laissez, courir un temps !

 

 

Ne cherchez plus à vous imposer, vous avez assez donné. Vous savez comme moi, bien que vous ne me connaissiez pas, que la politique est sans reconnaissance, elle est le reflet des citoyens qui sans raison parfois, seulement par ce qu’ils sont aigris sont amenés à des comportements irréfléchis. Leur verdict abat souvent ceux qui, comme vous, veulent apporter une condition de vie meilleure. Pensez à François Mitterrand, qui avant de devenir président échoua deux fois, à Martine Aubry qui, elle aussi, après la défaite de Lionel Jospin et des socialistes en 2002, fut battue dans la cinquième circonscription du Nord réputée imprenable par le candidat UMP Sébastien Huyghe, et elle fondit en larmes. Et dimanche 16 elle eut à subir aussi le verdict implacable des urnes qui n’a aucune considération humaine. De même Alain Juppé mis à l’écart de la vie politique par sa condamnation dans les emplois fictifs de la ville de Paris eut sa traversée du désert, alors que Jacques Chirac le principal responsable a été blanchi. Honteux n’est-ce pas ! C’est souvent comme cela il faut des décennies pour s’imposer, vous avez eu votre gloire acceptez que d’autres aient la leur. Vous n’êtes pas d’un seul coup devenue inutile seulement vous ne pouvez plus être la représentante du peuple de gauche.

 

Ce n’est pas votre programme qu’ils ont rejeté, c’est vous, bien qu’il fasse relativiser. Vous savez bien que l’appareil socialiste à tout fait pour vous discréditer, vous éliminer que ce soit au Congrès de Reims en 2008 bien que la mention qui vous soutenait était arrivée la première et ensuite après consultation des socialistes vous avez perdu par rapport à Martine Aubry pour une poignée de voix dans un scrutin litigieux. Auparavant les ténors de votre parti ont «préférer» perdre l’élection présidentielle de 2007 plutôt que de vous soutenir. Rappelez-vous les propos de Michel Rocard qui vous à prié de vous désister pour lui, qui, selon lui, auraient permit à la gauche de gagner les élections. Vous avez été qualifiée de cruche, de nulle et je ne sais combien de qualificatifs désobligeants ont été prononcés contre vous. Des propos qui n’ont pas été relevés par vous ni par votre parti, et encore moins par votre compagnon d’alors le secrétaire général du PS, bien qu’il semble vous avoir soutenu. Et puis il y eu la lettre d’Éric Besson, ici, qui vous a fait beaucoup de mal sur le financement de votre programme présidentiel, et ceux qui ont chiffré ce programme ne se sont pas montrés à la hauteur pour le soutenir. Razzy Hammadi président du mouvement des jeunes socialistes n’a-t-il pas déclaré que «collectivement, nous n’avions pas été à la hauteur !»

 

De ces faits vous êtes mal perçue par une majorité des Français. Attaquée comme vous l’avez été aurait mérité que vous montriez votre caractère, mais vous avez montré un sourire de circonstance qui sonnait faux, cette attitude à été mal ressentie. Il y a quelque chose dans votre présentation qui ne passe pas, et je ne sais quoi ? Quand je parle de vous on me répond, surtout pas elle ! Je n’arrive pas à définir ce «surtout pas elle !» Vous êtes pourtant agréable, élégante sans trop le faire sentir à la Rachida Dati, peut être est-ce votre voix ?

 

Malgré cela vous avez tenu envers et contre tous, vous n’avez pas démérité. Vous ne pouviez gagner, vous aviez à la fois Sarkozy contre vous mais aussi des socialistes importants qui vous ont critiqués.

 

Ensuite, aux élections régionales, vous avez manœuvré seule contre votre propre parti. Vous avez brillamment gagné en élargissant au centre et aussi à gauche mais cela laisse des traces parmi les socialistes que vous avez évincés. D’ailleurs, combien sont ceux qui, dans cette situation, attaqués et insultés comme vous l’avez été se seraient lancés une nouvelle fois dans cette bataille présidentielle avec une première sélection pour cette primaire, par des socialistes, je n’en connais pas. Une erreur de stratégie probablement vous en vouliez trop. Cette ténacité qui vous honore à fait votre perte. Il vous faut comprendre que ce nouvel engagement était l’occasion pour ceux qui ne vous aiment pas de vous éliminer, et il y en a de nombreux au parti ne serait-ce que ceux qui vous ont quittés pour d’autres plus à même selon eux de gagner. Vous leur avez offert votre tête ils en ont profité. Avec votre équipe bien faible en soutiens vous ne pouviez gagner quand je vois dans ma commune le nombre d’affiches à l’effigie de Martine, mais aucune de vous et des autres «primairistes». Avec quel argent ces affiches ?

 

Ce sont principalement des socialistes qui sont allés voter et de ce fait ceux que vous avez malmenés vous ont rendu la monnaie de votre pièce dans votre région vous plaçant en quatrième position derrière Arnaud Montebourg. C’est grave pour votre leadership en Poitou-Charentes.

 

Dès lors que vous vouliez tenter cette nouvelle aventure, vous n’avez pas pensé qu’il vous fallait un autre programme plus ambitieux pour la France que ce que vous présentiez depuis des années sans pour autant renier vos engagements. Vous aviez l’handicap d’un échec provoqué en 2007, il vous fallait montrer que vous pouviez le surmonter par une idée forte qui aurait été le fer de lance de cette nouvelle aventure.

 

Les mauvais sondages vous ont affaiblis et vous les avez rejetés au lieu de les prendre en compte. Vous disiez que c’est du pifomètre ne connaissant pas qui se déplacera pour voter, ce qui est vrai. Mais les derniers montraient nettement la poussée d’Arnaud Montebourg seulement ils ne le positionnaient pas à votre place. Les sondeurs savaient très bien que le corps des votants était inconnu, mais ils constataient que parmi les socialistes vous étiez mal placée, vous ne pouviez l’être autrement. Vous avez certainement manqué de conseils, ou vous n’avez pas écouté. En outre, vos supporters idolâtres vous ont fait plus de mal que de bien en vous portant aux nues. Vous avez cru en eux, que votre action serait comprise, et que votre programme en dix points serait pris en compte. Il n’en à rien été, il est passé inaperçu, inaudible. Il eu fallu être plus positive lors des débats en le montrant franchement, avec insistance, on aurait dit que vous aviez peur de le faire. Je ne vous accable pas, mais il faut analyser votre échec. Vous disiez, «vous allez voir je suis détendue, je suis en tête», cette confiance aveugle vous a perdue. François Hollande plus habile s’est mit au dessus des autres en prenant une position plus large, moins précise dans le détail, c’est ce que doit faire un président de la république laissant à ses ministres le soin de compléter sa politique, de ce fait, il s’est montré plus intelligent.

 

L’article de l’Express est enrichissant, il le décrit,

« comme le maître de l’esquive c’est au ton de son «oui» qu’on peut entendre un «non», jamais prononcé clairement. «Un formidable professionnel de l’embobinage, un spécialiste de l’entourloupe, s’amuse un ancien membre de la direction du PS. Pas de cri, pas de colère, pas de drame, jamais de problèmes, que des solutions !» S’il compte tant d’ennemis dans le parti, c’est d’ailleurs à cause de ce qu’il n’a pas fait, bien plus qu’à cause de ce qu’il a fait, les coups de téléphone qu’il n’a pas passés, le coup de pouce qu’il n’a pas donné, les engagements qu’il n’a pas honorés, les mots qu’il n’a pas prononcés. Hollande ? Un «roublard madré», écrit sur son blog, en septembre dernier, l’ancien socialiste Jean-Luc Mélenchon, qui l’a beaucoup pratiqué. Madré : inventif et retors sous des dehors bonhommes. Le grand prix de camaraderie, et le premier à vous laisser tomber !» Vous le connaissez mieux que quiconque, vous saviez donc que vous ne pouviez lutter.

 

Alors on entend du coté des caciques socialistes tels Marc Ayrault dire, à la suite de votre flagrante défaite, que vous payez celle de 2007, ce qui n’est pas seulement mon avis. Il est partisan il ne vous apprécie pas. Il sait bien ce que l’on vous a fait, et sa position n’est pas honnête. Votre perte en 2007 à été provoquée pour ne pas vous avoir soutenue, ce n’est pas la même chose, vous n’êtes pas responsable ayant fait face avec le maximum de vos moyens.

 

Montebourg jeune loup, qui porte le Front de gauche, avec ses propos démagogiques a pris votre électorat, celui pour lequel vous vous battez depuis toujours. Démondialisation, protection douanière mise sous tutelle des banques, ont fait mouche, alors que les vôtres tout aussi pertinents, mais plus réalistes, se sont volatilisés. Vous êtes restée dans le traditionnel du socialisme d’antan comme Martine et Hollande seulement eux avaient énormément de soutiens socialistes ce qui change tout. Et puis, ils étaient neufs pour cette démarche présidentielle.

 

Il faut vous rajeunir Ségolène, laisser passer cette mauvaise passe, prenez du bon temps, renouvelez-vous, portez de nouvelles idées, vous le méritez. Vous avez pour le débat final entre Martine et Hollande, deux socialistes qui vous ont fait mal, c’est la politique qui est ainsi, il faut l’accepter. Vous avez choisi Hollande, je le comprends c’est le père de vos enfants, mais cet aussi comme vous l’avez annoncé un plus pour lui donner une forte dynamique. J’aurais aimé que vous preniez une attitude de neutralité, mais toujours ambitieuse vous ne l’avez pas fait.

 

Une décision d’intelligence politique et de rassemblement.

 

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On vous proposera un maroquin dans l’économie verte votre cheval de toujours, refusez-le pour le moment prétextant de vous ressourcer. Laissez faire ceux qui ont été à l’origine de la victoire de François Hollande, et tenez vous prête pour plus tard lorsque les choses iront mal, ils auront besoin de vous. Cela pourra vous donner le tremplin pour une troisième candidature, pensez à Mitterrand. J’ai bien entendu lors de votre interview sur France 2 que vous allez vous engager encore plus dans ce combat, c’est à votre honneur, mais je ne l’aurais pas fait.

 

François Hollande à été choisi avec le sore que vous connaissez, et vous vous êtes jointe à lui pour poursuivre le combat et l’aider. C’est tout à votre honneur et pour cela on vous propose d’être intégrée à la direction de votre parti ce qui aurait dû être le cas depuis longtemps. Et puis une chose, mettez un peu d’eau dans votre vin cela ne peut que vous apporter des satisfactions, être par trop rigide ne profite jamais.

 

Bonne chance Ségolène.

 

Le prochain article sera le succès de la primaire socialiste,