Le Directeur des élections d’Elections Cameroon (ELECAM) – Organe chargé de l’organisation des élections au Cameroun – a publié ce Mardi 26 Février 2013 un communiqué annonçant la prorogation du délai de la fin des opérations biométriques d’inscription sur les listes électorales. Ainsi, prévue pour s’achever ce 28 Février, la refonte du fichier électoral camerounais ne s’achèvera que le 29 Mars prochain. Une décision salutaire, quand on sait qu’ELECAM venait juste de franchir le cap de 4.500 000 inscrits, sur les 7 millions de potentiels électeurs que compterait le Cameroun.

Juste 24 heures après, le Président Paul Biya a comme à son habitude pris tout le monde de court, en signant lui-aussi un décret convoquant le corps électoral. Un décret qui a été rendu Public ce Mercredi 27 Février 2013 à la fin du journal de 13 heures sur l’Office de Radiodiffusion du Cameroun (CRTV). Ainsi, les camerounais se rendraient aux urnes le 14 Avril prochain, pour élire leurs sénateurs.

Bien que prévu dans la constitution de 1996, il a donc fallu attendre plus d’une quinzaine d’années  pour que les autorités de Yaoundé songent  à mettre sur pied le Senat. Et, les éventuels candidats n’ont plus que quelques semaines pour affuter leurs armes. Surtout quand on sait que le « championnat » est très serré de ce côté. Car sur les 100 places ouvertes, 30 sont réservées au Président de la République. Dès lors, l’on se demande comment procéderont les partis politiques camerounais pour affronter une telle « compétition » suffisamment rude.

Même au sein du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais au pouvoir, la bataille semble bien chargée. Déjà que de nombreuses candidatures sont actuellement annoncées ; notamment celui du très bouillant Charles Ateba Eyene, et surtout celles de certains hommes d’affaires puissants de la région de l’ouest du pays.  

Du côté de l’opposition, la fonction de Sénateur semble elle-aussi « blazer »  de nombreux leaders. Ni John Fru Ndi le leader historique du Social Démocratic Front (S.D.F) a d’ailleurs annoncé l’an passé qu’il sera lui-aussi candidat à ce scrutin. Une grande première, dans la mesure où celui-ci ne visait jusqu’ici que le fauteuil présidentiel.

Avec ce décret, Paul Biya répond favorablement à l’une de ses promesses faites aux camerounais le 31 Décembre dernier lors de son traditionnel discours à la Nation. Aussi, l’homme fort de Yaoundé entend par cet acte répondre à l’une des exigences de la communauté internationale et notamment de la France. Reste donc maintenant pour lui à rassembler tous les moyens nécessaires, afin que ce rendez-vous historique ne soit pas à l’image des autres scrutins jusqu’ici organisés par le Cameroun !