Skidamarink est le premier roman, oublié, de Guillaume Musso, à 27 ans, il nous offrait un univers complètement différent de celui qu’il nous livre aujourd’hui. Un univers plus terre-à-terre, une enquête plus qu’énigmatique qui s’appuie sur deux vols, un homme et une oeuvre d’art, un univers qui en fin de compte lui correspond bien en tant que professeur des sciences économiques et sociales (SES).

 

Nous connaissons Guillaume Musso en tant qu’écrivain d’histoires tristes, incroyablement belles avec une chute qui coupe le souffle, avec l’habitude de comparer l’amour avec la mort ou encore de parler de la vie après la mort. Tout cela s’explique par un accident qui a bien faillit lui coûter la vie. Toutes ces histoires se rejoignent un peu, sauf une : Skidamarink. Etrange comme nom, il s’agit d’une chanson , finalement indispensable à la résolution des problèmes qu’essaient de résoudre les quatre héros. Le roman nous offrait une enquête énigmatique, peu à peu ce sont des secrets propres à chacun des protagonistes que l’on tente de résoudre. 

 

Voici un petit résumé-apéritif :

"A quelques mois des élections américaines, deux événements bouleversent le monde : le vol de La Joconde et l’enlèvement de l’homme d’affaires américain George Steiner, dont la firme règne en maître sur l’industrie de l’informatique et du multimédia.

Quatre personnes, qui ne se connaissent pas, reçoivent un morceau de la toile, accompagné d’une carte portant au recto une citation, au verso une convocation à un mystérieux rendez-vous dans une petite église de Toscane : Magnus Gemereck, célèbre professeur de génétique , d’origine russe mais naturalisé américain ; Vittorio Carosa, prêtre italien luttant pour ne pas perdre la foi ; Barbara Weber, femme d’affaires arriviste ; et Theo MacCoyle, le narrateur, ex-avocat franco-américain aujourd’hui retiré en Bretagne, malgré son jeune âge…

Tous quatre vont ainsi se rencontrer et tenter, seuls, de résoudre cette affaire : que signifie ce vol spectaculaire ? Qui est le mystérieux expéditeur des paquets ? Et pourquoi les a-t-il choisis, eux ?"

 

L’histoire paraît un peu tirée sur les cheveux, quatre individus qui ne se connaissent pas se résoudront avec un morceau de la Joconde,  au même endroit, et au milieu d’une même enquête qu’ils doient résoudrent eux même. Les choses s’éclaircies au fur à mesure, c’est ainsi que la science, la religion, le business et la morale forment les quatre maux de la société occidentale actuelle : domination de la course au progrès à tout prix, l’individualisme et l’appétit de puissance. 

Au début, on porte du mépris aux personnages, gros stéréotypes, mais de fil en aiguille on commence à s’y attacher, et à vouloir connaître le reste de leur histoire. Même le narrateur paraît le genre de personnage que jamais nous ne voudrions êtres, égoïste, qui ne croit en rien, qui ne voit rien que le mal, et j’en passe. Mais au fil de l’histoire qu’il nous raconte, on s’y attache. Le narrateur nous emporte dans l’action, dans l’intrigue, surtout que les rebondissements sont au rendez-vous.

De plus, nous découvrons des facettes cachés de certains individus que l’on peut trouver méprisant dans la vie quotidienne, tant chez le généticien, que chez le prêtre, la femme fatal, ou chez l’avocat. Même si l’histoire propose quatre stéréotypes c’est bien l’image que l’on nous donne de la société actuelle… 

 

Voici un thriller brillant, plein de finesse et d’intelligence, quelque peu visionnaire, que je vous laisse découvrir. Et surtout ne vous laissez pas influencer par les préjugés que l’on peut entendre sur Guillaume Musso.