Révolutions Arabes : Cela fait déjà 1 an !

 

 

Cela fait tout juste un an en cette date du 17 Décembre 2011 que le mouvement appelé par la presse du monde entier, "Le printemps Arabe", a débuté. En effet, le 17 décembre 2010, Mohammed Bouazizi, un marchand ambulant s’immolait en publique, à Sidi Bouzid en Tunisie, après une altercation avec la police. Une altercation presque "banale" dans le pays, mais qui aura des répercussions plus qu’importantes dans toute cette zone politique au climat fort électrique. Un geste qui allait déclencher une vague contestataire sans précédente dans le pays, pour finalement s’étendre à plusieurs autres pays Africo-arabes. Retour sur un an de secousses politico-militaires en Afrique du Nord et sur la péninsule Arabe, qui n’auront eu de cesse que d’alimenter les chroniques des médias du monde entier.

 

La Tunisie

Le 17 décembre marquera sans conteste la fin du régime tyrannique de Zine Ebedine Ben Ali en Tunisie après 30 ans de règne sans partage. L’immolatation de Bouazizi va déclencher une vague de protestations dans la ville de Sidi Bouzid avant petit à petit de s’étendre à l’ensemble de la Tunisie. Les manifestants toujours plus nombreux, acculés face à une pauvreté et une détresse sociale devenues inextricables, n’en peuvent plus, et avec l’appui des réseaux sociaux s’organisent et se solidarisent aux quatre coins du pays. En un mois Tunis (la capitale) est atteinte, malgré une répression de tous les instants par le pouvoir en place.
Le 14 janvier, Ben Ali prend la fuite, étant retranché dans son palais royale et encerclé par une cohorte de manifestants revanchards. Direction l’étranger pour le désormais "ex-chef d’état" qui s’en alla par la petite porte de peur de finir entre les mains des assaillants. Tentant de trouver refuge auprès de ses amis  politiques français, l’avion de l’ex président dictateur tunisien sera finalement acheminé sur ordre de la maison Blanche vers la péninsule Arabe tandis que ses proches seront arrêtés à travers tout le pays. Une page de l’Histoire tunisienne venait de se tourner.

 

 

L’Egypte

Inspirés par le mouvement populaire tunisien, ce sont maintenant les égyptiens, qui sous le coup des mêmes difficultés, décident de se faire entendre. Le président Moubarack, tout comme son désormais "ex-confrère tunisien", règne d’une main de fer sur l’ex pays des pharaons, et a plongé la population dans une réelle détresse économico-sociale. La place Tahir va devenir petit à petit le symbole de ce soulèvement égyptien, la vox populis s’y rassemblant par milliers d’êtres pour demander le départ de leur leader politique. Le 11 février 2011, soit quasiment un mois jour pour jour après Ben Ali, c’est le président Moubarack qui jette l’éponge. L’ex ami du pouvoir politique en France qui recevait les ministres et autres parlementaires pour les vacances sur le compte du peuple Egyptien, ne trouvera pas l’appui de ses ex-amis et devra donc se rendre à l’évidence à son tour. Une fois encore, le peuple aura réussi après des années d’apathies, à renverser le pouvoir en place grâce à une solidarité sans précédente, et là encore malgré une répression terrible du pouvoir ayant causée la mort de centaines de personnes.

 

La Libye
La Libye ne sera pas en reste de ces mouvements elle non plus. Au début plutôt discrète et cachée de la presse internationale, la vague de contestation lybienne s’est réglée par les armes et le sang. D’un côté l’armée de Mouammar Kadhafi, de l’autre une population dirigée par des "rebelles". D’un camp à l’autre, on s’équipe, les armes lourdes sont de sorties, et bien que les échanges de tirs et autres roquettes se fassent sur des compatriotes, personne ne sera épargné ou ménagé. Une vraie guerre civile est lancée au travers de toute la Libye et chaque jour qui passe donne lieu à de nouvelles ères de combats, les uns grapillants des mètres de terrain sur les autres au rythme du soleil.
Finalement, après huit mois d’une lutte intensive et plus que sanglante, Mouammar Kadhafi sera capturé par les rebelles, puis finalement tué. L’aide aérienne et armée des Européens et notamment de la France aura fait basculer les choses, l’enjeu du pétrole étant trop important. Le temps ou Mouammar était reçu en grande pompe à l’Elysée pour y planter sa tente est loin, et il ni a plus d’amitié qui tienne lorsque les intérêts sont trop importants. Aujourd’hui le doute persiste encore quand aux conditions de sa mort, a-t-il été exécuté par les rebelles? Est-il mort des suites de ses blessures? Le doute persiste.

 

Le Yemen
Pendant que la guerre en Libye faisait rage, et que l’on pansait ses blessures en Tunisie et en Egypte, c’est au Yemen que la population prenait son destin en main. Là encore, l’appui des réseaux sociaux aura permis la cohésion des mouvements populaires. Une population qui comme ses homologues tunisiens, égyptiens ou encore libyens, se soulèvera pour dénoncer ses conditions de vie et son extrême pauvreté. Là encore, la force populaire aura eu raison du dirigeant en place, et le vieux chef d’état Saleh au pouvoir depuis une trentaine d’années, rendra les armes et son pouvoir le 23 novembre. A nouveau, le peuple avait parlé.

 

La Syrie
La Syrie devrait quand à elle être le prochain pays à voir son dirigeant tombé à moins d’un réel retournement de situation et d’une vraie lassitude du peuple. Bien entendu, aujourd’hui rien n’est fait, et le conflit semble s’enliser après 10 mois de lutte populaire et de répressions gouvernementales (environ 5000 Morts et 30 000 blessés). Aujourd’hui, la position de la Syrie fait que c’est l’ensemble de la communauté politique internationale qui se penche sur le sujet, et l’agitation des débats de nos dirigeants fait craindre le pire à l’échellon international. Le Président Bachar al-Assad, continue de régner en despote sur ce petit pays de la péninsule arabe, mais pour combien de temps encore? De nouvelles manifestations populaires sont d’ors et déjà programmées.

 

 

Ils tiennent bon, mais…

D’autres pays de cette zone politico-géographique ont eux aussi connu la contestation populaire dans leur pays, mais ont réussi à coup de lois et autres réformes administratives à conserver leur suprématie politique. Le Roi Mohammed VI du Maroc, le Roi Ben Issa al-Khalifa de Bahreïn ou encore le Président Bouteflika d’Algérie, ont tous vu la grogne s’installer, mais ont su réagir à temps pour sauver leur trône. Aujourd’hui, les conflits semblent apaisés dans ces trois pays, mais nul ne sait si cela durera ou non, ni même combien de temps cela pourrait durer.

 

L’Afrique du Nord et la péninsule Arabe ont connu de grands chamboulements politiques ces derniers mois, et l’année 2011 restera à jamais comme celle du changement dans cette zone du monde. Le mouvement continuera-t-il dans les prochains mois? S’étendra-t-il à d’autres régions du monde? Aura-t-il les mêmes conséquences sur les leaders politiques en places? Personne ne le sait pour le moment, mais la vague d’indignation lancée par ces peuples semblent en tous cas avoir fait petit à petit des émules en atteste le mouvement des "indignés" qui petit à petit s’étend dans les plus grandes villes de la planète. 

 

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4 réflexions sur « Révolutions Arabes : Cela fait déjà 1 an ! »

  1. [b]Bonjour à tous,

    l’année 2011 a été particulièrement difficile pour les dictateurs, présidents à vie, despotes et autres terroristes. Il aurait été possible d’ajouter à la liste l’imbroglio Ivoirien entre Ouattara et Gbagbo, mais celui ci avait commencé en Novembre 2010, il était donc hors-délais. J’aurais pu aussi rajouter bien volontiers la disparition de Oussama Ben Laden, mais il n’était pas chef d’état (tout du moins officiellement), donc du coup, OUT lui aussi, et dans tous les sens du terme.

    A quoi ressemblera l’an de grâce 2012? Ce mouvement va-t-il perdurer, et si « oui », quels seront les prochains pays touchés par cette vague contestatrice?

    Le débat est lancé et vous appartient.

    Cordialement

    Tom[/b]

  2. ti sourire* bien amical ti schtroumpff

    juste pour te préciser que si la Syrie est bien une « république arabe » , elle n’est pas située dans la péninsule arabe! mais au Proche-Orient .

    – antiquement: terre d’aram (ou ancienne Assyrie – mésopotamie occidentale – dont plus de la moitié de sa superficie septentrionale et orientale se situe entre le Tigre et l’Euphrate.

    bon ti résumé de composition pour collégien.

    sourire

    * pour que vive la libre expression

  3. pour tes élèves,

    la péninsule Arabique est composée de
    – l’Arabie saoudite, Bahreïn, Émirats arabes unis, Koweït, Oman, Qatar, Yémen

    l’arabie couvrant 80% de sa superficie.

    PS:
    mes salutations matinales à la tit schtroumpfette

    bonne journée

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