Mauvais titre (ce doit être l’influence de la radio et de la télé, ou la flemme…). Mais comme le SP (service de presse) de Siné Mensuel ne détaille plus guère que deux items (au lieu, comme naguère, de signaler la plupart des sujets), il me fallait choisir entre les trafics sur le sang et la plainte en diffamation de M’sieur Sinet contre le sieur BHL (surnommé le Bazar de l’Hôtel de ville de la pensée prémâchée, enrobée de poils d’aisselles). Au pile-ou-face, c’est tombé sur le sang, et basta… J’ai pompé le titre du communiqué de presse (ils ne se sont pas trop foulé non plus…).
L’accroche en une de Siné mensuel nº 51, daté mars et demain dans les kiosques, c’est « Enquête : le sang est devenu une marchandise », et c’est relayé le communiqué par un « Exclusif : comment le sang est devenu une marchandise ». Bon, cela fait belle lurette que le sang est un produit marchand en France. Remémorez-vous l’affaire du sang contaminé. D’où provenait une importante partie du sang destiné à des hémophiles, des leucémiques, &c. ? De veines africaines… Et le directeur médical d’un gros labo privé qui s’insurgeait du fait des risques de transmission du sida avait été chaleureusement remercié (gros chèque contre démission et respect de l’omerta). Donc, pas grand’ chose de nouveau sous le soleil, mais l’enquête de Thierry Leclère établit que cela s’aggrave. Avec le virus zika, et les gros labos, qui pourraient être aussi peu regardants sur la provenance des poches de sang que naguère, cela pourrait de nouveau craindre un max.
Hors de France et quelques autres pays, le sang se monnaye. Les routards des années 1960 le savaient bien et faisaient parfois, sur la route de Katmandou, le détour par l’Arabie des Saoud (qui rétribuait alors au mieux). Au Pakistan, il fallait faire très attention : ils vous puisaient largement plus que le volume rétribué (c’est ainsi qu’un routard exsangue, enfin presque, s’est noyé, la tête dans l’eau, victime d’une syncope). Ici, en France, du fait de la raréfaction des donneuses et donneurs (hors périodes d’attentats), l’ÉPS (Établissement français du sang) doit se résoudre à des achats… Et Th. Leclère s’inquiète fort – nous aussi – de ces 40% de médicaments dérivés du sang acquis par les hôpitaux auprès des labos. De plus, Octapharma, labo spécialisé, a obtenu l’an dernier que l’ÉPS ferme, à son profit et celui d’autres, son unité de production de plasma.
Pour aller plus loin que la lecture du papier de Th. Leclère, vous pouvez aussi consulter le site de veille citoyenne Info’OGM (infogm.org). Vous vous intéresserez au cas de Cellectis. Qui a passé un accord peut-être quelque peu léonin et forcé avec l’ÉPS pour la production de cellules souches. Il s’agit de produire ce qu’on dénomme commodément du sang artificiel. Et comme en de trop nombreux autres domaines, le service public est incité à sous-traiter auprès du privé.
Cela n’a que peu de rapport, mais, tenez, sur le site de Siné mensuel, je tombe sur le coup de gueule de l’ami Étienne Liebig (dit le Mage de Noisy, du fait d’un contrepet crypto-patronymique rare). Il dénonce que Rosny 2 puisse ouvrir le dimanche au détriment des petits commerçants de Noisy. Un phénomène de Macronécomie : Noisy serait, alors que son dernier touriste « devait être un Américain le jour de la Libération », désormais classée en zone touristique internationale. Ben voyons. C’est surtout destiné à créer quelques emplois à temps partiel, et comme le petit boutiquier failli ne peut prétendre à des indemnités auprès de Pôle Emploi, qu’il rechigne à quémander RSA et CMU auprès de l’assistante sociale à laquelle il vendait le gigot dominical, ou les religieuses de la sortie de grand’ messe, la muscade passe en « douceur ». En sus, à Rosny 2, on s’y rend en bagnole, donc Bercy encaisse des taxes copieuses. Qu’en dit la Royale présidente de la COP 21 ? Des sucreries Candy… Qui n’abusent plus guère grand monde, et surtout plus les rédactions de Siné mensuel, du Canard enchaîné et quelques autres rares titres encore indépendants.
Pour la plainte en difam’ de Siné contre ce sinistre pitre à la bouffonnante chemise YSL (j’ai nommé BHL), j’étais au courant depuis un certain temps, mais bof. J’avais lu la prose du lévite détourneur de concepts dans Le Point, je comprends que Siné soit offusqué de se voir de nouveau traiter d’antisémite par un pote au Val, et que la rédaction du Point se contente d’une très faible mise (quelques lignes pour indiquer que Siné avait été indûment poursuivi judiciairement de ce fait, le plaignant ayant été débouté). La bave du culicidæ aurait donc atteint le blanc sinésque Zeppelin ? Le site du dit dirigeable a créé une page « soutien-sine » qui n’était pas dié (à jour) ce maigre mardi. Bref, BHL argumente à la Soral, dieudonnéise, et vampiriserait presque la veine Riposte judéo-christique sur le thème du Grand Remplacement, et des mauvais français gauchisants, ce en dépit de ses accointances avec Sa Majesté notre Ami le Roi alaouite. Pour un peu, il traiterait Siné de « socialaud-collabo ». À demi-mots, c’est ce qu’il soutient dans Le Point. S’en prendre ainsi au copain de Boutef’ (ce dernier ne pouvant sacquer Mohammed VI), c’est bas, mais révèle le niveau de raisonnement géopolitique du folliculaire de la place des Vosges. C’est surtout un procédé aussi outrancier que maladroit de la part du très fat BHL qui ne vise en fait qu’à se faire mousser par tous les moyens (au point, par exemple, de détourner une traduction in-extenso d’un long article afin de laisser croire que l’entretien lui avait été, à lui, divinement donné ; c’est dans son bouquin sur Daniel Pearl, fort critiqué par la famille du défunt). De là à soutenir que BHL s’est travesti en Charlotte Corday pour défunter Marat, il y a quelques pas…
Signalons aussi, dans ce numéro, un reportage sur « le monde merveilleux des travailleurs modernes ». De même une chronique de Jackie Berroyer qui évoque pudiquement son cancer avec une dérision toute britannique qu’on ne lui connaissait guère.
Le signataire du crobar de la une s’est rattrapé au manche sans carotte avec la loi El Khomri à deux doigts du bouclage. Pour le détail, voyez sur le site la contribution de Gérard Filoche qui décrypte en spécialiste ce « passage à l’acide du code [du Travail] selon les exigences du Medef ». Je résume : on va orienter les salariés vers les 48 heures hebdo effectives rétribuées 35, comme avant le Front popu. Oh, cela ne se fera pas immédiatement, mais tout est en place pour y parvenir.
Paradoxalement, cette réforme est très marxisante car en voie d’aboutir à l’abolition du patronat et du salariat. Qui ne peut gérer son statut d’autoentrepreneur se verra contraint de s’inscrire dans une boîte de portage salarial : plus de patron, puisque tout le monde devient son propre patron… En fait, c’est le retour au vrai marché du travail médiéval : on n’en revient pas à l’alignement sur la place de grève (place d’embauche en français actuel, pourrait-on expliquer) puisque chacun attendra de l’emploi ou se vendra derrière son écran. Cela réduit les risques d’émeutes spontanées et surtout, la rémunération pourra aller au mieux-disant, lequel n’aura plus l’outrecuidance de réclamer une demi-pizza livrée à domicile ou sur le lieu de travail en guise de broc d’eau et de croûton de pain de munition.
Totale digression : mais j’ai trouvé cette blague excellente et, tout comme James Joyce, je goûte fort les jeux de mots plurilingues alambiqués. Quel est, demande-t-on en anglais à Freud, le rapport entre la peur et le sexe. Soit what comes between fear and sex ? Réponse de Sigmund : fünf. Sur ce, je vous en serre cinq.
« cette réforme est très marxisante »
ET MARINE LE PEN Y EST OPPOSEE !
AVIS A TOUS
LES BOBOS BABELOS MONDIALOS GAUCHOS LIBEROS
!!!!!
REFORMER, POUR ATTEINDRE LE POINT OMEGA
DE LA CIVILISATION REFORMEE:
TRAVAILLEURS. —> MODELE BENGLADESH,
INVESTISSEURS —> MODELE BERMUDES !!!!!!!!![/b]