Des constructeurs automobiles ont annoncé un regain d’embauches pour les mois à venir, à la surprise générale. En effet, les concessionnaires français sont dans une mauvaise passe depuis plusieurs mois, et peinent à redémarrer, en partie du fait de la concurrence de plus en plus forte.
Avec la crise actuelle de l’automobile, pour les concessionnaires, c’est un peu tout ou rien. Quand certaines voitures ne sont demandées par personne, d’autres modèles, plus rares, sont vendus à la pelle. Ainsi, alors que presque personne n’est engagé depuis des mois dans les usines de fabrication de voitures, Renault et PSA, pour faire face à la demande, malheureusement ponctuelle, ont annoncé qu’elles comptaient engager quelques personnes très prochainement. Bonne nouvelle pour les demandeurs d’emploi français qui se font chaque jour de plus en plus nombreux.
Si depuis quelques mois les concessionnaires engagent peu, c’est parce qu’ils vendent très peu également. Au début de ce mois de mai, le nombre d’immatriculation a baissé de 5,2 % par rapport à l’année précédente, cette baisse a même atteint les 11,2 % durant les quatre premiers mois de cette année.
Le pouvoir d’achat des Français qui s’effondre et la concurrence de plus en plus accrue d’entreprises arrivant à trouver des solutions pour vendre des voitures neuves moins chères, comme les centrales d’achat, a en effet eut raison du marché automobile français. Une des leaders sur le marché des centrales d’achat, AMTT, dirigée par Christophe Tournant, par exemple, est capable de proposer des voitures neuves avec des remises allant jusqu’à 35 %. Il est difficile de concurrencer ce type de prix pour les concessionnaires standards.
Ainsi, bien que ces prévisions d’embauches soient anecdotiques par rapport aux nombres important de suppressions de postes qui sont survenues ces derniers mois, cette annonce met tout de même un peu de baume au cœur des constructeurs automobiles, qui voit peut-être en ce regain le début d’un redémarrage de leurs industries.
Le millier d’emplois crée par Renault et la centaine de PSA sont cependant vus d’un moins bon œil par les syndicats qui rappellent les plans sociaux mis en œuvre en ce moment même par les deux constructeurs. En effet, d’ici à 2014, PSA compte supprimer 8 000 postes tandis que Renault se donne jusqu’en 2016 pour supprimer 7 500 emplois.
Cette annonce d’embauche serait donc pour le délégué syndical CGT de Mulhouse, Julien Wostyn, un simple « artifice » des constructeurs pour se faire mieux voir par la population, une sorte d’arbre qui cacherait l’immense forêt de suppressions d’emplois à venir.
La crise est installée dans toute l’Europe et ailleurs. La concurrence est pratiquée dans toute l’Europe et ailleurs. Mais alors, pourquoi n’y a-t-il qu’en France que ça ne va pas ? Parce que c’est la faute des autres !