Le XV de France, déjà vainqueur de l’Afrique du Sud, défie samedi (20h45) à Marseille la Nouvelle-Zélande revancharde après sa défaite en juin à Dunedin, pour une sorte de "finale" des tournées de novembre, ultime confrontation entre ces deux "meilleurs ennemis" avant le Mondial-2011.

Les Bleus sont arrivés à Marseille vendredi en fin de matinée, puis se sont rendus au stade Vélodrome pour une ultime mise en place.

Les Français ont quitté le Centre national (CNR) de Marcoussis (Essonne) vendredi en début de matinée pour l’aéroport d’Orly, situé à une quinzaine de kilomètres. Ils ont atterri à Marseille en fin de matinée après un vol d’environ une heure et demie.

Après s’être installés dans un hôtel situé dans le quartier du Vieux-Port, les joueurs se sont rendus vers 18h00 au Vélodrome pour le traditionnel entraînement du capitaine, qui leur a permis de procéder à une ultime révision de leurs lancements de jeu, notamment à partir de combinaisons en touche.

 

Les joueurs se retrouveront samedi en fin de matinée pour un réveil musculaire.

Le coup d’envoi est prévu samedi à 20h45, par une température annoncée clémente (entre 10 et 15 degrés). Les Français joueront en bleu tandis que les Néo-Zélandais arboreront pour la première fois leur nouveau maillot "extérieur", de couleur blanche.

Tous les ingrédients semblent réunis pour ajouter un nouvel épisode dramatique à la si spéciale relation franco/néo-zélandaise, dont les multiples rebondissements ont contribué à façonner l’histoire du rugby mondial.

Les Français? Regonflés par leurs succès automnaux, le premier de très belle facture (20-13) contre l’Afrique du Sud championne du monde en titre et le second, certes facile, mais soigné (43-5) contre une faible équipe des Samoa, signe d’une force mentale nouvelle. Avec, en ligne de mire, la perspective de remporter une première série de test-matches depuis l’automne 2005.

Les All Blacks? Revigorés par les retours au plus haut niveau de leur capitaine Richie McCaw, docteur ès "grattage" de ballons dans les zones d’affrontement, et de l’ouvreur Dan Carter, remis de sa blessure contractée en janvier lors de son court passage à Perpignan et désormais meilleur buteur de l’histoire néo-zélandaise devant le glorieux aîné Andrew Mehrtens.

Ajoutez à cela, pêle-mêle, l’affront (22-27) subi par la Nouvelle-Zélande sur son sol, le 13 juin à Dunedin face à un XV de France décomplexé, sur les traces encore fraîches du quart de finale du Mondial-2007 (20-18), et l’ambiance bouillonnante du stade Vélodrome de Marseille. Et l’affiche revêt des allures de finale.

Jamais, depuis l’intronisation de l’entraîneur Marc Lièvremont en janvier 2008, le XV de France n’a remporté trois succès d’affilée. A l’heure de tenter de franchir cette nouvelle marche, le camp tricolore affiche une sérénité nouvelle, presque provocante.

"Terminer invaincu en novembre en ayant battu les deux meilleures nations du monde serait exceptionnel pour ce groupe, a déclaré Lièvremont. Ce le serait d’autant plus que j’ai vraiment le sentiment que parmi les plus grandes nations de ce sport, c’est l’équipe de France qui tient la marge de progression la plus importante."

Pour être sûr d’avoir bien été compris, Lièvremont a fait remarquer que le rendez-vous de Marseille était "le dernier de la saison (pour les All Blacks), celui sur lequel leur saison sera jugée". On ne saurait être plus clair.

Car les All Blacks ont payé très cher pour savoir de quoi les Français sont capables. En demi-finale du Mondial-1999, en quart de finale du Mondial-2007 et plus récemment, à Dunedin. Sans oublier Marseille en 2000, ou plus loin encore les deux tests remportés en Nouvelle-Zélande en 1994, voire la victoire à Auckland en 1979!

Mais avec le retour de leurs cadres, les Néo-Zélandais présentent un visage autrement plus conquérant. Et malgré la domination sud-africaine sans partage dans le Tri-Nations, ils semblent retrouver progressivement leur aura, faite de puissance, d’engagement et de ces légendaires et fulgurantes inspirations offensives.

Et leur entraîneur, Graham Henry, ne s’est pas fait prier pour confirmer le décor planté par son homologue français: "c’est le dernier gros match de l’année. Les Français proposeront une équipe passionnée, physique et invaincue à domicile en novembre. Ca va donc être un nouveau gros défi pour les All Blacks", a-t-il déclaré.

Pour contrer des All Blacks au XV de départ classique, le XV de France devra composer avec les blessures des 3e lignes Imanol Harinordoquy et Louis Picamoles, artisans de la victoire contre les Springboks. Entre un cinq de devant en pleine ascension, où Chabal a été préféré à Nallet, et une charnière Trinh-Duc/Dupuy réinstaurée, les revenants, Julien Bonnaire et Fulgence Ouedraogo, devront montrer leur sens du devoir. Et s’inscrire dans la dynamique victorieuse.

Composition des équipes de France et de Nouvelle-Zélande, qui s’affrontent samedi (20h45) à Marseille:

France: Traille – Clerc, Marty, Jauzion, Médard – (o) Trinh-Duc, (m) Dupuy – Ouedraogo, Bonnaire, Dusautoir (cap.) – Millo-Chluski, Chabal – Marconnet, Servat, Barcella

Nouvelle-Zélande: Muliaina – Jane, C. Smith, Nonu, Sivivatu – (o) Carter, (m) Cowan – McCaw (cap.) Read, Kaino – Donnelly, Thorn – Tialata, Hore, Woodcock

Remplaçants:

France: Szarzewski, Mas, Nallet, Puricelli, Parra, David, Heymans, (Domingo)

Nouvelle-Zélande: Flynn, Franks, Boric, Latimer, Ellis, Donald, McAlister.

Arbitre: Alain Rolland (IRL)