La ficelle est un peu grosse, mais si personne ne proteste, pourquoi se priver ? On se souvient que Mitterrand avait essayé de relativiser sa défaite aux législatives de 1986 en introduisant la proportionnelle.

Les régionales sont trop favorables à la gauche, supprimons les régions. De toute façon, personne ne sait à quoi ça sert.

En 2014, on élira des conseillers territoriaux, bonne affaire, cela supprimera 3 000 élus.

Mais surtout, on change le mode de scrutin, et c’est là que c’est vicieux.

« Un simple scrutin «mixte», uninominal majoritaire à un tour par canton pour 80% des sièges et proportionnel avec la «méthode du plus fort reste» pour les derniers 20%. »

Vu comme ça, pas de problème, personne ne comprend ce que ça veut dire.

Essayons de voir les conséquences de ce nouveau mode de scrutin.

Les petits partis seront laminés par ce scrutin à un seul tour au profit de l’UMP et, dans un second temps, du Parti socialiste, sauf s’ils s’allient avec les grands partis hégémoniques avant le scrutin.

Si ce système avait été appliqué dimanche dernier, plusieurs régions seraient restées à droite puisque c’est le candidat arrivé en tête dans chaque canton qui est élu conseiller territorial.

Les voix de gauche vont être additionnées à celles obtenues par les candidats socialistes perdants des autres cantons du département. Ce total va servir à obtenir une partie des 20% de sièges restant, par la méthode proportionnelle. Une vraie usine à gaz !

Dans les simulations présentées dans l’étude d’impact du Sénat, il ne resterait qu’un seul siège par département pour les listes hors PS et UMP, soit quatre ou cinq au niveau d’une région. (source Slate.fr)

Malgré de nombreuses réticences y compris dans leurs rangs, le gouvernement et l’UMP poussent aujourd’hui pour ce mode d’élection car ils espèrent en être les bénéficiaires. Sinon, pourquoi le feraient-ils ?