Tout a commencé samedi dernier dans une favela du nord de Rio, dans le quartier de Vila Isabel où vivent 80 000 personnes et où s’affrontent trois bandes rivales de narcotrafiquants, le "Commando rouge", le "Troisième commando" et enfin "Les amis des amis".

Les services de renseignement de la police ayant intercepté les messages des narcotrafiquants ont voulu intervenir pour empêcher une confrontation. Las, malgré le déploiement sur les lieux de nombreux policiers et surtout de membres de la police militaire, la bataille a tourné à la débâcle pour les autorités, se soldant après deux jours d’affrontement par la mort de 15 policiers (21 selon certaines sources) et de plusieurs dizaines de blessés. Un hélicoptère de la police a même été abattu par les narcotrafiquants, tuant trois de ses occupants.

Finalement, avec la mobilisation de 2000 agents supplémentaires, les autorités ont pu reprendre le contrôle de ce quartier de Rio. Dans une allocution télévisée, le président Luiz Inácio Lula da Silva a annoncé la création d’un fonds d’environ 60 millions de dollars destiné à la sécurité publique et à la lutte contre les bandes criminelles et a également promis aux forces policières de remplacer l’hélicoptère abattu.

Les affrontements entre bandes rivales de narcotrafiquants ne sont pas nouveaux à Rio, mais il est plus rare d’assister à un tel déploiement des forces de l’ordre. Doit-on y voir un désir du gouvernement brésilien de "nettoyer" l’image de la capitale brésilienne avant la tenue du mondial de football en 2014 et surtout des Jeux olympiques de 2016 ? Événements de grandes importances qui profiteront sûrement aux multinationales installées au Brésil et aux grandes entreprises qui ont la mainmise sur son tourisme, mais qui auront vraisemblablement peu d’influence sur les conditions de vie dans les favelas qui retourneront à leur misère quotidienne et souvent sanglante une fois les caméras de l’actualité tournée vers d’autres cieux.