La poétique de l’image et l’imagerie de la poésie
Depuis la nuit des temps, la poésie était la sœur jumelle de l’image, et elle reste pour toujours. Car seule la poésie qui peut nous décrire le monde intérieur de l’image et seule l’image qui peut transmettre la signification multiple de la poésie. C’est pour cela qu’on trouve que la relation entre ces deux arts est très forte. L’image représente l’imaginaire grâce aux traits et les couleurs qui les entourent et la poésie représentent ce même imaginaire mais grâce à des mots, et bien sûr à des vrais mots.
Les mots qui touchent le profond de l’âme humaine et le traduisent en une image qui dépasse l’ordinaire. Une image qui représente l’intérieur de l’être humain sans oublier l’extérieur.
Cette introduction nous amène ensemble vers des livres des arts et des recueils de poèmes. Mais elle nous amène aussi et surtout vers des livres qui rassemblent dans leur cœur les deux arts, la poésie et l’image en tant que peinture ou aquarelle ou même photographie tout simplement. Mais qui les rassemblent avec une harmonie extraordinaire, comme le cas du livre merveilleux de l’artiste – aquarelliste Marlen Guérin, intitulé « Aqua’Rêve ».
Dès le début de ce livre merveilleux on voit que l’artiste Marlen Guérin insiste de faire rejoindre la poésie à l’aquarelle, en pensant que celle-ci ne peut être reflété que dans le miroir des mots poétiques. Ces mots qui recréent la vie, et qui laissent le rêve apparaître avec toutes ses lumières frappantes par leurs rayons pleins d’amour, d’aimance et d’amitié.
C’est ainsi que presque toutes les aquarelles de ce beau livre d’art s’ouvrent vers le chemin de la liberté d’esprit d’abord et bien sûr du corps. Regardons alors la première aquarelle qui nous décrit une femme sous un parapluie, une femme qui est à l’abri, selon les mots du poème de Patrick Simon qui entre en relation textuelle avec cette aquarelle, la femme regarde loin, très loin vers un chemin qui amène vers les rêves.
Dans la deuxième aquarelle, on voit presque cette même femme qui regarde toujours loin, vers un autre ciel , peut-être, mais cette fois, elle ne porte pas dans sa main aucun parapluie, et ce qui étonnant et très touchant encore à notre esprit universel, c’est que cette femme a laissé derrière elle deux grandes livres bien fermés, ce qui signifie selon la poétesse Lisa Bardin,que cette femme veut oublier tous les chagrins qui sont inscrits, peut-être, dans les feuilles de ces deux livres, qui représentent les écritures de l’humanité, toute entière,cette femme, qui « pour ignorer la peur/pour effacer l’effroi/ ignorer les rumeurs/ et conserver la foi ».
Certes, l’artiste – aquarelliste Marlen Guérin plante son monde artistique sur ces thèmes majeurs, les thèmes de l’évasion spirituelle vers l’inconnu, vers l’absolu qui ne se trouve que dans la nature elle-même, et pas sur les livres. C’est pour cela qu’on voit que presque tous ses personnages sont des êtres artistiques qui regardent toujours vers l’avant, vers l’avenir avec toutes leur force, qui regardent soit vers le ciel bleu, soit vers la mer bleue, toujours ils regardent vers le bleu. Ce qui nous donne l’envie de les suivrent avec toutes les risques d’une aventure bien attirante. Dans la quatrième aquarelle la femme cette fois n’était pas seule, elle emportait sur son bras un petit enfant et elle parlait à la mer, selon l’interprétation de la poétesse Amel Hamdi Smaoui ainsi :
« Je viens vers toi Mer, de tes eaux l’espoir renaître
Je n’ai d’autre phare que ton miroir
D’un bout à l’autre du jour ruisselant de lumière
Je n’ai d’autre azur que ton bleu emprunté à l’arc-en-ciel
Je n’ai d’autre sœur que ta rumeur. »
Ainsi on peut remarquer que la relation artistique qui existe entre les personnages de ces aquarelles et la nature avec toutes ses manifestations est forte, et tous les poètes qui ont interprété ces aquarelles par leurs poèmes ont pu facilement découvrir cette relation magique, et ils la bien mentionnaient, ce n’est pas seulement dans les poèmes mais dans les titres aussi, tels : « Regards sur la mer, Vaincu par l’orage, A la compagne, La mer, Bord de mer, Soleil, La maison sur la dune, Pleine lune ».
En appuyant sur toutes ces remarques, on peut dire que ces aquarelles artistiques avec leurs interprétations poétiques nous offrent une vision artistique au monde qui nous entoure, ce monde là est plein de rêves et de magie, plein d’espoir et plein d’ambition, mais pour y arriver il faut que nous regardons devant nous, vers là-bas où « le soleil brille de mille feus/sur les dunes ocres/où persistent les pâquerettes et les anémones » d’après l’expression poétique du Hadjel Hamida, puisque « pas de danger à l’horizon/pas de vents chargés de courroux/ pas de panique à la maison/pas de traces de loup-garou » selon cette fois la parole poétique du poète Roger Masse.
Ce livre d’art qui nous offre l’artiste – aquarelliste Marlen Guérin est un livre qui reflète nos envies, nos émotions, nos passions et les décrit avec une grande finesse, celle d’une femme artiste qui possède un cœur d’or, et qui dessine ses images-toiles avec beaucoup d’amour, et avec un œil qui ne voit que la beauté du monde. Une artiste aquarelliste qui sait cacher les visages de ses personnages et laisser l’imagination faire le reste, selon le témoignage de Maryline Simon, et qui a réussi à trouver son style personnel, selon le témoignage de Ginette Chartrand.
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Marlen Guérin : « Aqua’Rêve »
Livre d’art illustré par 30 poètes,
Editions Mille Poètes LLC, 2006.
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Écrit par Noureddine Mhakkak
pour Mille Poètes LLC
http://www.mille-poetes.com
Belle analyse… Mais, pensez-vous que les poètes pourront trouver une maison d’édition sérieuse,
– qui prenne leurs oeuvres dans le but de les publier « A COMPTE D’EDITEUR » ?
– qui verse des droits d’auteur à tous ces poètes ?