La crise indépendantiste qui sévit dans la région méridionale du Sénégal depuis plus de 20 ans, a des conséquences néfastes sur les populations. L’une des plus effarantes, est que cette crise a fait 731 victimes dues aux mines. Parmi ces victimes, on dénombre au moins 161 morts de tous âges. Mais l’espoir n’en reste pas moins permis, avec la création, par l’Etat du Sénégal, du « Centre national d’action antimines du Sénégal (Cnams) », sis à Ziguinchor, localité située à 450 Km au sud de Dakar et  principale ville de la Casamance.

Née le 26 Décembre 1982, la crise indépendantiste en Casamance, au sud du Sénégal, a fait un minimum de sept cent trente et une (731) victimes causées par les mines. Parmi celles-ci, on dénombre en tout, cent soixante et une (161) personnes ayant trouvé la mort suite à leurs accidents. Le reste, un total de cinq cent soixante dix (570) personnes, vivent avec leur handicap, après avoir marché sur ces engins de la mort.

En plus de cela, beaucoup de mines sont encore enfouies dans le sol de la verte Casamance. En effet, selon le Directeur du Centre national d’action antimines du Sénégal (Cnams), M. Papa Omar Ndiaye, « pas moins de cent quarante neuf (149) zones suspectes ont été identifiées à travers la Casamance ». Des zones aussi nombreuses qu’elles ont été identifiées dans quatre vingt treize (93) localités différentes. Pour contrecarrer ce fléau et empêcher que la liste des victimes s’allonge, tout en respectant les engagements du Sénégal vis-à-vis des institutions internationales, l’Etat du Sénégal a créé une « Commission nationale chargée de la mise en œuvre de la convention sur l’interdiction de l’emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction ».

Cette convention, dite « Convention d’Ottawa » a été signée dans la ville éponyme, le 5 Décembre 1997.  La commission en question a comme bras opérationnel le « Centre national d’action antimines », sis à Ziguinchor, la principale ville de la Casamance. Elle a une antenne à Dakar. Selon son directeur, M. Papa Omar Ndiaye, « nous avons l’obligation d’enlever toutes les mines de notre pays d’ici Mars 2009 ; il est urgent qu’on commence maintenant ». Autrement dit, ce centre a une mission considérée comme « importante » à mettre en œuvre en trois ans.

Si l’on en croit M. Papa Omar Ndiaye, « pour y arriver, l’Etat du Sénégal, en collaboration avec ses partenaires stratégiques, a budgétisé son programme que doit dérouler le Cnams ». Ce programme est estimé à dix neuf (19) millions de dollars américains.Mais toujours, si l’on en croit M. Ndiaye,  le Sénégal et ses partenaires n’ont jusque là réuni, théoriquement, « q’une somme d’environ 13 millions de dollars ». Théoriquement, car si certains partenaires ont déjà versé leur argent, par pure bienfaisance, d’autres sont en voie de le faire, et d’autres enfin, doivent confirmer leur disponibilité à le faire. C’est dans ce sens que l’Union européenne et l’Espagne ont donné chacune 5,2 millions de dollars américains. Les autres contributeurs sont : la France , les Etats-Unis, la Suède , la Corée , le Canada, le Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud), etc. Quant à l’Etat du Sénégal, il a contribué à la réalisation d’un tel projet, non seulement en construisant les locaux  du Cnams, mais aussi en dégageant une enveloppe annuelle de plus de 250000 dollars américains, pour le bon fonctionnement dudit Centre.Les mines sont apparues dans la région sud du Sénégal en 1990, faisant leurs premières victimes dans un quartier situé au centre de Ziguinchor.