Désormais, "Scar tissue" ne sera plus pour moi une simple chanson mais bel et bien l’histoire d’un homme, une histoire touchante et bouleversante. Car c’est sans absolument aucun tabou qu’Anthony Kiedis nous livre son autobiographie qui m’a autant scandalisée qu’attristée, tout en m’attirant dans le rire, dans la compassion et dans le rêve.
Retour sur la vie d’un homme touchant et unique:  "Scar Tissue"  par Anthony Kiedis.
 
 
 

Tout d’abord, je tiens à présenter l’auteur du livre, ce californien de 47 ans que j’appele "l’homme aux milles et une vies". Anthony Kiedis est connu dans le monde entier en tant que chanteur du célèbre groupe les Red Hot Chili Peppers (fondé en 1983), mais également pour son incroyable talent pour l’écriture, qu’il nous avait montré jusque là avec ses chansons tout à fait renversantes. Comme par exemple le titre "Scar Tissue" qu’il reprendra pour son autobiographie.
 
Ayant d’abord eu l’image d’un jeune chanteur "déluré", énergique, junkie et impulsif, il est aujourd’hui perçu comme un homme mature et posé, aux cicatrices physiques et psychologiques, mais au talent confirmé et même un modèle pour certain. Un homme passioné devenu icône du rock, un homme vivant et un homme qui avait besoin de s’ouvrir de par un livre…
 
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"Scar Tissue"

Autobiographie qui plongera quiconque en apnée dans un monde terrifiant et inimaginable des junkies de Californie, qui montre l’envers du rêve américain et une facette du monde du rock’n’roll qu’on a du mal à soupçonner.
 
 
Ainsi, dès les premières pages du livre, Anthony Kiedis annonce la couleur: la drogue sera le sujet dominant et nous montre qu’il en garde des séquelles puisqu’il a malheureusement eu l’hépatite C durant sa toxicomanie (le virus ayant disparu aujourd’hui, il doit toutefois suivre un traitement strict). Il nous raconte alors que, tiraillé entre une jeune mère hippie aimante et un père infidèle, dealer et junkie, c’est à 12 ans (alors que le rêve américain l’envahissait)qu’il commence à comsommer de la drogue, offerte par son propre père et devient très vite dépendant que ce soit à la cocaïne, au speed, à la Black Tar et même au LSD.
 
Totalement inconscient, il mettra alors plusieurs fois sa vie en danger comme par exemple avec de nombreux accidents de voiture, de grave bagarres et une chute libre de plusieurs mètres (Anthony Kiedis et son ami "Flea" également bassiste de son groupe, sautaient d’un immeuble de 4 étages pour atterir dans une piscine, jusqu’à ce qu’Anthony s’écrasa litéralement sur le sol, à quelques mètres de cette fameuse piscine). Il deviendra également un zombie, incapable de réflèchir et d’être autonome tout en devenant une jeune star de la scène Rock/Funk avec les Red Hot Chili Peppers (ce qui lui permettait de se procurer de la drogue comme il le désirait).
 
Lorsqu’Anthony Kiedis se rend compte de son addiction à la drogue et suite à la mort d’Hillel Slovack (ancien guitariste des RHCP), il entreprendra une quète spirituelle de l’Inde à Bornéo en passant par la Thaïlande et la Nouvelle-Zélande. Il rencontrera ainsi le Dalaï Lama et fera une cure de désintox et essaiera même de protéger John Frusciante (succèsseur d’Hillel Slovack) de le drogue, tentant de le faire arréter sans grand succès à l’époque, quitte à ce que John en veuille à Anthony…
 
 
On peut alors comprendre qu’après ces années de toxicomanie, Anthony Kiedis cherche à se refaire, à aider les autres afin de ne plus perdre quequ’un à cause de la drogue bien qu’il se batte toujours contre elle:
"Il me reste des cicatrices, c’est vrai, mais ce n’est pas grave, je continu de faire des progès. Et quand je me dis "Putain, une chambre de motel et deux ou trois mille dollars de drogue me feraient un bien fou", il me suffit de regarder mon chien et de me souvenir que Buster ne ‘a jamais vu défoncé."
 
 
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  Ce livre, je l’ai totalement dévoré et ne cesse de le relire! Le style de l’écriture m’a vraiment plus et m’a transporté dans cette Californie des années 70, 80 ou 90. Ce fut un plaisir de voir Anthony Kiedis s’ouvrir sans faux semblants et sans limite, que ce soit dans sa tourmente, dans ses doutes, ses peines et ses regrets tout comme dans ses joies, sa nostalgie, ses passions, ses amours, son succès et ses rêves.
 
Et je conseille aux adeptes de ceux qui aiment frissoner et s’étonner d’avoir les larmes aux yeux en s’imprégnant d’un livre, tout comme rire ou rêver, de lire sans plus tarder "Scar Tissue" d’Anthony Kiedis et ce, sans oublier les fans du groupe car le livre leur plaira d’autant plus qu’on en apprend beaucoup sur l’histoire des Red Hot Chili Peppers!
Quoiqu’il en soit, il est rare de voir un auteur écrire avec une telle sincèrité et une telle honnêteté et je comprend pourquoi ce livre est devenu un best-seller!

Pour finir, voici un des passage du livre séléctionné par de nombreux sites, afin de peut-être vous rendre curieux:
"Je me suis aussi remis à l’héroïne. La coke ne me réussissait pas: j’avais tendance à disparaître sans prévenir, à me comporter bizarrement. Jennifer détestait ça. Elle me tombait dessus en hurlant, elle n’hésitait pas à me bourrer de coups de poing. Mais un soir, en revenant du Power Tools Club, je suis tombé sur Fab, qui venait de louer un loft immense dans la rue voisine. Il nous a emmenés chez lui, Jennifer et moi, pour me vendre un petit sachet, un truc microscopique. Une variété de China White ultra puissante, même pas besoin de se l’injecter. 
Au bout de quelques rails,j’étais déjà au septième ciel. Jennifer aussi semblait emballée : en rentrant, on a fait l’amour douze heures d’affilée. C’était le début d’une débauche sans fin d’héroïne et de sexe. Le hic, c’est que ce tout premier flash, on est condamné à le chercher tout le reste de sa vie ; la fois suivante, même si c’est toujours le pied, il manque un petit quelque chose."
 "Les Red Hot", page 131.
 
 
 
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