Il a fallu attendre plus de cinq ans après sa création, pour qu’elle rende public un premier rapport. Le Cameroun a plusieurs fois occupé les premières places au classement des pays les plus corrompus au monde réalisé chaque année par l’ONG Transparency International. C’est ainsi que le président de la République Paul Biya dans sa lutte acharné contre ce fléau a mis sur pied la Commission National Anti – Corruption du Cameroun (CONAC). Un organisme totalement indépendant qui devrait sensibiliser les populations au sujet de la corruption, et surtout dénoncer les éventuels corrompus et corrupteurs. Durant presque 04 années existence, la CONAC a passé son temps à sensibiliser les uns et les autres sur les méfaits de la corruption dans la société, si bien que de nombreux camerounais se demandaient déjà si sa mission se limitait juste à la sensibilisation.
Il a donc fallu attendre la semaine dernière pour que la structure que gère Dieudonné Massi Gams rende public son premier rapport couvrant la période allant de 2008 à 2010. Lequel rapport incriminait plusieurs hautes personnalités de la république ; notamment le ministre des travaux publics et celui de l’agriculture. Au lendemain de la publication de ce document de 300 pages, de nombreux camerounais se sont félicité de ce travail de la CONAC. Seulement, les ministres et haut fonctionnaires accusés dans ce rapport ont immédiatement dit être très surpris par ce rapport qu’ils dénoncent fermement. Le Ministre Messengue Avom des travaux publics a indiqué qu’il a instruit au niveau de son département ministériel un audit interne qui ferait toute la lumière sur cette affaire. Plus loin, depuis quelques jours, certains organes de presses, se posent en véritables avocats défenseurs de ces ministres « voleurs présumés » non sans s’attaquer au président de la CONAC. C’est ainsi que hier lundi par exemple, l’hebdomadaire « L’Anecdote » de Amougou Bélinga a révélé que le révérant Dieudonné Masi Gams serait lui-même au centre de plusieurs sales dossiers. Son confrère du le journal « la Météo » lui a emboité le pas. Trous deux, ils ont dénoncé le rapport de la CONAC et ont dit de Massi Gams un homme qui aurait lui aussi des comptes à rendre au Camerounais, pour certains marchés qui l’accableraient. Seulement, de nombreux observateurs se demandent pour qui roulent finalement ces journalistes pourtant reconnus pour leur sérieux. Car leurs dénonciations semblent inopportunes. Pourquoi attendre la publication du rapport de la CONAC pour commencer à rappeler aux Camerounais que Dieudonné Massi Gams est un imposteur. Et quant aux ministres cités dans ce rapport, ils gagneraient tout simplement à démissionner sans plus attendre, afin de se mettre à la disposition de la Justice. Car les faits sont têtus !