Un médiateur pour le Mediator®

        Comme en 14, on a honoré les généraux dénués de stratégie qui envoyaient les pioupious au carnage, en les couvrant (les généraux) de médailles et de promotion, nous avons conservé cette pratique en l’offrant à des profiteurs éhontés de la santé des autres. En 1914, c’était sur ordre et les soldats partaient la fleur au fusil. Cette fois-ci, c’est sur conviction diététique.

        Le désastre est moindre, étendu dans le temps et tout à fait sournois. Il ne s’agit non plus de gloire mais de bénéfice sonnant et trébuchant.

        Un médicament, il faut désormais le savoir, n’est pas fait pour soigner un malade mais pour enrichir un laboratoire. Pas tous, certes. Mais ceux qui sont dans ce cas, la CNAM en tient la liste, persistent longtemps dans nos armoires. Le bénéfice médical rendu, même s’il est voisin de 0, n’empêche pas sa prescription ou sa vente. Il ne faut pas arrêter une affaire qui marche surtout si le labo est français. Et son propriétaire 9° fortune de France, 2° laboratoire, élevé au titre de Grand Croix de la Légion d’honneur. Son siège est à Neuilly, ah bon ?

        On nous vante les réalisations de nos voisins, en ce moment c’est l’Allemagne qui a le vent en poupe. Mais rarement quand un pays pourtant libéral, les USA, interdit les produits que nous continuons d’ingérer pendant 10 ans.

        Il a été dit par un orateur claironnant qu’on allait moraliser le capitalisme.  Moins vite que de transformer le plomb en or ! Il en est de même avec notre santé. Le but d’un labo, comme d’un fabricant d’automobile n’est que le FRIC. Et encore plus en ce début de siècle. Si un médicament rapporte en soignant tant mieux, s’il tue c’est pareil à condition que l’on ne le dévoile pas. Et si l’on en croit la presse du jour, chez Mediator® on aurait exercé des pressions pour que son danger soit ignoré.

        Nous sommes en présence d’un mélange de Kerviel et de généraux incapables de 14.

        Inutile de remonter la chaîne des responsabilités et culpabilités, cela prendra trop de temps avant l’absolution finale.

        Par contre, et ce n’est pas la première fois que cette idée est avancée, il est dénoncé que la découverte de nouvelle molécule s’accompagne de l’invention de la maladie qu’elle va soigner. Tragique.

        N’a-t-on pas pour des raisons laborantino-financières divisé par 2 le taux acceptable de Cholestérol dans notre organisme.  L’artillerie suit de près ces heureux nouveau-nés au monde pharmaceutique.

        Que ce scandale ne coupe l’appétit de personne pour les réveillons. Qu’il donne à réfléchir suffira.