Il est un moment dans la vie où nous sommes concernés par la recherche d’un appartement à louer.

Ce qui normalement devrait être simple est en fait un chemin semé d’embûche, où il faudra bien souvent s’armer de patience et casser sa tirelire.

Ce moment dans la vie, je suis en train de le vivre, entre le démarchage des agences immobilières, les offres sur Internet et le relevé de numéro sur les panneaux le long des routes, je pense aujourd’hui avoir un certain recul dans cet imbroglio.

La première chose à faire bien évidemment aujourd’hui lorsqu’on recherche un appartement est de se déplacer voir des agences immobilières, et bien sachez qu’en allant les voir, bien souvent vous n’êtes pas très bien reçu et surtout vous êtes vite renvoyés sur leur site Internet où toutes leurs offres y sont détaillées.

PREMIER PROBLÈME : Alors même que vous rêvez d’emménager dans un petit appart bien sympa, les 3/4 des annonces ne comportent pas de photos ou des photos de très mauvaise qualité. Comment voulez-vous vous projeter avec ce genre d’annonces, de même pour les descriptions bien souvent trop succinctes ou même inutiles. C’est honteux de voir qu’au XXIème siècle et avec toute la technologie numérique, les agents immobiliers ne sont pas foutus de vous faire des photos de leurs biens. Quant aux descriptions, elles devraient être beaucoup plus explicites et devraient mentionner l’adresse du bien. Et après tout cela, les agents immobiliers jouent les victimes parce qu’on les traite d’escrocs, et bien le manque d’information est pour moi une faute lourde et cache bien souvent des choses.

Une fois votre annonce sélectionnée, vous trouvez un appartement qui vous convient à peu près, donc vous appelez l’agence et là surprise, dans 20 à 30% des cas, on vous annonce que le bien n’est plus disponible ou bien que le bien affiché n’est pas celui que vous allez visiter ou encore qu’il s’agit de l’inscription sur une liste payante afin de trouver un appartement.

DEUXIÈME PROBLÈME : Comment se fait-il aujourd’hui, encore une fois, avec la technologie disponible, qu’une annonce soit encore visible sur un site alors que l’appartement est loué depuis des semaines déjà ? Aussi, l’agence vous propose pour une modique somme de quelques centaines d’euros (de 150 à 300€) de vous donner une liste de tous les biens disponibles sur le marché, une énorme arnaque puisque 90% des apparts sont déjà loués. Inadmissible de la part de société censé être d’utilité publique.

Bref, passons à la prochaine étape, celle où votre bien est toujours dispo, dès les 30 premières secondes, un interrogatoire digne des plus grands s’imposent à vous !

TROISIÈME PROBLÈME : Alors même que vous n’avez pas fini votre phrase, on vous interrompt afin de vous demander expressément et indignement quels sont vos revenus mensuels. Pourquoi cette question, tout simplement parce qu’un adage de l’immobilier largement usé par les compagnies d’assurances demandent que vos revenus couvrent au minimum 3 fois le montant du loyer, ce qui est aujourd’hui, juste aberrant. Un exemple, aujourd’hui à Bordeaux, compter 550€ pour un T2 de 40m², soit un petit appart pour une voire 2 personnes jeunes de préférences. Dans ce cas, le locataire doit au minimum toucher 1650€ net par mois, ce qui malheureusement ne représente qu’une toute toute toute petite partie des jeunes actuels. Bien évidemment, si vous répondez à côté, vous serez prié de libérer rapidement la ligne, une honte aujourd’hui quand on sait que les revenus mensuels ne veulent rien dire. Je m’explique, M. X à un revenu mensuel net de 1300€ sans aucun crédit, il dispose donc d’une propension à louer assez confortable pour payer son loyer, prenez M. Y qui à un revenu mensuel net de 1650€, avec un crédit auto de 300€/mois et au moins un crédit à la conso de 150€/mois, cette personne à une propension à louer moins élevé que M. X qui touche un peu moins. Seulement, ces critères ne sont pas pris en compte dans le montage des dossiers.

Vous avez réussi à passer l’étape du RDV avec l’agent immobilier, vous vous rendez donc dans ce qui sera peut-être votre futur appartement. La visite se passe normalement, vous voyez donc des choses assez essentielles pas forcément mentionnées dans l’annonce ni dans les photos, mais bon tour cela vous convient.

QUATRIÈME PROBLÈME : Vous voulez déposez un dossier pour l’appartement, le parcours du combattant commence, il vous faudra réunir un incommensurable nombre de papiers qui scelleront votre destin dans cet appart. Sachez qu’en gros il faudra avoir une pièce d’identité, votre contrat de travail en intégralité ou une attestation de l’employeur de moins de 3 mois, vos 3 derniers bulletins de salaire, vos 2 derniers avis d’imposition, vos 3 dernières quittance de loyer, cette liste non exhaustive peut être considérablement allongé si vous n’êtes pas en CDI ou bien si vous êtes handicapés ou étudiant, une jolie discrimination déguisée. Le pire c’est que le rassemblement de toutes ces pièces ne suffiront pas à elles seules à vous attribuer l’appartement, une commission d’attribution interviendra pour la décision.

C’est généralement à ce moment là, celui de remplir les papiers que vous revenez sur terre lorsque vous calculez le montant que vous aller devoir payer si jamais l’appartement vous a=est attribué. Compter le prorata du loyer, la caution et les honoraires bien servis de l’agence. Pour un appart à 550€, vous savez que vous allez devoir lâcher près de 1500€ en plus du coût du déménagement, une sacré bonne affaire !

Vous voilà maintenant dans la phase la plus ingrate de la recherche d’un appartement, l’attente…

CINQUIÈME PROBLÈME : Vous attendrez généralement entre 1 à 2 semaines avant d’avoir une réponse, quand vous en avez une ! Pas mal d’agences ne prennent pas la peine de vous prévenir que vous n’avez pas l’appartement tant convoité sous prétexte qu’elles se feraient incendier par les déçus.

Donc au final, cette recherche d’appartement est semée de rêves, de projections, de gifles, d’énervement, de dégoûts, bref, c’est éprouvant et ô combien illogique.

Alors oui je dresse un bilan très péjoratif à ce sujet, mais malheureusement je n’extrapole pas du tout, et pour avoir fait le tour de beaucoup de personnes, c’est le sentiment général que j’ai pu observer.

Il existe biensûr des exceptions à toutes ces règles, mais dans la majorité des cas c’est la triste réalité.

Je peux comprendre les propriétaires peureux de ne pas toucher leur loyer, mais les conditions d’obtention sont tout de même bien excessives, nous ne sommes biensûr pas dans un monde de bisounours, mais la très grande majorité des locataires paient correctement en temps et en heure leur loyer.

En ce contexte économique bien difficile, peut-être qu’il faudrait agir pour que tout le monde puisse jouir d’un appartement qu’il est capable d’assumer.