(à la manière de JM…)

Mal nommer les choses, c’est ajouter aux malheurs du monde.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser de prime abord, cette chronique est sans aucune relation avec le talent littéraire de feu le président Faure, qui publia sous le pseudonyme Edgar Sanday ; par parenthèse, il frisait le pléonasme puisque son Edgar s’écrivait lui-même dépourvu de sa finale usuelle…

Et du reste, je vous le demande, si tel avait été le cas, quelle imagination débridée aurait pu s’autoriser à faire figurer ce billet sous la rubrique Sports ?

 

Plus trivialement, son titre résonne comme un clin d’œil au buzz qui bourdonne sur les ondes en ce moment, à la manière d’un essaim en quête éperdue de ruche.

Seuls les plus étourdis d’entre nous (ou les plus sourds ?) pourraient oublier qu’avec le mois de juin revient le tournoi de Roland-Garros.

Et qu’après avoir déconfit Roger Federer en quart de finale sur la terre battue du « central » en trois sets, JWT affrontera David Ferrer au tour suivant.

Ferrer, sans « de »… Vous y êtes ? Capito ?… Après la Suisse, l’Espagne (un trajet que n’aurait probablement pas approuvé Jérôme Cahuzac) !

Sans « 2 » aussi, hardi pronostic d’une nouvelle victoire en 5-2 = trois sets encore.

Et les commentateurs sportifs de s’en donner à cœur joie dans leurs appréciations dithyrambiques propres à faire trembler d’effroi le moins superstitieux des tennismen ; Dieu sait pourtant qu’ils ne sont pas légion et que leurs bagages sont garnis de force fétiches,porte-bonheurs et autres gri-gris…

A leur décharge, il faut reconnaître qu’il se fait tard après l’explosion que causa YN en 1983 (déjà), et que l’éternité, c’est long, surtout vers la fin de ces trois décennies. Ils aspirent goulument à mettre sous leurs dents chahutées par les « exploits » footballistiques du 11 tricolore un nouveau succès français.

« Enfin, Français, … J’me comprends… » pointdesuspensionniserait Monsieur Desouche ! Car si le bronzage de Jo-Wilfried le dispute à celui de Yannick, ce n’est certes pas à la canicule qu’on le doit.

Il se trouve que les gazettes ont auparavant résonné des doutes exprimés par le champion-chanteur (né à Sedan). « C’était un objectif auquel je pensais tous les jours depuis douze ans. Ma vie était axée sur ce rêve fou. En 1983, je me vois aller au bout. Je serrais les miches pour ne pas sortir de ma bulle pendant quinze jours. Ce n’est pas évident. Tu vois plus tes potes. Tu bouffes pour gagner, tu dors pour gagner. Tu rentres à 20h à la maison à la campagne alors que c’est le printemps à Paris, les nanas sont mignonnes… En fait, je me remplissais d’énergie et je le faisais payer au gars en face ». Un thème qui sonne froid pour son successeur putatif.

Non content de cette déclaration, le fils de Zacharie entra aussi dans une polémique avec lui, non pas à propos des vertus comparées des spécialités de leurs géniteurs respectifs (ballon rond pour l’un, ballon rond aussi pour l’autre, mais d’un diamètre nettement plus faible),ni de leurs origines géographiques (le premier étant né à Yaoundé sous protectorat français, alors que le second est « d’origine Congolaise »).

L’enjeu de cette chicaya n’était autre,je vous le donne Emile, que le dopage ! Hypothèse des plus hardies car résonne encore à mon oreille une réflexion entendue jadis au stade de la Porte d’Auteuil. Du haut des gradins (tarif oblige), un afficionado se laissait aller de bon cœur à son enthousiasme, manifesté avec force encouragements vocaux. Jusqu’au moment où un occupant des loges se tourna vers lui pour le morigéner : « Un peu de décence, quoi ! Ce n’est pas le Parc, ici !… ».

« Du dopage à Roland ? Vous n’y pensez pas ! On n’est pas au Tour, quand même » rétorquerait-il sans doute aujourd’hui.

Et vous, qu’en pensez-vous ? Et si les records, comme la terre, ne demandent qu’à être battus, la fin (et non la faim, puisqu’il n’est soif que de victoire) justifie-t-elle les moyens ?

PS : ôtez son « de » à drogue ; il ne vous reste que « rogue » (hautain, arrogant, d’un abord raide et désagréable, selon Wiktionnaire). De toutes les critiques qu’on peut lui faire, voilà bien sans doute la plus imméritée pour l’espoir-du-tennis-français. J’oserai la parodie : « Il ne s’agit pas d’Henri Guaino, tout de même ! », celui qui vient de commettre sur les antennes de France2 la bourde qui lui collera longtemps aux semelles, sans qu’il soit certain que ce soit bien et seulement celle du pied gauche « Toutes les fortunes de France négocient leurs impôts, vous le savez parfaitement »

Souhaitons à JWT, mais sans en faire pour autant une affaire d’Etat, la chance que méritent son application et la discipline à laquelle il s’astreint. Et patientons sagement jusqu’à la finale pour lui dédier, le cas échéant, son pesant d’hommage. Quand à HG, dommage ! ! ! Dommages ? ? ?