Allez donc faire un titre à partir d’un seul sommaire. Allez donc trouver une illustration quand, à l’instar de celui du Canard Enchaîné et de sa une, le site de Siné mensuel ne divulgue sa page de couverture que le jour de sa parution alors qu’on vous en cause la veille. Bon, on fait avec, et cela me permet au moins (spécial copinage) de vous signaler que, demain mercredi aussi, Urtikan.net renouvellera sa page d’accueil…

Allez, zou, j’improvise. Vite fait, mal fait. Ainsi, de l’illustration ci-contre issue d’un collage, et des lignes infra. Rédiger au fil de l’eau, soit saisir au clavier ce qui vous passe par la tête, donne rarement de bons résultats.
Mais j’espère au moins que, si vous êtes muni d’un écran de bonne taille, ces mêmes lignes ne seront pas trop lézardées (avec des blancs entre les mots formant de vilains zigzags), la forme primera le fond, mais basta.
C’est l’inconvénient des justifs étroites, surtout quand, faute de pouvoir user de dives (traits d’union en fin de ligne), il faut se forcer à employer des mots courts, ceux que j’exècre (aux rares exceptions près de mots de trois lettres qui abondent dans Siné mensuel…).
Ce sera donc, ce mer. 4 oct., le non point second, mais deuxième numéro du successeur de Siné hebdo. Nº 2 qui sera suivi d’un troisième puisque, avec près de 50 000 ex. vendus, le premier devrait couvrir les frais d’impression (qui ont été avancés par je ne sais plus quel imprimeur, vu que mon nº 1 ne me tombe pas sous la main).
« Si vous voulez qu’on continue à leur filer des bourre-pif (sic) et à leur faire la fête, achetez, abonnez-vous, » écrit Siné dans sa « zone ». Sic car il me semble bien que « pif », ici, pourrait prendre la marque du pluriel. Cela étant, brûle-gueule restant inv., et cou aussi (dans casse-cou), on peut en discuter sans fin. Mais, pour par ex., les casse-burnes de Chirac, qui ne lui en font bouger qu’une, on fait quoi ?
Cette question existentielle mérite débat.

Ouf, j’ai (au moins sur mon écran), réussi ma tourne sous l’illustration. Je peux enfin entrer dans le vif du sujet, le sommaire de cette deuxième parution de Siné mensuel. Ce n’était pas trop tôt.
Or donc, je subodore que s’il ne sera pas question de la Marine, il pourrait être fait état du Marin. Aussi du Courroye, procureur, et d’autres avocats généraux représentant le ministère public.

La grande valse
Siné mensuel titre en effet sur « la plus grande valse de procureurs sous la cinquième République. ». Et divulgue en exclusivité « la liste secrète des procureurs ». Je veux bien, quoique… Les avis du Conseil supérieur de la magistrature ne sont-ils point publics ? Je ne veux pas brûler la politesse à l’auteure (ou l’auteur) du dossier, mais j’avais signalé sur Come4News, à la suite de Sud-Ouest, le cas de Martine Valdès-Boulouque, désignée par le Garde des Sceaux pour Bordeaux, venant de Grenoble, alors qu’on avait déjà écarté Denis Chausserie-Laprée du dossier du Woerthgate. La récente nomination de Jean-Claude Marin n’est guère non plus une exclusivité. Lequel Marin siège au CSM, en tant que suppléant du président, Vincent Lamanda.
Serait-ce donc la poursuite de la lambada sous Lamanda que révèle Siné mensuel ? Pour le moment, depuis que Nicolas Sarkozy a obtenu le bail de l’Élysée, 15, voire 17 procureurs généraux auraient déjà changé de mare. « Du jamais vu ! ». Plus que sous la quatrième ? Aux lendemains de l’Occupation ? 

Raoul Vaneigem, le retour
L’auteur du Traité de savoir-vivre à l’usage des jeunes générations (1967) et de L’État n’est plus rien, soyons tout (2010), se serait-il mis à la chanson ? Vient-il, dans les pages de Siné mensuel, promouvoir son premier album ? Suspense. Marianne invite Alain Finkielkraut à l’occasion de la sortie de son Et si l’amour durait (Stock), lors d’une soirée au Centre national du livre, jeudi qui vient, là, je crois que celui d’un De l’amour (2010 aussi), n’a rien à fourguer. Il prônerait la gratuité comme « arme absolue », m’indique le sommaire simplifié que j’ai reçu.

Dieter Krombach, lui, médecin de 76 ans, Allemand, est ce jour dans le box des accusés aux « assiettes  de Paris. Kalinka Bamberski, sa belle-fille, 14 ans alors, avait été retrouvée morte, en 1982. Selon Siné mensuel, la justice française aurait tenté de protéger celui qui avait déjà été condamnée par contumace pour violences volontaires.

Justice encore : « une plongée au cœur des prud’hommes, juridiction menacée par le Medef… ». J’avais pourtant cru comprendre que le Medef Guyane voulait que les conseillers obtiennent davantage de moyens. Mais déjà, en 2008, et dans Siné hebdo, Gérard Filoche écrivait que le Medef envoyait « des talibans ultra-libéraux qui vont jusqu’à saboter le fonctionnement des tribunaux. ». Des noms cette fois ?

Tunisie, la désillusion ?

Une page est consacrée à la Tunisie à la veille des élections avec les témoignages de « jeunes acteurs de la révolution ». Incidemment, dans mon récent « Libye : réconciliation sur le dos des Français ? », je signalais le blogue « En Route ». Sur lequel je lisais : « Entre les évènements de décembre et aujourd’hui, le sentiment général à Kasserine est celui de s’être fait baiser par le haut. Ras le bol général de la politique classique et désenchantement de la « révolution spectacle ». Pour certain il n’y a même jamais eu de révolution. Seulement une révolution de palais, en des termes plus simples, une nouvelle mafia au pouvoir. Le temps de l’état moderne se perpétue. ».
Je vois que Kamel Morjane, du parti L’Initiative (Al-Moubadara), ancien ministre de la Défense et des Affaires étrangères, reviendrait sur le devant de la scène. Il n’est pas candidat, mais parraine diverses candidates et candidats. Astrubal (Riadh Guerfali), du site Nawaat (.org), est aussi candidat. Faouzi Ben Abderrahman annonce la donne : « 3 600 listes, 10 000 candidates et candidats pour quelque deux-cents sièges. ». Les revenants (de l’ère Ben Ali) vantent leur expérience (des affaires… publiques). Les idéologues dénoncent les arrivistes qui chevaucheraient le mouvement de fraîche date. Rached Ghannouchi a salué la venue de Recep Tayyip Erdogan, Premier ministre turc, qui pourrait contribuer en sous-main à la campagne électorale de Renaissance (Ennahada), le parti religieux.

Pendant que j’y suis, je signale le blogue de Sarah Ben Hamadi et de Benoît Delmas, résident à Tunis, consacré aux élections tunisiennes, « Regards croisés ». Ils prédisent aux islamistes une éclatante victoire. Sans pour autant que cela manifeste une radicalisation de la part de la population.

« Pourquoi un vote en faveur d’Ennahda ? Car le pays souffre d’un manque d’ordre. La corruption n’a pas cessé, la police est quasi absente des rues, le chômage a explosé, les grèves sont permanentes. Avec Ennahda, la Tunisie veut de l’ordre et de la morale. D’autant que Ben Ali et son clan de mafieux se sont essuyés les pieds sur la loi et la morale, 23 ans durant. ». Hmm… les pronostics… Bon, on verra ceux des blogueurs de Siné mensuel.

Vuillemin revient

Avec tout cela on en oublierait que le mensuel donne un aussi large place aux dessinateurs et aux caricaturistes. Vuillemin, l’auteur des « Sales blagues » de L’Écho des Savanes, revient. Il était donc parti ? Constipé et enfermé dans les toilettes du bistrot Notre-Dame, à prier pour sa délivrance ? Bon, n’imaginons rien. Je lui emprunte un dessin pour signaler que Siné mensuel, c’est 32 pages en 16 couleurs au moins – sans publicité sauf l’insidieuse en faveur des copines et des copains –, pour le pas si modique prix de 4,80 euros. Soit, aux abords de la cathédrale, le coût d’un sandwich. Mais la femme et l’homme ne vivent pas que de pain industriel, jambon plein de sel et de flotte, beurre aux graisses saturées (au nouveau prix danois), avec parfois une tranche  d’ersatz d’emmental aux laits provenant de divers pays de l’Union européenne. Il faut savoir préférez l’artisanal, façon Siné.
J’oubliais. L’exclusivité du mois : avant même l’accouchement de Carla Bruni et le baptême de l’élyséen enfançon (ou çonne), c’est d’une volée de dessins que le mensuel nous fait vivre les plus belles minutes et heures et l’événement.

Depuis Jean-François Nicot dans la vallée, Siné n’avait jamais autant fêté une naissance. Bar Refaeli et Pierre Sarkozy seront-ils aussi dans Siné mensuel, c’est la question… Il ira loin aussi, ce petit… Non, là, c’est le naturel qui revient au galop. J’avais juste besoin de trois-quatre lignes pour habiller autour du dessin de Vuillemin. Quelques vocables et mots encore pour finir la ligne : achetez-le.

Actualisation :
Ah, ben, j’ai l’air fin. Avec le communiqué, il y avait deux pièces jointes, dont la couv’ de ce deuxième numéro. Je découvre à l’instant (c’est trop discret, la pièce jointe, avec Thunderbird). Tant mieux, tant pis. Je vais m’arranger pour vous la caser en commentaire.