Boudiou, cela fait plus d’un lustre que je n’ai pas testé un logiciel de traitement d’images. Bon, si on considère que tester, c’est prendre par exemple la version d’essai du tout dernier Photoshop et apprécier sa grille de déformation/redressement de perspectives et deux-trois trucs qui n’existaient pas dans Photoshop 11 (ou CS4), tout le monde peut s’intituler testeur. Je pourrais donc, de la sorte, me livrer à diverses comparaisons entre PhotoDirector et Photoshop 12. Mais non plus Lightroom, désinstallé depuis belle lurette : ma pratique de photographe, redevenu amateur plus trop éclairé, ne le justifie plus. C’est d’ailleurs la première question à se poser avant achat : suis-je un simple cumulateur de déclics, un semi-pro ou un pro capable de répondre à toute commande ?
De là dépend le choix de l’appareil et de ses optiques, du logiciel de traitement, et du format de base utilisé (RAW ou autre, généralement JPEG). Franchement, si vos fichiers sont uniquement destinés à la Toile ou vos photos réussies à l’album de famille, optez pour un graticiel, genre IrfanView (basique, mais pas que, et ce n’est que tout récemment que j’ai découvert qu’il permettait d’incruster du texte dans une zone de sélection).
Ou tournez-vous vers PhotoFiltre Studio (français, très bien, pas cher du tout).
Gimp, on finit par s’y faire, mais l’apprentissage est lourd. Les Photoshop-like sont essentiellement des logiciels de retouche, pas de gestion d’une base iconographique élargie, ce que sont aussi Lightroom ou Aperture (ou, un peu, NX2, de Nikon). Dans les « hybrides », vous avez le très bon français DxO, fort recommandable mais qui n’est pas aussi richement doté que Photoshop. Mais c’est du lourd, et du cher. DxO est plutôt orienté « photo d’art ». Son compagnon, Dx0 FilmPack3, simule le « rendu argentique » des films (couleur, noir et blanc, sepia…) et papiers de naguère (films Kodak, papiers Ilford Galerie, &c.). FilmPack est une application indépendante qui sera très bientôt disponible pour Photoshop, Lightroom et Aperture, plus tard, peut-être, si PhotoDirector perce vraiment, pour ce dernier (voire d’autres).
En gros, jusqu’à l’apparition du format de ficher RAW qui conserve une multitude de données relatives aux conditions de la prise de vue, vous aviez deux types de produits : les gestionnaires de visuels (pour le classement et la communication), les logiciels de « retouche » plus ou moins forts, en fait, en montages complexes, transformations « radicales » (« déformations ») et habillage des images (créations de photos et visuels divers différant fort de l’original).
Le RAW a suscité des produits visant principalement à l’amélioration du rendu du résultat des prises de vue. Ils sont le fait des fournisseurs d’appareils (Canon, Nikon, qui ont plus ou moins créé leur version propriétaire du RAW), et de logiciels qui intègrent les caractéristiques des appareils et des diverses optiques des fabricants.
Mais il s’est évidemment produit un mélange des genres, des « emprunts » de fonctionnalités à des logiciels soit voisins, soit d’un autre type (de dessin vectoriel, de « peinture » comme Corel Painter).
À moins de cent euros, PhotoDirector 2011, de Cyberlink, devrait faire des émules chez les pros qui bossent seuls (les grands studios seront plus frileux) ou partagent des réglages avec d’autres indépendants. Mais l’intérêt primordial reste qu’à ce prix vous avez aussi, pour les grands amateurs, une interface plutôt intuitive, des réglages qui « parlent d’eux-mêmes » (pas trop de jargon photo), et des tutoriels de prise en main sympa.
Ce n’est encore qu’un logiciel « semi » pro : ainsi, il ne se lance pas si vous travaillez avec deux écrans, l’un étant orienté portrait/vertical, l’autre paysage/horizontal. Cela peut se concevoir car ce dispositif apprécié des metteurs en pages s’impose moins : les très larges écrans d’à présent permettent d’afficher confortablement une page A4 à la verticale en juxtaposition avec une autre application. Mais deux écrans en mode paysage sont gérés.
PhotoDirector est prioritairement un logiciel de retouche-amélioration et non de transformation et montage complexe, qui s’assortit d’outils de gestion, communication, travail collaboratif (échange avec d’autres professionnels, des clients…) sur les visuels (workflow et partage). Il s’agit davantage de « sauver » une image ratée – ou prise en condition limite – et de parfaire des correctes avant de les publier ou transmettre que de créer des visuels composites radicalement différents.
Il y a bien sûr de la « hype » (de l’esbroufe) dans la présentation de ce logiciel se targuant de créer des bibliothèques et collections « intelligentes ». Il dispose d’astuces pour classer et retrouver vos images (selon des mots-clefs, des marqueurs) mais il ne va pas analyser sémantiquement, par reconnaissance de formes, d’objets, &c., vos visuels, selon des méthodes relevant de l’intelligence artificielle : il n’est pas destiné aux musées, aux agences mondiales de visuels, enfin, pas en priorité.
Cependant, les divers modes d’affichage sont fort bien conçus afin de faciliter un choix, de comparer des rendus, des cadrages différents.
La retouche non destructive (préservant l’original) est son vrai point fort d’un point de vue capacités et ergonomie. Vous réduisez très aisément le bruit, réglez le contraste, équilibrez les blancs, ajustez automatiquement ou manuellement la luminosité, « réchauffez » ou « refroidissez » des tonalités, soit globalement, soit selon des zones sélectionnées à retoucher avec des « pinceaux » (pas pour peindre mais ajuster finement des effets). Ces effets peuvent être appliqués sur des « masques de dégradé » (pour des rendus d’intensité croissante ou dégressive). Vous travaillez sur les couches Rouge, Vert et Bleu, vous réglez la netteté (finesse des détails) à l’intérieur de contours (ou masques de contours). L’élimination des imperfections (leur gommage), généralement réalisée avec l’outil tampon de duplication (d’une zone ne présentant pas d’éléments gênants), est facilitée. La conversion en niveaux de gris ou pour un rendu à l’ancienne n’est certes pas du niveau de DxO et le grand manque (pour cette version initiale) tient à mon sens à l’absence d’un outil très évolué de redressement des perspectives. Cela viendra sans doute, tout comme un outil perfectionné de création de panoramas. Je ne sais ce que réserve la version 2012, mais la mise à jour sera gratuite…
L’export vers des sites (ou des collections genre Flickr), des pages (Facebook) ou encore YouTube (export de diaporamas HD) est rendu aisé.
L’achat peut s’envisager si le logiciel souvent livré avec un appareil numérique vous semble trop limité ou, à l’inverse (cas d’appareils haut-de-gamme) trop complexe et « jargonneur ». Attention : si vous envisagez d’acheter un nouveau modèle, il se pourrait que PhotoDirector se trouve livré en version pour revendeurs (des partenariats sont envisagés). Vous pouvez vous déterminer en comparant avec la version d’essai d’un mois : ce n’est sans doute pas « le logiciel de flux de traitement ultime », en tout cas, pas déjà, mais il est prometteur et surtout… abordable, en tous sens du terme.
Je partage tout a fait ce point de vue.
moi je travail avec photofiltre studio (30€ je crois) et aussi avec photoshop cs2 et cela suffit largement j’ai bien sur d’autres logiciels mais pour ce que je fait actuellement en photos c’est suffisant.
« Gimp, on finit par s’y faire, mais l’apprentissage est lourd »
C’est vrai, mais la version 2.8 qui devrait sortir fin 2011 risque de faire du bruit, puisqu’il y aura la possibilité de centraliser toutes les fenêtres, la version 2.7 adressée au développement montre déjà ce que cela promet : http://www.emploitheque.org/actualite-222-Installer-GIMP-version-de-developpement-18042011 😉