Les sénégalais se rendront aux urnes le 18 Mars prochain pour élire leur président de la République. Pour ce second tour, le président Abdoulaye Wade sera opposé à Macki Sall, le fondateur de l’Alliance pour la République (APR-Yakaar). Autre fait majeur, à l’occasion de cette présidentielle sénégalaise 2012, le président sortant n’a pas affronté moins de trois de ses ex-collaborateurs dont Idrissa Seck et Macki Sall, tous deux ses anciens premiers ministres.
De hautes personnalités sénégalaises qui ont eu le courage de dire «Non » à leur patron dans une Afrique où la démission est généralement très lourde de conséquences. Cependant, si le départ de Macki Sall du sérail sénégalais fut digéré facilement par le président Wade, celui d’Idrissa Seck lui a valu de sérieux ennuis judiciaires ; même si force reviendra finalement à la loi. Plus loin, nul ne pouvait imaginer au moment où ces deux ténors du Parti Démocratique Sénégalais (PDS) quittaient la barque qu’ils allaient juste quelques mois après constitué une menace grave pour les ambitions du « vieux » président sénégalais. Toute chose qui nous autorise à croire que savoir quitter un navire condamné au chavirement est très important en politique. Surtout choisir le bon moment pour le faire.
Le cas de Idrissa Seck et Macki Sall n’est pas un cas isolé sur le continent ; car avant eux, d’autres se sont risqués dans cette aventure périlleuse avec des fortunes plutôt diverses.
Au lendemain de la mort du président Omar Bongo du Gabon, plusieurs de ses collaborateurs se sont retirés du gouvernement, pour affronter à l’occasion des présidentielles l’actuel président Ali Bongo. Et au finish, André Mba Obame, ministre de l’intérieur du défunt président se révélera être un redoutable adversaire pour le jeune Ali Bongo, pourtant successeur choisi du défunt président. Puisque, ce dernier contre toute attente affrontera l’actuel président gabonais au second tour. Et même, selon certaines indiscrétions, sans les fraudes perpétrées par le camp d’Ali, André Mba Obame aurait remporté ce scrutin.
De même, le président Joseph Kabila a failli perdre son fauteuil tout récemment à cause de certains défections enregistrées dans son camps. Notamment celui de Vital Kamérhé, qui a été longtemps à ses côtés, et qui a même occupé le perchoir de l’assemblée nationale congolaise au lendemain des législatives de 2006.
Au regard de tout ceci, chaque président africain devrait s’arranger à ne plus faire de mécontents dans son propre camp. Car cela peut lui couter extrêmement cher. Le président Abdoulaye Wade en est peut être l’une des principales victimes !