Nicolas Sarkozy est revenu sur le thème du pouvoir d'achat, à l'occasion de ses voeux aux "forces de la nation".

Pour dire quoi ?

On ne peut pas lui reprocher un manque de constance, il chante toujours le même refrain : "Il n'y a pas de création de richesses, pas de redistribution possible, pas de pouvoir d'achat sans travail. (…) Ce que nous voulons, c'est qu'en travaillant davantage on puisse augmenter son pouvoir d'achat". Mais la ritournelle du chef de l'Etat est dénoncée par Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, comme "un discours culpabilisateur sur le pouvoir d'achat que je n'accepte pas. De nouveau, c'est de la faute aux salariés s'ils ne gagnent pas assez, ils ne travaillent pas assez".
Dans ce contexte, le député socialiste Arnaud Montebourg, lors de l'émission Mots croisés de mercredi sur France 2, a parfaitement souligné le paradoxe que voudrait nous faire oublier le Président du pouvoir d'achat des riches, qu'on peut résumer en deux mots, "bouclier fiscal" : "Pendant que Monsieur Sarkozy dit : "les caisses sont vides, je ne peux rien faire pour vous, Mesdames et Messieurs les Français", vous avez aujourd'hui 468 contribuables parisiens qui viennent de se partager un chèque de 42,847 millions d'euros, soit un chèque, pour chacun de ces foyers, de 91 555 euros… C'est-à-dire qu'en ce moment on rembourse ceux qui, en effet, n'avaient pas de problème de pouvoir d'achat, et on dit aux autres : "ah les gars, vous attendrez, vous, votre tour !" C'est donc logiquement que le PS, dans un communiqué signé Michel Sapin, secrétaire national chargé de l'Économie, estime "possible et surtout impérieux" d'annuler le paquet fiscal, "aussi injuste qu'inutile", pour affecter les sommes ainsi économisées à la revalorisation du pouvoir d'achat des ménages modestes, citant des mesures d'urgence comme l'augmentation immédiate de 5% des petites retraites, le rattrapage des traitements de la fonction publique, la mise en place du chèque transport et la diminution de la TVA sur les produits de première nécessité. On peut toujours espérer. Mais si le Président bling-bling se sentait concerné par la situation des ménages modestes, ça se saurait.