Elle s’appelle Sakineh Mohammadi-Ashtiani, plus connue sous le nom de Sakineh. Pourquoi parle-t-on d’elle me direz vous? Nous parlons d’elle car son histoire est tout simplement odieuse et révoltante.


Cette femme, de nationalité Iranienne, est condamnée depuis le 15 Mai 2006 pour adultère à la lapidation. Mère de 2 enfants, veuve depuis peu, elle est accusée d’avoir eu des relations sexuelles avec 2 autres hommes après la mort de son mari. Une histoire rocambolesque pour cette femme de 43 ans, vivant dans le village de d’Oskou à 45Km de Tabriz.

 

sakineh2.jpgAlors que c’est il réellement passé?

En Mai 2006, Sakineh et son mari reçoivent le cousin de ce dernier ainsi qu’un ami du dit cousin. Les heures passent, et un drame survient. Le mari de Sakineh est alors tué par les deux hommes qui sont accusés d’homicide. La Police Iranienne décide ou pense tout du moins que la jeune femme a une relation avec l’un des deux hommes et en vertu de la loi de l’Iran Islamique, la condamne à 99 coups de fouets en présence de son fils ainé, Sajjad. En Septembre de la même année (2006) le procès d’un des deux hommes responsables du meurtre a lieu et lors de celui ci, les mollahs qui font office de juges, estiment que Sakineh est responsable elle aussi du meurtre et que selon eux elle aurait administré un puissant anesthésiant à son mari. Les Mollahs estiment donc par ailleurs que la jeune femme aurait eu une relation adultère avec l’un des accusés alors qu’elle était encore mariée. Dans ce genre de cas la peine encourue est la lapidation.

Sakineh est donc dans un premier temps accusée de complicité de meurtre et encoure 10 ans de réclusion, mais elle fut disculpé pour ce chef d’accusation. Le seul chef d’accusation retenu contre elle, est l’adultère alors que son mari était encore en vie, chef d’accusation retenue mais loin d’être prouvé. En effet, aucune preuve ne vient étayer cette accusation mais la justice n’en démord pas.

Depuis le 15 Mai 2006, Sakineh est donc emprisonnée et attend son heure, attend l’heure de la lapidation. Il est bon d’ailleurs de signaler que lors de jugement, la sentence n’a pas été comprise par Sakineh qui ne savait pas qu’elle encourait la lapidation et encore moins qu’elle avait été prononcée contre elle. Ce n’est que quelques heures plus tard qu’elle a compris mais le mal était fait déjà.

 

Qui plus est il y a quelques semaines, devant les télévisions de tout le pays, un femme présentée comme Sakineh (bien que rien ne permettait d’en être sûr) « avouait » l’adultère. Son fils déclarera quelques jours plus tard que cette déclaration émanait bien de sa mère mais qu’elle avait été faite sous la contrainte et après plusieurs heures d’interrogatoire musclé.

 

sakineh.jpgQu’est ce que la Lapidation?

La lapidation est une méthode d’exécution utilisée dans le cas de crimes blasphématoires ou sexuels reconnus.

Une torture créée par les Romains, et il est important de rappeler que celle ci n’intervient, ni n’est citée nulle part dans le Coran, mais que au contraire elle l’est dans l’ancien testament repris par les Chrétiens et les Juifs.

La Lapidation techniquement consiste a ensevelir le corps du condamné dans le sable ou la terre, pour que celui ci ne puisse plus bouger, ni se défendre et qu’il se fasse jeter des pierres sur la tête, jusqu’à ce que mort s’en suive. Une torture d’une barbarie sans nom.

 

Les Conditions de vie.

Le fils de Sakineh expliquait ces derniers jours que les conditions de vie carcérale subies par sa mère étaient calamiteuses, et que celle ci était interrogée dans des conditions dantesques plusieurs heures par jour par les services de renseignements Iraniens. Par ailleurs bien qu’elle soit une prisonnière modèle selon ses codétenues, celle ci subit plusieurs fois par jour, brimades, coups, etc..

Une journaliste Iranienne aujourd’hui protégée par l’asile politique Français, a connu les conditions carcérales de Sakineh car elle était dans la même prison et a connu Sakineh qu’elle décrit comme une femme forte et déterminée.

Celle ci déclarait le 23 Aout dernier que Sakineh avait connu le même traitement que les prisonniers de droit commun, à savoir être pendue durant des heures par les mains, tout en étant frappée jusqu’à ce qu’elle avoue.

De plus il est bon de signaler que le dossier de Sakineh, j’entends par là dossier pénal, édité en deux exemplaires, a mystérieusement disparu du tribunal et du bureau de son avocat, ce dernier ayant été cambriolé le soir même.Deux exemplaires édités, deux exemplaire volés.

 

sakineh3.jpgQue faire pour l’aider?

Depuis quelques semaines, suite à l’appel de ses enfants, c’est le globe terrestre qui se mobilise pour ce petit bout de femme.

Une marche a été effectuée à Washington, à Londres, tandis que la presse du monde entier se mobilise pour Sakineh.

Les artistes eux mêmes se sont lancés dans la batailles comme par exemple, Juliette Binoche, Mia Farrow, Bernard Henry Lévy, Isabelle Adjani, Woody Allen, Jane Birkin, etc…. et les politiciens comme Rachida Dati, Simone Veil, Carla Bruni, etc..

La presse du monde entier a les plumes suspendues aux décisions Iraniennes qui ces derniers jours annonçaient que  la peine par lapidation "pourrait" être transformée en pendaison. Nul besoin d’expliquer le principe de la pendaison.

Il a par ailleurs été lancé sur le site suivant une pétition pour demander la libération de Sakineh, que je vous invite bien évidemment à remplir :

http://laregledujeu.org/2010/08/16/2616/signez-la-petition-il-faut-empêcher-la-lapidation-de-sakineh/

 

Pour sûr, cette histoire n’a pas fini de faire couler beaucoup d’encre et je vous tiendrai bien sûr informés des prochaines avancées. Pour le moment, celle ci est toujours sous le coup d’une lapidation pour un adultère non prouvé et dans le meilleur des cas risque une pendaison pour un « crime » qu’elle n’a pas commis. La vie d’une femme n’a donc vraiment aucune valeur en Iran.

 

Les Femmes doivent elles s’excuser d’être nées dans un pays qui les considère presque moins importantes que les animaux? Les femmes sont elles redevenues des femmes objets?

Sakineh est elle une sorte d’exemple du pouvoir Iranien dans le but de calmer les ardeurs des mouvements féministes mondiaux?

 

Une chose pourtant est sûre…si rien n’est fait, Sakineh va mourir…pour rien!!