C’est à des petits détails comme ça qu’on voit que Sarkozy a perdu la main. De peur de provoquer une nouvelle polémique en nommant son favori Alexandre Bompard à la tête de France Télévisions, il a été contraint de choisir un homme de consensus,  Rémy Pflimlin.

Cet ancien directeur général de France 3 est un homme de dialogue, légitimiste qui a laissé de bons souvenirs partout où il est passé.

Sarkozy s’est lui-même enfermé dans le système qu’il a voulu imposer. Tout PDG nommé directement par le président de la République se trouve soupçonné d’allégeance à chaque décision qu’il prend. Ce qui le met dans une situation compliquée (voir Jean-Luc Hees qui n’a sûrement pas reçu d’ordre pour virer Guillon et Porte).

Rémy Pflimlin sera-t-il l’homme de la situation ? Il succède à Patrick De Carolis dont le bilan n’est pas mauvais et qui s’est parfois opposé au Président de la République.

Le service public est en perte d’audience à cause des nombreuses chaînes de la TNT.

France Télévisions a besoin d’innovation pour éviter cet effritement et on doute que  Rémy Pflimlin s’engage dans des réformes pourtant nécessaires.

Deux ans avant les présidentielles, saura-t-il résister aux demandes de l’Elysée ou comme Hees à Radio France ira-t-il au-devant des désirs de son maître ?

Un élément peut en faire douter : lorsqu’en 2002, Jacques Chirac a bloqué son projet de régionalisation des antennes de France 3, « il s’est incliné sans protester ! » rappelle Jean-François Téaldi, secrétaire général de la CGT à France Télévisions.

A son crédit, c’est un homme de dialogue. Ses anciens collaborateurs se rappellent « le climat de bienveillance dans lequel il travaille avec ses équipes ».

Mais il devra traîner comme un boulet le fait qu’il a été nommé par Sarkozy. Peut-être va-t-il démontrer l’absurdité de ce genre de nomination !

Source Télérama