Ségolène Royal est en perdition, c’est un fait. La présidente de la région Poitou-Charentes depuis 2004 n’a désormais plus aucun poids sur la scène politique et dans le Parti Socialiste. Elle qui était mise sur un piédestal en 2007 lors de la campagne présidentielle par tout un pays – et surtout par les sondages- comme la seule personne capable de battre Nicolas Sarkozy a subi hier un revers cuisant, le plus gros de sa carrière politique. Avec seulement 7% lors de ce premier tour de ces primaires socialistes inédites ouverts à tous les citoyens, la candidate est la grande perdante de cette élection à des années lumières de son ex-compagnon François Hollande (39%) et de la nordiste Martine Aubry (31%). Pis encore, elle est même devancée par l’homme en vogue du moment Arnaud Montebourg qui a recueilli 17% des suffrages mais elle est également talonnée de seulement 1% par Manuel Valls !
Près de 17 millions de personnes l’avaient choisie en 2007 soit 47% des votants mais déjà à l’époque, Ségolène Royal ne faisait pas l’unanimité à l’intérieur même de son propre parti. En effet, l’éternelle lutte de pouvoir entre Fabius, Delanoé, Strauss-Kahn et consorts fut l’un des facteurs qui peuvent expliquer sa défaite. Rien n’ira en s’arrangeant. Suite à cette élection, Royal énerve de par son attitude. Lors des élections au poste de premier secrétaire du Parti Socialiste face à Martine Aubry en 2008, elle n’avouera pas sa défaite et demandera un nouveau décompte des voix. Cela aura pour effet de décrédibiliser totalement l’image de son propre parti aux yeux de l’opinion publique. Sa réélection dans son fief au poste de présidente de la région Poitou-Charentes en 2010 ne fut qu’un arbre qui cacha la forêt. Les résultats désastreux de ce dimanche 9 octobre en est le reflet criant. Ségolène Royal pourra toujours se consoler en donnant des indications de vote à ses électeurs pour avoir une influence sur le second tour. Maigre consolation.
http://www.youtube.com/watch?v=TbS_ysBjyNA&feature=player_embedded Et Ségolène craqua.