Solidarité Tunisie : épisode 5

(à la manière de JM…)

Mal nommer les choses, c’est ajouter aux malheurs du monde.

Cette série, inaugurée le 29 juillet 2013, n’a pour but que de relayer vers les lecteurs de Come4News, les informations que les démocrates tunisiens souhaitent porter à la connaissance de l’opinion publique internationale. Il s’agit, pour leur grande majorité, de messages, de photos et de vidéos postées sur les réseaux sociaux.

Ces Tunisiens, jeunes et moins jeunes, protestent contre les dérives de la révolution du jasmin, et avec une détermination nouvelle depuis les assassinats dont ont été victimes Chokri Belaïd, le 6 février 2013, et Mohamed Brahmi, le 25 juillet 2013, jour de la fête nationale tunisienne, tous deux opposants au parti Ennahda, majoritaire à l’Assemblée Nationale Constituante (ANC), élue le 23 octobre 2011.

 

Au Bardo, le mouvement ne s’essouffle pas. Comme il est usuel, les chiffres divergent selon les sources ; mais la géométrie parle, comme en témoigne cette photo.

Difficile, de dénombrer sérieusement 300 000 personnes, comme annoncé par les nahdahouis, dans un lieu (en bleu) qui ne peut physiquement pas en accueillir plus de 7 500 d’où la note, hier : « [NdA : peut-être deux zéros de trop, seulement] »). Le chiffre de 42 500 (zone rouge), en revanche, est compatible avec les 30 000 revendiqué par leurs opposants. En blanc, les locaux de l’ANC.

Citation d’un « Facenaute » :

« … chaque jour, tu te demandes si les gens vont se lasser, se fatiguer ou finir par céder à la terreur dans laquelle on veut nous plonger. Mais il n’en est rien. Ils sont toujours là, toujours plus nombreux, toujours décidés à en découdre.

Le Bardo, au-delà de ses revendications, est une thérapie de groupe pour un peuple qui déprime profondément depuis trop longtemps et qui vient chaque soir appeler à faire chuter [ceux] qui nous ont jetés dans les profondeurs abyssales d’une crise économique, politique, sécuritaire et sociale sans précédent.

C’est pour cela que tu as l’impression que l’ambiance est beaucoup trop festive, les gens viennent oublier ensemble la réalité cauchemardesque. Le Bardo est une parenthèse, un répit dans ces années de vache maigre. On a l’impression que les gens fêtent déjà une victoire, la réalisation des revendications semblant inéluctable.

J’avoue tout de même, que mettre de la musique alors que le pays est en deuil national et que nous venons de vivre un nouvel assassinat politique, ce n’est pas trop à mon goût.

Aujourd’hui, grande scène, sonorisation parfaite, groupe électrogène pour éviter les coupures de courant de notre côté seulement, comme ce fut le cas hier, croissant rouge en poste, distribution de nourriture pour l’Iftar, énorme élan de générosité, sécurité renforcée, une véritable marrée humaine …

Ce spectacle terrorise la future troïka déchue ; il les met dans un état d’hystérie collective. Il suffit de les voir gesticuler et hurler, dévoilant au grand-jour le visage horrible qu’ils se sont évertués pendant des années à masquer.

Toujours est-il, c’est frappant de voir que ce mouvement lancé à la base uniquement par des jeunes et récupéré par des partis politiques qui en ont aussitôt exclu les initiateurs ! Ils négocient seuls et ne demandent même pas l’avis des jeunes. Ce qui est atterrant.

Il faut comprendre que ce ras-le-bol général des Tunisiens ne vise pas seulement ceux qui gouvernent mais également ces visages fripés, aux expressions figées, qui parlent une langue que les Tunisiens ne comprennent pas et qui leur proposent des programmes qui ne les intéressent pas.

Il faut écouter les jeunes ! Leur donner la parole ! Les inviter sur les plateaux télé et les radios ! Ils ne feraient qu’une bouchée de tous ces politicards ennuyeux, à l’image consommée et à l’influence limitée.

La révolution du 17 décembre 2010 [NdA : jour de l’immolation de Mohamed Bouazizi, à Sidi Bouzid] a été faite par les jeunes mais très vite arrachée par des momies. Attention à ne pas refaire la même erreur !

La jeunesse tunisienne a des choses à dire, à proposer. Il faut apporter un nouveau souffle à la Tunisie et mettre les jeunes en avant.

Je ne dis pas que la présence des élus démissionnaires et des partis politiques n’apporte rien, bien au contraire. Ce sit-in n’aurait jamais eu une telle portée s’il n’avait pas l’appui de l’opposition. Mais le réduire au "sit-in des élus" est une grossière erreur.

Par ailleurs, la présidence du gouvernement a publié aujourd’hui deux communiqués au sujet de rencontres avec la diplomatie française et allemande qui auraient, selon le communiqué, réitéré leur soutien "à la transition démocratique", en faisant bien évidemment référence à l’ANC.

Pathétiques, qu’ils sont ! Ils en sont là aujourd’hui ! Désavoués par leur peuple, décriés et chassés où qu’ils se rendent, ils cherchent des soutiens étrangers contre leur propre peuple. Pire, ils brandissent ces rencontres comme un bouclier, au mépris, bien entendu de la souveraineté nationale !
Mais réveillez-vous, bon sang ! La France n’avait-elle pas soutenu Ben Ali jusqu’à son dernier souffle ? Ne retenez-vous jamais les leçons de notre histoire ? Vous payerez, vous allez non seulement vous soumettre à la volonté populaire et déguerpir, mais vous allez aussi répondre de vos crimes devant la justice.

Côté islamiste, Ennahdha distribue de l’argent, promet, à travers ses imams vendus et les mosquées qu’elle profane, le paradis à tous ceux qui soutiennent la "légitimité", distribue de l’argent et autres "motivations", réquisitionne des bus étatiques et fournit un transport gratuit ; et ils n’arrivent même pas à susciter l’intérêt de leurs propres bases…

Leur fin est proche. Il suffit de voir leurs visages pour comprendre … »

 

FRANCILIENS, A NOTRE TOUR DE NOUS FAIRE ENTENDRE VENDREDI 2 AOUT :

« Le sit-in du Bardo à Paris, place de la République [NdA : et non pas au Trocadéro, comme annoncé prématurément], vendredi 2 août de 19h à 22h. Franciliens, venez nombreux soutenir nos compatriotes. Cela pourra donner une couverture médiatique qui permettra une plus grosse pression sur les gouvernants en Tunisie. A partager. » Partageons !

« Nous, démocrates de toutes tendances, devons dans tous les pays faire entendre haut et fort la réprobation et la condamnation de l’opinion publique internationale et notre soutien fraternel aux démocrates tunisiens ».

Restez à l’écoute. Stay tuned

 

Une réflexion sur « Solidarité Tunisie : épisode 5 »

  1. [b]leurs visages parcheminés, leur rictus de haine et de peur de perdre le pouvoir, leurs névroses théocratiques, leur fureur d’être démasqués pour montrer leurs visages de cruauté sous couvert de religion …[/b]

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