Dominique de Villepin l’a fait !

Document Le Point.fr du 19/06/10

Voir aussi, Villepin ça y est c’est parti par A.Mirolo.

Il l’avait annoncé, lui qui hésitait à se lancer dans l’arène politique, il l’a fait !

République solidaire a vu le jour le 19 juin 2010 devant plus de 3.000 militants à la halle Fressynet dans le XIIIème à Paris à 16 h 30 l’ancien premier ministre acclamé comme il se doit en de pareilles circonstances, a prononcé le discours fondateur de son mouvement qui n’est pas encore un parti, puisqu’il est dans le parti de l’UMP, subtil non ? N’étant pas le leader de ce parti, la solution était la création d’un courant, «république solidaire», au sein de l’UMP, avec tous les mécontents, voulant renverser Sarkozy son ennemi juré, même s’il s’en défend. C’est donc sous la présidence de l’ex-ministre chiracienne Brigitte Girardin et devant 300 journalistes et 15 chaînes étrangères de télévision accréditées, et avec ses enfants qu’il a déclaré,

«Nous voulons vivre ensemble. Nous voulons incarner une certaine idée de la France». «Une autre voie est possible grâce à vous. Que tous ceux qui dans notre pays se laissent gagner par le fatalisme (…) puissent se laisser convaincre que quelque chose de nouveau se lève à nouveau en France, quelque chose qui ne cessera au fil des mois de grandir», a poursuivi Dominique de Villepin dans un discours à la forte tonalité gaulienne, multipliant les références historiques, Le Parisien.fr. Il est tout de même curieux que cette droite ne cesse de se référencer à de Gaulle, décédé depuis longtemps, quand cela lui convient, alors que sa politique, mensongère, populiste, et qui de jours en jours nous annonce de nouvelles restrictions, serait condamnée par le général.

Lancement de république solidaire 

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Que vaut ce mouvement encore trop tôt pour le dire, une chose apparaît certaine, son potentiel en voix est incontestablement à droite probablement avec les artisans et commerçants déçus du sarkozysme et ayant peu d’espoirs avec le Front national. Les cadres supérieurs, les professions libérales et les retraités doivent constituer la base de son électorat. Il fait un peu double emploi avec François Bayrou auquel il prendra des voix avec ceux franchement à droite et s’étant détournés de la politique de Sarkozy.

D’après le Monde.fr , Villepin attirerait 10 % des électeurs de François Bayrou, 8 % de ceux qui ont voté pour M. Sarkozy, mais seulement 4 % de ceux qui se sont prononcés pour Ségolène Royal et 3 % de ceux qui ont soutenu Jean-Marie Le Pen. Cette division à droite est du pain bénit pour la gauche elle rappelle l’élection de François Mitterrand contre Giscard d’Estaing en 1981. Rappelons-nous François Mitterrand est passé de justesse avec 51,76 % des suffrages exprimés, et cela a été la conséquence de la division de la droite, ou le RPR de l’époque, avait appelé à voter Mitterrand. Le même scénario pourrait se présenter en 2012, ce serait de ce point de vue une chance historique pour la gauche. Selon un dernier sondage à la suite de la déclaration de son mouvement Dominique de Villepin recueillerait 7 à 8 % d’intentions de votes en 2012, publié dans les Échos .fr.

Dominique de Villepin c’est l’hommee du CPE ce qui est loin d’avoir été une action glorieuse, voir Présidentielles 2012 suite 5, par A.Mirolo.

Ce que l’on peut penser, c’est que ce mouvement fasse cause commune avec celui de François Bayrou, qui pourrait, si cela venait à être le cas, une menace pour la gauche de ne pas être au premier tour de la présidentielle 2012. Dominique de Villepin est donc une arme à double tranchant contre Sarkozy, s’il reste seul, ou à la fois une menace contre Sarkozy mais aussi contre la gauche dans le cas d’alliance avec le centre droit. Le problème de son financement est crucial, actuellement il est assuré par des dons, il ne peut recevoir des donations de l’État, il lui faudrait être un parti ce qu’il n’est pas encore, mais en plus avoir une représentation à l’Assemblée nationale, ce qui n’est pas pour demain. Il ne peut donc honnêtement être un grand parti sans une alliance. Nous devrions de ce fait assister à un grand chambardement politique dans ces deux années avant 2012, le rejet de Sarkozy est certain, en outre, le Nouveau Centre d’Hervé Morin se sent des ailles, il ne veut plus être sous la domination de l’UMP, et rien ne s’opposerait à un regroupement de tous les centristes sous la houlette de Dominique de Villepin ce qui constituerait une nouvelle UDF élargie.