Dans l’opéra de Gounod, Faust fait un pacte avec le diable. Est-ce pour entrer dans la peau du personnage que notre ténor national s’est fâché avec le chef Alain Lombard ?

Télérama prend parti pour le chef d’orchestre en parlant de « caprice de star ». Il semble que ce ne soit pas simple. Le divorce est consommé, c’est sûr mais que reprochait le chef charismatique qui fit les beaux jours des orchestres de Strasbourg et de Bordeaux ? Le ténor est arrivé plusieurs fois en retard et il semble, et c’est plus grave, qu’il ait eu des désaccords sur l’interprétation de l’œuvre. Roberto Alagna, dans le Figaro, reproche au chef de changer perpétuellement de tempo et de ne pas le laisser respirer. Les spécialistes jugeront.

Devant cette incompatibilité d’humeur, le ténor a proposé de quitter cette production, ce qui évidemment n’est pas possible, il est plus facile de changer de chef que de faire appel à un autre ténor, qui plus est quand il s’agit de Roberto Alagna. Le public aurait vite fait son choix. C’est donc Alain Lombard qui fait les frais de cette situation et qui quitte le spectacle à une semaine de la première.

C’est le jeune chef Alain Altinoglu qui le remplacera au pied levé comme on a coutume de dire dans ce genre de situation. En réalité, Altinoglu et Alagna se connaissent bien et ont déjà présenté ensemble un Faust en avril à l’opéra de Vienne.

On pourra dire que cet opéra est maudit, car une grève a perturbé la première et l’opéra a dû être joué en version de concert sans costumes ni mise en scène. Heureusement tout cela est derrière nous et le cours normal des choses a repris.