J’aime bien les bouffons, parce que j’ai lu Shakespeare, et les dindons de la chanson car j’ai souvent l’impression d’être pris pour l’un d’eux (mouton, parfois aussi…). Je ne sais pas du tout si René « Rolls Royce » Hoffer, natif d’Alsace et résident de Papeete est un jester, mais c’est un grand garçon qui ne manque ni d’humour, ni de sérieux. Dans sa ligne de mire, les XPF. Koikèsse ? Et le code vaudou local des Douanes. Diable !

René, Georges « Rolls Royce » Hoffer se proclame président de la Polynésie française. Pour tenter de bouter hors de chez lui Nicolas Sarkozy, il avait soutenu que ce dernier, né Nicolas, Paul, Stéphane Sarközy de Nagy-Bocsa, s’était présenté à l’élection présidentielle sous le faux nom de Nicolas Sarkozy (sans trémolo sur le a, ou quelque chose comme cela). Il avait donc présenté une plainte sur le Territoire de la Polynésie française le 7 mai 2007, en s’appuyant sur la loi du 6 fructidor an II. Je ne sais plus si Edouard (tel est son prénom pour l’état-civil) Balladur aurait pu être élu sous le prénom d’Édouard (capitale accentuée), mais j’admets à présent qu’il serait bien difficile de dire si nous y aurions gagné ou perdu au change. Le change, justement… Et celui du franc polynésien… Toute une saga !

R.-G. « Rolls Royce » Hoffer en avait remis une louche sur Sarközy lors de l’affaire Clearstream II, toujours à propos de son patronyme. On y a bien rejeté la constitution de partie civile de Jean Galli-Douani (auteur de Clearstream-Eads), et les finances publiques, et les magistrats, auraient certainement gagné du temps et de l’argent en déboutant le sieur Sarkozy, Nicolas, de sa demande. Je suppose que lorsque Gaspard Delanoë (le « vrai » Delanoë) sera président des Françaises et des Français, R.-G. Hoffer aura tout loisir de l’accueillir en visite officielle en Polynésie française. Pour le moment, c’est assez prématuré de l’envisager.

Le 23 juin dernier, le « président » Hoffer, de son état chauffeur de taxi et entrepreneur de grande remise (loueur et chauffeur) à Papeete, faisait l’objet d’un mandat dépôt à l’audience du TGI local et prenait un an d’emprisonnement. L’affaire faisait suite à la plainte des Douanes qui lui reprochaient d’avoir refusé de s’acquitter des droits relatifs à l’importation depuis les États-Unis d’une Rolls Royce d’occasion. Il sera en fait élargi le 19 août dernier. Son argumentation est que la Polynésie française ne peut compter d’expatriés ni d’impatriés parmi ses résidents français et qu’elle n’est pas régie par le dispositif fiscal de la France métropolitaine. L’euro n’a pas cours légal ou libératoire en Polynésie française où la devise est le XPF ;  au-delà de l’incident, il dénonce le « le blanchiment/noircissement de devises franco-colonialo-singeo-françaises ; les XPF. ».

Si l’on en croit R.-G. Hoffer, même Denis Robert, le journaliste de l’affaire Clearstream I, n’aurait pas tout à fait compris les mécanismes permettant de jouer avec les XPF. Je doute fort d’y comprendre vraiment davantage à mon tour, mais ce code qui désigne, dans le système monétaire international, le franc CFP (dit « franc Pacifique »), permettrait de jongler avec diverses autres devises, de battre monnaie en catimini (c’est bien cela qu’il faut comprendre ?). Il y a kekchoz qui cloche là-dedans, mais je ne vais pas y retourner immédiatement.

J’ai surtout compris que le « président » Hoffer cherche à récupérer son véhicule dit de grande remise saisi par les Douanes. C’est bien compréhensible. J’espère qu’en attendant, il dispose d’un pousse-pousse, moins polluant, pour exercer son activité de convoyeur de personnes. Mais vu son âge, je doute qu’il puisse s’y adonner au-delà de dix ans, soit jusqu’à l’âge de 65 ans. Transmis à Monsieur Éric Woerth, qui a défendu devant l’Assemblée le report de l’âge légal de la retraite à temps partiel, et d’autant pour le temps plein. D’une, vous êtes le ministre d’un « imposteur » qui a maquillé son état-civil sur des documents électoraux, de deux, si jamais vous deviez être jugé pour prise illégale d’intérêt(s), je vous verrais bien vous voir infliger une peine de substitution : remplacer le « président » Hoffer sur sa selle et son pédalier. Certes, c’est plus loin que le quai de Javel où pantoufle David Sénat, mais c’est quand même plus sympa comme climat que Cayenne.
lettre-trichet-e225.png