Il a fallu (et il faudra car la question de la Lybie n’est pas réglée) des milliers de vies sacrifiées tombant sous le joue d’armées sanguinaires pour que les Etats, d’abord mal à l’aise (à commencer par France et sa « real politique » motivée par des intérêts financiers majeurs avec la région magrébine comme 1er exportatrice), se mettent à l’unisson pour exiger les départs successifs des dictateurs tunisiens, égyptiens, libyens.

Alors que depuis de (trop) nombreuses années, ils vendent à tort et à cri leur technologies, achètent des matières premières, fermant complètement les yeux sur les droits de l’homme, les commissions occultes des chefs d’Etat des dits pays sous couvert de rééquilibrage de la balance commerciale.

 

Et la France aujourd’hui ?

Sarkozy a viré MAM, en justifiant son 9ème remaniement par un besoin de protection des frontières. S’est-il servi de ce départ pour mettre en place une stratégie géopolitique de la peur ; comme l’avait en son temps Bush suite aux attentats du 11 Septembre, ou bien, a-t-il uniquement déplacé des pions pour répondre aux sirènes des medias et de l’opposition? Difficile de répondre.

Le seul constat, c’est qu’aujourd’hui, les seules actions et questions du moment tournent autour d’accompagnement humanitaire ou d’intervention militaire pour la Lybie. Soit, mais je n’ai pas vu beaucoup d’états ouvrir la porte des propositions et discussions  aux pays du Maghreb pour « l’après dictature » ou « l’après-révolution». Au lieu de cela, on se protège, on a peur.

Certes, chaque pays a son destin en main. Mais de la part des pays démocratiques, pousser au sacrifice humain (c’est ce qu’il faut lire à travers les grands discours) et en même temps bâtir des murs de protection anti-immigrations autour de leur cité… ‘y aurait pas quelque chose qui cloche?