S’il y avait à ce jour sur le continent africain des ex – «  dictateurs » qui garderaient éternellement un triste souvenir de la communauté internationale, c’est sans aucun doute Laurent Gbagbo etMouammar Kadhafi. Eux, qui ont eu la malchance d’être crachés par leurs« peuples » justement à l’instant où la communauté internationale s’était résolument engagée dans une lutte acharnée contre toute prise ou confiscation illégale et illégitime du pouvoir. C’est ainsi que de nombreux Africains ont caressé le vœu de voir enfin le continent berceau de l’humanité emprunter lui aussi le très prestigieux bateau de la démocratie.

Le Cameroun a connu ce dimanche 09 octobre 2011 un scrutin qui a très largement été boudé par les Camerounais des quatre coins du pays. Entre cartes d’électeurs non distribuées et votes multiples, le scrutin de ce 09 octobre n’a rien eu de crédible, encore moins de démocratique. Ainsi,il  est désormais connu de tous que le nouveau président de la république qui sera proclamé élu d’ici quelques jours par la cour suprême ne jouira presque d’aucune légitimité au sein de la société camerounaise. Car, sans toutefois nous risquer dans des chiffres non officiels, il convient de noter que le taux d’abstention risquerait de battre un record historique. Il est vrai que certains pseudo – observateurs ont déjà commencé à faire leur traditionnelle déclaration selon laquelle «  les irrégularités observées n’ont pas été de nature à remettre en cause la crédibilitédu scrutin… » Mais, ils doivent aussi se mettre en tête que ce genre de disque est déjà rayé ; et surtout, le peuple camerounais les connaît déjà !

Si la communauté internationale aimait le Cameroun,elle aurait demandé au pouvoir de Yaoundé de renvoyer ce scrutin à une date ultérieure, tout en les aidant à mettre sur pied un organe électoral vraiment indépendant et consensuel. Aussi, monsieur Sarkozy aurait pu convaincre son« élève » Paul Biya à instaurer un scrutin à deux tours. D’aucuns pensent même qu’à 78 ans dont 29 passés au pouvoir, il était logique que la candidature de monsieur Biya ne soit plus acceptée par la communauté internationale ; mais cela n’engage que leurs auteurs !

Le Cameroun risquerait dans les tous prochains jours de basculer dans une impasse sans précédent ; ceci, à cause d’une situation qui aurait pu être évitée. La communauté internationale devrait le plus souvent abandonner la diplomatie curative au profit d’une diplomatie préventive et pédagogique. Aussi, il ne servirait à rien de jeter la pierre à une pauvre  Elecam qui malgré toutes les irrégularités observées a tout de même manifesté son désir d’organiser un scrutin juste. Mais il leur était difficile, en ce sens qu’on ne peut faire un bon devoir avec un mauvais sujet./.