La fin d'Arrêt sur Images sonne le glas d'un traitement original de l'information : c'était en effet la seule émission à impulser un vrai débat public sur l'information. Le directeur de France 5 a annoncé qu'il remplacerait ASI par une autre émission de décryptage « Il s'agira d'une émission en direct, rassemblant des grandes signatures de la télévision, de la radio et de la presse écrite, qui commenteront et décrypteront l'actualité de la semaine ».

Philippe Vilamitjana se moque vraiment des auditeurs et téléspectateurs de la chaîne qui n'ont que faire de son café télévisuel pour VIP de l'audio-visuel en lieu et place d'un véritable service de contre-enquête médiatique.

Rappelons tout de même quelques faits qui éclaireront les lecteurs de cet article : Après la première guerre du Golfe, et ses dérapages en direct, le besoin de vérifier la nature des images diffusées était apparu, d'autant que ces derniers faisaient suite à la fausse image du faux charnier de Timisoara.

Daniel Schneidermann écrit lui-même sur son blog : Ceux qui avaient imaginé cette chaine, et s’appelaient Georges Duby ou Jean-Noël Jeanneney, avaient voulu voir si on pouvait retourner le monstrueux outil contre lui-même. Ils ne savaient pas très bien comment faire. Cavada, premier président, m’appela. « Ca vous tente ? »

Je n’en avais pas la moindre idée, mais oui, ça me tentait. J’avais tout de même une intuition. Pour dépouiller les images de leur pouvoir, il fallait les arrêter.

Toutefois, il reste une solution qui serait tout à l'honneur de nos représentants politiques : l'Assemblée Nationale pourrait se montrer solidaire du nécessaire effort d'information qui est dû aux citoyens : et si la chaîne parlementaire, LCP, finançait et diffusait désormais "Arrêts sur images" ?

Alors, Messieurs les Députés, c'est à vous de prendre vos responsabilités !