C’est un peu cynique, c’est vrai… mais pourquoi Pôle Emploi ne formerait-il pas les gens à être de vrais chômeurs ???? Plutôt que de proposer des stages qui ne débouchent sur rien.
Je m’explique : par les temps qui court, le plus facile à trouver est le chômage. L’emploi ? Non c’est devenu quasiment impossible. Même pour de brillants étudiants surdiplômés, alors, pour les autres, vous pensez. Vous me direz, il y a tous les métiers de bouche, du bâtiment, certes, certes… mais avec la crise, là aussi, le marché se tarira et ça n’est pas de la part des politiques que nous avons que nous pouvons attendre des solutions révolutionnaires et innovantes. Non, ce sera toujours les mêmes vieilles lunes : plus de rigueur et perte accélérée de croissance, chômage à tous les étages (sauf au plus hauts, bien sûr), au final, tous les secteurs seront touchés. Et puis, rajouter une immigration massive par-dessus avec de la main-d’œuvre à bon marché. Non, face aux grands défis de notre société, il vaut mieux se préparer à être un vrai chômeur, performant et adapté et au fait de toutes les combines du système. Quelqu’un qui aura appris, intégré la précarité comme règle de vie, qui sera formé à résister au stress, qui aura mis une croix rouge sur « CDI », quelqu’un capable de plaquer femme, enfants, amis, veaux, vache, cochon, maison, habitudes pour partir sur l’heure là où la précarité l’appelle. Un véritable soldat de la crise. Il aura un vrai entraînement psychologique qui l’aidera à affronter avec sérénité l’entretien avec un conseiller, l’indifférence froide de la secrétaire du DRH, le sourire narquois d’un employeur s’apprêtant à jouer, avec délice, au chat et à la souris avec lui. Une formation qui l’aidera à encaisser une fin de contrat prématurée, à accepter de perdre sa dignité avec impassibilité. Quelqu’un qui saura immédiatement où s’adresser, quel dossier remplir pour se réinscrire. Quelqu’un qui aura appris à ne plus rêver, qui bannira à tout jamais l’idée d’aller voir ailleurs, la mer, la montagne, qui acceptera l’idée que son seul horizon est une location ric-rac, dans un quartier sans âme d’une cité sans avenir. Ce sera son monde, sa perspective unique. Ainsi, comment pourrait-il être malheureux ?? Du reste, on lui conseillera fortement de se passer de télévision, de livres, parce qu’il pourrait y découvrir des choses susceptibles de lui donner envie de se remettre en question. Non, ce qu’il faut aujourd’hui, ce n’est pas former quelqu’un à trouver un emploi, mais le former à accepter qu’il n’en trouvera pas, à accepter cela comme un fait établi, point. Armé ainsi, il ne se rendra plus malade parce qu’il ne trouve pas un emploi. Il saura, malgré ces démarches, qu’il ne trouvera PAS d’emploi. Il les fera alors d’un cœur plus léger, avec conscience mais sans illusions. Un vrai petit soldat !!
[b]Très original cet article.
Une vue depuis la rue qui nous rappelle un combat perdu d’avance alors que les chefs de guerre ripaillent comme au bon vieux temps du moyen âge.[/b]
Original, mais pas tout à fait juste.
En effet, ce n’est pas au chômage en continu que la société nous prépare. Un homme qui ne travaille pas du tout ne rapporte rien aux parasites.
Non, ce qu’on veut, c’est entretenir la peur du chômage, et laisser les gens dans une situation précaire, mais avec tout de même quelque chose à perdre. Car si on n’a rien…
Le tout permettant de rendre les gens dociles, accepter n’importe quelles conditions d’embauche, n’importe quelle réforme gouvernementale (il est bien entendu que tout engagement politique peut avoir des conséquences désastreuses sur votre vie professionnelle.
Concernant les cadres, il convient de choisir des imbéciles qui croient en ce système. Il serait en effet stupide d’avoir des recruteurs à même de comprendre qu’ils n’ont aucun intérêt à faire pression sur les salaires des nouveaux employés.
Il faut au contraire un bon mouton qui travaille par fierté pour son entreprise.