Sur un coup de tête,
J’ai jeté dans le sac,
Ce dont je n’avais besoin,
Oublié les principaux bagages.
Les kilomètres ont défilés,
Aux mille bornes, j’ai joué.
De serpentins de mes collines,
En rubans longs, j’ai voyagé.
Yeux éblouis
Par les feux, nourris.
Le jour s’est levé.
Des vols de corbeaux,
Des nuées de moineaux,
Quelques rapaces en poteaux.
Une horde de sangliers
Galopant en champs de blé.
Les parfums de mon enfance
M’ont donné plus d’avance.
Les souvenirs réapparus,
Bousculés en turbulence.
La ville du grand nord
Avait de nouveaux accords.
Mais l’essentiel, en ses tourelles,
M’a accueilli, comme la veille.
Le jour, la nuit
Arpentant la belle,
Me remémorant,
Tout ce qui était en sommeil.
Au pied de ma ville,
J’ai revu mes racines.
Caressé la joue de ma mère,
Embrassé celle de mon père.
Chronologie sans nostalgie,
Bain de jouvence,
Pour photos jaunies.
Toutes les couleurs sont réapparues,
Quelques nuances en plus.
En ma conscience s’est réveillé,
Le temps passé
A ne pas assez s’aimer.
Mon cœur à eu mal d’assumer,
Qu’en cette ville, de premier âge,
La vieillesse était devenue trop sage.
Mais l’ancienne ville,
Cette intemporelle,
Conserve ma jeunesse,
L’amour de mes pairs.
Une parenthèse,
Dans ma vie nouvelle.
Une ancre en mer
Afin que je me souvienne.
Un lien qui attache,
Me mène à la dérive,
Si je m’en délace.
Ville de mon enfance,
Ville du nord de la France.
Enfouie dans le grenier,
De mes déménagements insensés,
Je t’ai retrouvée.