les faits tels qu’ils sont
Conscient du mal qu’a fait et que continue de faire le chômage au sein de la jeunesse camerounaise, le président de la République Paul Biya décide le 11 février 2011 d’ordonner le recrutement à la fonction publique de 25000 jeunes. Ceci, dans tous les secteurs d’activités.
C’est ainsi que dès la mi-mars de la même année, comme presque tous les autres jeunes diplômés du pays, les instituteurs de l’enseignement technique constituent leurs dossiers de concours et les déposent dans les services de gouverneurs de leurs régions de résidence.
Le 26 Août 2011, dans l’arrêté N°046/CSS/CTRS, Monsieur Jules Doret Ndongo, à l’époque secrétaire général des services du Premier Ministre et par ailleurs président du comité spécial chargé de cette opération rend publique une liste de 1860 instituteurs pré-selectionnés.
Seulement, au sein de ces 1860 présélectionnés se trouvent un peu plus de 140 instituteurs déjà recrutés à la fonction publique dans le cadre d’une autre opération lancée plusieurs mois plus tôt. Les recalés, estimés à près d’un millier et réunis au sein du Cercle de Solidarité des Diplômés des Eniet Sans Emploi décident alors très pacifiquement de saisir les autorités afin que cette irrégularité soit corrigée dans l’intérêt de tous.
En date du 31 Août 2011, ils adressent une correspondance à Monsieur Jules Doret Ndongo, avec copie aux ministres des enseignements secondaires et de l’emploi et de la formation professionnelle, pour attirer leur attention sur cette erreur à priori humaine. Mais, plusieurs semaines après, à leur grande désolation, rien n’est fait. C’est ainsi qu’ils décident en date du 12 septembre 2011 d’adresser une demande d’audience au Ministre de la Fonction Publique, Président du Comité technique du recrutement spécial de 2500 jeunes à la fonction publique afin de porter à sa haute attention cette « injustice ». Une demande d’audience qui restera elle-aussi infructueuse.
Frustrés et déçus, plusieurs membres du Cercle de Solidarité des Diplômés des Eniet Sans Emploi interpellent Monsieur Maurice Deffo Tene, secrétaire national de la dite association et lui-même recalé, pour lui demandé d’organiser une manifestation devant les services du Premier Ministre. Fidèle aux idéaux de paix prônés par le président de la République Paul Biya et dans un contexte électoral, Monsieur Deffo opte pour la voix diplomatique. Mais, au jour d’aujourd’hui, plusieurs mois après le bouclage de la dite opération, c’est toujours le calme plat du côté de l’administration. Une situation qui remet totalement au goût du jour la question même du dialogue social qu’a toujours scandé certaines hautes personnalités de la République. Est-ce donc un simple slogan ou bien… ?
Des instituteurs recrutés deux fois à la fonction publique ?
Cela peut bien paraitre surprenant, que 140 personnes soient recrutées doublement à la fonction publique, alors que plusieurs autres milliers courent derrière un premier recrutement. Et c’est pourtant ce qui s’est bien passé au Cameroun !
En effet, au lendemain de l’opération de contractualisation de 3500 instituteurs de l’enseignement technique autorisée par le Président de la République en 2008, 376 places sont restées vacantes, pour des raisons jusqu’aujourd’hui énigmatiques.
Au courant de l’année 2010, le Cercle de Solidarité des Diplômés des Eniet Sans Emploi saisit le Premier Ministre Philémon Yang pour porter à sa haute attention ce problème. Et comme un père d’enfant, le chef du gouvernement camerounais instruit que cela soit corrigé dans un bref délai. C’est ainsi que le 18 Novembre 2010, dans un communique signé de Emmanuel Bondé Ministre de la Fonction Publique de l’époque, il est demandé aux instituteurs vacataires de l’enseignement technique de constituer leurs dossiers de candidature, pour postuler à ces 376 places manquantes. Et, afin de rendre le processus totalement indépendant comme l’avait si bien prescrit le chef de l’Etat, un membre du Cercle de Solidarité des Diplômés des Eniet Sans Emploi en la personne de Enoa Afuba Achille Paulin sera invité au sein du comité adhoc chargé de la sélection des candidat.
Le 24 août 2011, les résultats sont rendus publics. Et comme annoncé au départ, seuls 376 instituteurs de l’enseignement technique sont retenus, parmi les presque 4000 postulants.
Seulement, deux jours après la publication des dits résultats, alors que tous les espoirs des recalés de cette épreuves étaient braquées sur le recrutement d e 25000 jeunes lui-aussi lancé depuis quelques mois, l’arrêté N°046/CSS/CTRS de Monsieur Jules Doret Ndongo tombe et, à la surprise de tous, les mêmes personnes ayant déjà été recrutés dans l’opération de 376 sont une fois encore retenue ici. Voilà les faits !
C’est donc le lieu ici, d’attirer l’attention du Ministre de la Fonction Publique actuel, afin qu’il voie à son niveau comment il peur remédier à cette situation incompréhensible et même inadmissible pour un pays comme le Cameroun.
Quelques paradoxes incompréhensibles !
En jetant un regard froid sur les résultats de cette opération de recrutement de 25000 jeunes – pour le cas des instituteurs de l’enseignement technique particulièrement – l’on se demande finalement sur quelles bases s’est fondée la sélection des membres de la commission spéciale mise sur pied à cet effet. Sinon, comment comprendre que des hauts fonctionnaires d’un grand pays comme le Cameroun prennent le risque pour le recrutement des enseignants d’adopter pour seul critère l’équilibre régional ? Un procédé qui n’a véritablement profité qu’aux originaires des régions sous-scolarisées que sont le Nord et l’Est. Les régions du Sud et du Centre bien que n’étant pas sous-scolarisées ont quant à elles échappé à ce piège tout simplement grâce à leur appartenance au « pays organisateur ».
Comme exemple palpable, le major de la promotion 2009 de la filière maçonnerie a été recalé, « à cause » de ses origines tribales ! Pourtant un jeune homme dévoué, calme et très soucieux, qui servait depuis sa sortie de l’école et continu d’ailleurs de servir dans un Lycée Technique de la région du Sud !
Aussi, l’une des questions à poser aux autorités camerounaises est celle de savoir qu’entend-on finalement par « instituteur vacataire » ? Car à notre sens, un instituteur vacataire est celui travaillant – bien que sans aucun engagement avec la fonction publique – pour un établissement public.
Mais dans les faits, le Ministre de la fonction Publique semble négligé ou alors bafoué cette disposition pourtant élaborée par les autorités camerounaises. Une violation de la loi qui ne saurait se faire si nous étions dans un pays « sérieux ».
En parcourant la liste des 376 IVAC rendu publique par Monsieur Bondé en Aout 2011, on se rend que ce critère pourtant hautement crucial n’a pas été respecté ! Et tout modestement, nous attirons l’attention de la CONAC sur cette situation. Car il est inadmissible que certains acceptent de travailler sans salaires dans des CETIC, Lycées Techniques et SAR/SM pendant que d’autres vendent l’eau glacée au marché Mokolo et qu’au moment du recrutement on écarte les vrais enseignants au profit des « enseigneurs » opportunistes.