SMS : La vérité (du Nouvel Obs)

Presque tous s'étaient exprimés sur l'affaire : L'avocat de l'expéditeur présumé, sa femme, le journaliste aux sources indiscutables, des commentateurs des quatre coins du monde… Restait la direction de rédaction du magazine. Voilà chose faite. Hier en fin de matinée, Guillaume Malaurie et Michel Labro ont révélé aux lecteurs de "l'Obs, [notre] Obs, [leur] Obs", la "vérité" qui leur est due.

Sachons donc : "d’abord à propos du cheminement de la copie sur le Web : ce "confidentiel" proposé par notre journaliste Airy Routier, enquêteur aguerri du magazine, a été transmis directement au responsable du site qui l’a mis en ligne. où la vitesse et la réactivité sont de rigueur. Et qui disposent d’instances d’arbitrage et de filtres moins nombreux que pour la fabrication du magazine papier. Si cet article avait été présenté -comme cela aurait dû l’être – à la Direction de la Rédaction, il est probable, sinon certain, qu’il n’aurait pas été publié. Du moins pas sous cette forme. Parce que les seules informations sur la vie privée qui peuvent justifier d’une publicité sont celles à qui l’on peut donner une signification publique explicite."

On comprendra -ou pas- que l'article affirmant que le Président avait envoyé à son ex-femme Cécilia un SMS lui demandant de "revenir" aurait du être présenté à la rédaction, mais cela ne s'est pas fait car "ainsi vont les portails d’information en temps réel"…

Sachons également que tout cela est la faute à Nicolas, tombé dans un piège qu'il avait lui-même tendu à ces médias. Nous aurions raison de leur dire qu'il ne fallait pas entrer dans le "jeu" du chef d'Etat "[instrumentalisant] savamment la contamination entre vie publique et vie privée", "sauf que c’est le jeu lui-même qui a été faussé".

Analysant la réaction du "président qui fait Pschitt", "brutale, inédite et formidablement inéquitable" comme un "prétexte" "pour dégoupiller la machine à l’eau de rose devenue machine infernale", le Nouvel Obs défend une fois de plus son journaliste Airy Routier, "enquêteur aguerri" et "qui n'est pas un faussaire", et n'épargne guère le chef de l'Etat, mentionnant "turpitudes des hommes publics" et "dynamitage [venant] de haut".

En conclusion de cette affaire "violente, très pénible, mais salutaire", Guillaume Malaurie et Michel Labro appellent à une responsabilisation du législateur… et des lecteurs.

Bien, il ne reste plus qu'à entendre le témoignage de Cécilia ! Patience ?

Auteur/autrice : Ted Turner

Témoin du monde.

Une réflexion sur « SMS : La vérité (du Nouvel Obs) »

  1. Le Directeur du Nouvel Observateur est intervenu en estimant que son journal avait eu tort au sujet du SMS publié

    ————————–« nous avons eu tort »————————————–

    SMS publié par le nouvelobs.com: « nous avons eu tort », écrit Jean Daniel

    AFP – Mercredi 13 février, 20h49 sur : http://fr.news.yahoo.com/afp/20080213/tcu-politique-sarkozy-medias-presse-inte-7b903d2_1.html
    PARIS (AFP) – Le directeur du Nouvel Observateur, Jean Daniel, estime dans l’édition à paraître jeudi que « l’hebdomadaire a eu tort de faire état sur son site Internet d’un SMS que le chef de l’Etat aurait adressé à son ex-épouse Cécilia, à l’origine d’une plainte de Nicolas Sarkozy ».
    Dans son éditorial intitulé « Une erreur ? Oui », Jean Daniel souligne que « le président de la République a jeté lui-même sa vie privée en pâture ».
    « C’est là, disons-le, que nous avons eu tort », écrit-il. « Car c’est précisément parce qu’il faisait tout pour nous entraîner dans son univers qu’il ne fallait pas s’y laisser conduire » explique-t-il.
    Nicolas Sarkozy a déposé jeudi une plainte pour « faux, usage de faux et recel » à l’encontre du nouvelobs.com, après que le site eut affirmé que le chef de l’Etat aurait envoyé à son ex-épouse, huit jours avant son mariage samedi dernier avec Carla Bruni, un SMS indiquant : « Si tu reviens, j’annule tout ».
    « La porte qu’il a ouverte en étalant sa vie privée, nous n’avions pas à la franchir », reconnaît M. Daniel, ajoutant : « Si j’avais eu l’information dont Airy Routier (le journaliste à l’origine de l’article, ndlr) a disposé, je me serais empressé de m’en détourner ».
    Concernant la plainte au pénal déposée par M. Sarkozy, le journaliste juge que « le chef de l’Etat a décidé de s’engager dans une stratégie de sanction qui risque (…) d’apparaître comme un véritable combat contre la presse ».
    Dans un autre article, les directeurs de la rédaction du Nouvel Observateur, Guillaume Malaurie et Michel Labro, rejoignent la position de M. Daniel.
    « Ce confidentiel proposé par notre journaliste Airy Routier, enquêteur aguerri du magazine, a été transmis directement au responsable du site qui l’a mis en ligne », expliquent-ils.
    « Si cet article avait été présenté -comme cela aurait dû l’être- à la direction de la rédaction, il est probable, sinon certain, qu’il n’aurait pas été publié. Du moins pas sous cette forme ».
    Les deux directeurs renouvellent toutefois leur « confiance » à M. Routier, affirmant qu’ « il n’a ni inventé, ni trafiqué, ni manipulé quoi que ce soit ».
    Ils estiment que la procédure engagée par M. Sarkozy est « brutale, inédite et formidablement inéquitable », puisque le président, qui est partie civile « bénéficie de l’immunité pénale dans l’exercice de ses fonctions

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