Retour vers le futur : l’essor de l’Internet, version nostalgique

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Je devrais créer une rubrique « Techno-nostalgie ». J'en avais déjà une sous l'égide et la houlette de Laure Noualhat, lorsqu'elle travaillait pour le site d'un magazine informatique. Bon, rappelez-vous comme c'est loin, le bogue de l'an 2000 et les débuts, non d'Arpanet, non de l'Internet au Cern, mais de la Toile grand public !

L'essor, puis le crépuscule de l'édition culturelle multimédia font que j'ai des caisses de vieux titres sur CD-Rom, et que j'ai bien du mal à retrouver ce que j'y cherche. Là, en fouillant pour alimenter une rubrique à venir sur le cinéma de môman-pôpa, je tombe sur deux vétustés de chez Ringard. Avant de les jeter (eh oui, bien obligé de poubelliser quand on loge à Paris), je me suis promis d'en garder une trace et de vous la faire partager.

Circa 1993.

Arpanet, c'était quand déjà ? Les balbutiements de l'Internet graphique au Cern ? Au siècle passé. Je date commodément les débuts de l'Internet pour toutes et tous en France vers l'année de mon premier accès, soit en 1993. J'avais obtenu un accès au Centre de calcul régional de Jussieu (universités Pierre-&-Marie-Curie et Denis-Diderot) car je tentais mon premier DÉA et j'avais besoin de me connecter. Donc, j'étais relié direct à la dorsale Renater dont les locaux administratifs étaient dans l'une des tours du campus de Jussieu. Mon modem était siglé La Commande électronique ou quelque chose de la sorte, et le débit était de 14,4 bps pour faxer, sans doute dans les 9,6 pour se connecter au Babillard de l'Atelier Paribas, autrefois animé par l'ami Jean-Michel Billaut. Le BBS de l'Atelier me faisait entrer dans la modernité, j'en suis depuis quelque peu ressorti. Ouf ! Un peu de sérénité, et un bon bouquin, pas un e-book !

2000 et Compuserve et AOL débarquent en force

Ce fut long, fastidieux, et avant d'obtenir, en tant que journaliste spécialisé mon « kit » (en fait un CD-R) d'accès à AOL (depuis absorbée par Cegetel et Le Neuf et SFR), je rêvais de communiquer avec mes amis auteurs américains via Compuserve. C'était un peu la même maison, mais Compuserve était plus sérieux, moins fanfreluches et calembredaines (bells & whistles) qu'AOL. Pas de tchatteuses vous demandant s'il faisait beau à Paris, d'écoliers vous priant de faire pour eux leur version française, &c. Alors que sur AOL, à tout moment, quelqu'un·e vous interpellait. Mais c'est vraiment en 2000 que des gens qu'on n'attendait plus de sitôt ont commencé à se connecter. Depuis, plus besoin de vous faire, en tout cas à vous qui lisez ces lignes, un dessin…

L'aventure Cybercâble (puis Noos et Numéricable).
Je ne sais plus si on disait Cybercâble et écrivait Cybercable ou le contraire, mais il ne nous serait pas venu à l'esprit de prononcer « kayïble » comme des sots ou comme France Télécom voudrait nous faire prononcer « telecomm », soit comme cela s'écrit Telecom. Mais, bref, j'ai été un éphémère alpha-testeur de Cybercâble et un tout aussi éphémère secrétaire-général de Luccas, l'association des cybercâblés mécontents. Et si j'étais indulgent envers Cybercâble en phases de tests alpha ou beta, j'ai été fort mécontent par la suite, et en particulier de Noos. On ne me fera pas retourner sur Numéricable ou Nioumeurikayïble ou je ne sais quoi !

Compter les secondes

On a maintenant en ligne, en Java ou je ne sais quel format Adobe Flash (autrefois, quoi ? déjà ? Ils avaient aussi Freehand en catalogue, je crois…) de naguère ou d'à présent, des compteurs Web. Ils mesurent votre occupation de bande passante et votre débit de téléchargement. Naguère fleurissaient les logiciels payants pour mesurer votre consommation téléphonique, optimiser votre connexion, et vous faire des zigouiguis graphiques d'interface de consultation. Autant dire non point la préhistoire du temps d'Arpanet, mais l'Antiquité du Ouaibe grand public. Je vais poubelliser ces vieilleries. Oh, et puis non… Vous me faites une offre pour cette relique ? Attention, je ne vais pas la garder cent-sept ans et les mieux disantes se la disputent au plus offrants, qu'on se le dise !
M'en voudra-t-on de ponctuer et conclure par un émoticon ? 😉

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Auteur/autrice : Jef Tombeur

Longtemps "jack of all trades", toujours grand voyageur. Réside principalement à Paris (Xe), fréquemment ailleurs (à présent, en Europe seulement). A pratiqué le journalisme plus de sept lustres (toutes périodicités, tous postes en presse écrite), la traduction (ang.>fr. ; presse, littérature, docs techs), le transport routier (intl. et France), l'enseignement (typo, PAO, journalisme)... Congru en typo, féru d'orthotypographie. Blague favorite : – et on t'a dit que c'était drôle ? Eh bien, on t'aura menti !

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