Alors que s’ouvre le second volet des trois expositions que la galerie parisienne Marassa Trois consacre à des artistes brésiliens, retour rapide en images sur les animations qui ont accompagné le premier, réunissant les Orixas du sculpteur Nabbucodonosor et de la peintre Lu Nabuco.
La première des expositions réunies par Natacha Giafferi-Dombre et Bénédicte Auvrard sur le thème du Brésil et de ses filiations avec l’Afrique et l’espace caraïbe (la galerie présente très fréquemment des créations d’artistes haïtiens), était consacrée aux orixas, ces divinités africaines « féminines » (pour résumer, car parfois aussi hermaphrodites…) que le vaudou haïtien et le culte candomblé brésilien ont réinterprétées. Le second volet évoquera aussi – partiellement et indirectement cette fois – l’exil et la traite des esclaves dans une insolite confrontation entre les favelas du peintre Edouardo Lopes et la vision des quartiers populaires et populeux d’Israël de Shimon Palombo. Les orixas de Nabbucodonosor cèderont la place, fin mai 2010, à un autre aspect de son inspiration avec ses « intestins suspendus ».
Située quelque peu en marge des circuits artistiques parisiens habituels, même si elle est proche de la Bastille, la galerie Marassa Trois s’inscrit de fait aussi dans un autre espace, celui des lieux littéraires et culturels féministes. Cela est dû tout autant à un dessein qu’à la proximité d’autres lieux, comme la librairie Violette & Co (« librairie des filles et des garçons manqués ») qui dispose d’une salle de réunions et d’exposition ou encore le café-restaurant culturel (littéraire, artistique et musical L’Hélicon (où l’association Souffle d’Elles et son « Café des femmes » organisent des expositions et rencontres les dimanche 30 mai et 20 juin). Pratiquement chaque exposition de Marassa Trois s’accompagne d’interventions (conférences, rencontres, concerts…) qui réunissent un public de fidèles ou de curieux en présence des artistes.
Le mois de mai a notamment vu s’en succéder deux. Ce fut tout dernièrement le récital d’un quintet improvisé autour de la chanteuse cubaine Martha Galarraga (avec Daniela Giacome, Diana Huidobro, Betty Rojas et Idelis Ruiz) qui ont interprété des chants et danses d’origines africaines de l’espace brésilien et caraïbe. Martha Galarraga, qui vient d’obtenir un titre de séjour français de dix mois de catégorie « professions artistiques & culturelles », rôdait aussi ainsi les prémisses d’une tournée de récitals.
Ce premier volet voué aux « orishas féminines et aux femmes issues de la traite négrière : l’art investi du sacré » a aussi permis de rencontrer l’auteure et réalisatrice antillaise Fabienne Kanor qui présentait des extraits de son dernier livre, Humus (éds Gallimard), ainsi qu’Edwige Ceide et Paguy Shako qui récitaient des poèmes de Senghor, Césaire, Nicolas Guilléen ou des extraits de leurs propres œuvres : Quand dans les bois de l’Antibonite ou Ode à une Dame (E. Ceide) et La Poursuite des ombres fugaces (E. Paguy). Edwige et Paguy ont notamment créé une association d’encouragement à l’écriture, Passerelles extra-muros.
Prochaine exposition (jusqu’au 30 juin, des mardis aux samedis, 98 bis, rue de Charenton, métros Ledru-Rollin, Bastille ou Gare de Lyon) à partir du mardi 1er juin. D’autres événements marqueront ce second volet « brésilien ».
Pour se cultiver un peu à bon marché et sans se déplacer ,il faut avouer que C4N est pas mal !
Sérieusement , votre article donne envie de les rencontrer !