Le Monde.fr nous offre lundi 24 juin 2013 la lecture d’un article de sa rubrique Economie réservé aux abonnés. Il concerne le futur écoquartier Luciline de Rouen, qui "Après une décennie jalonnée d’études, de reconfigurations en tout genre et de dépollutions (…) ce grand projet urbain accueille ses premières grues."
Les rouennais s’habituent peu à peu à ce mot "Luciline", un nom nouveau pour eux jusqu’à ces dernières années et s’inscrivant donc au fur et à mesure dans les conversations. Il est devenu synonyme du grand projet de réhabilitation d’une ancienne zone industrialo-portuaire en déclin et de sa transformation en éco-quartier, ceci à un kilomètre seulement du centre ville de Rouen.
Autour des aménagements pour remettre en surface la Luciline, une rivière souterraine pratiquement inconnue des rouennais, se développe un quartier précurseur répondant aux nouveaux défis énergétiques. La géothermie et le solaire, notamment, contribueront pour une part importante dans le développement du quartier où, selon Le Monde.fr "En plus des 1 000 logements prévus, 40 000 m2 de commerces et 20 000 m2 d’activités s’érigeront dans cette zone d’aménagement concerté de 9 hectares d’ici à dix ans."
L’énergie
L’énergie est en effet au cœur du mot Luciline, de Lucie (la lumière), il ne fait que reprendre sa place dans le vocabulaire des habitants et dans le paysage économique. C’est en 1868 qu’un fils de négociants rouennais, Alfred Guérard, créa une première raffinerie de pétrole sous ce nom.
La société, dont le siège fut établi au 69, avenue du Mont-Riboudet, raffinait du pétrole venu de Pennsylvanie qui était acheminé par le port du Havre. Au début destiné à une utilisation dans les lampes à pétrole, le produit fini de la raffinerie Luciline, un combustible nommé lui aussi Luciline et pour lequel Alfred Guérard avait déposé la marque de fabrique, servit par la suite aussi au chauffage.
Selon l’encyclopédie Internet Wikipédia "la raffinerie se trouvait à l’emplacement de l’actuel « îlot Luciline », à l’ouest de Rouen, lequel recouvre une surface de 8 ha 70 et doit son nom à la société. De même le « passage de la Luciline » commémore-t-il le souvenir de la raffinerie dont il longe, à l’Ouest, les anciennes limites."
Alfred Guérard céda La Luciline en 1881 à Alexandre Deutsch, dont les fils Emile et Henry, après l’avoir développée, en feront la Société des Pétroles Jupiter en 1922 à Petit-Couronne. Devenue ensuite Shell française, la raffinerie a été fermée ces derniers mois sous un autre nom, lui aussi inconnu des rouennais avant 2007 : Petroplus.