Comme les courtes déclarations de Sarkozy, rompant avec son hyperactivité et son hyper communication légendaires,  le faisaient pressentir, que ce soit sur fonds d’affaire Woerth ou en pleines manifestations contre la réforme des retraites,  le Président est bel et bien en train de changer de tempo par la reconduction de François Fillon comme 1er ministre. 

Mais ce n’est pas le 1er ministre d’arrière plan que l’on a plus ou moins connu jusque là, qui s’effaçait face au Président de la République qui lui volait, sans cesse et sur tous les sujets, l’affiche mais celui qui ira au front, qui sera inflexible, qui supportera l’action du gouvernement, qui fera son job de 1er ministre en quelques sortes. Fini,  pour le Président,  la volonté d’incarner le changement, la prise en compte de la dimension populaire en s’investissant sur tous les sujets.

C’est la dernière ligne droite avant la campagne électorale, et à l’instar de Jaques Chirac dont les 1ers ministres servaient adroitement (pour sa carrière politique) de fusibles, Nicolas Sarkozy risque, comme tous chefs d’état qui se respecte (en tous cas correspondant plus à l’image qu’on en a) d’être essentiellement présent dans les domaines régaliens tels que l’armée, les échanges internationaux (la présidence du G20 arrivant au point nommé)…. Trop de Sarkozy tue le Sarkozy.

Dieu ne fait rien, il donne le sale boulot à Jésus et tire les ficelles dans l’ombre. Et Dieu, par sa hauteur sur les évènements, ne peut que susciter si ce n’est de l’admiration, au moins du respect. C’est ce que va tenter de faire Sarkozy. Bon,  il va falloir qu’il prenne sur lui, le Président. Dur, dur d’agir contre sa nature ! Borloo out ? Peut-être. Mais, le calcul pourrait être aussi de récupérer quelques % de voies bienvenues s’il se présente sous le fanion « Nouveau Centre ». Reports beaucoup plus assurés que si les voies venaient de Bayrou qui semble, depuis longtemps déjà, avoir clairement choisi son camp. Et si tout ça avait été calculé depuis le début ?