de la filière nucléaire, 500.000 emplois dans les entreprises actuellement localisés en France et très gourmandes en énergie, comme l’aluminium, qui risqueraient de partir à l’étranger. Il faut y ajouter 100.000 emplois futurs provenant du développement du nucléaire mondial à partir de la France", a indiqué Henri Proglio lors d’une interview au Parisien.

Des chiffres évidemment contestés par les écologistes qui estiment depuis plusieurs mois qu’une sortie du nucléaire serait au contraire génératrice de créations d’emploi dans le secteur des énergies renouvelables.

La sortie du patron d’EDF lance en tout cas le débat sur la question du poids économique éventuel d’une sortie du nucléaire. On peut s’imaginer que dans les jours et semaines à venir, des économistes et experts indépendants apporteront des éléments pour permettre aux Français de savoir sur quel pied danser.