La visite de Mouammar Kadhafi accueilli en grandes pompes par Nicolas Sarkozy est loin de faire l'unanimité.
François Hollande, le premier secrétaire du Parti Socialiste, estime «qu'en accueillant Mouammar Kadhafi lundi en France, Nicolas Sarkozy allait recevoir un chef d'État justifiant le recours au terrorisme international… Mouammar Kadhafi, dont le régime fut longtemps un abri et un soutien pour les terroristes, a considéré vendredi lors d'une conférence à Lisbonne qu'il est normal que les faibles aient recours au terrorisme…
Aucune signature de contrats commerciaux [les Rafale, les missiles Milan et une centrale nucléaire] ne peut légitimer un tel aveuglement de la part de Nicolas Sarkozy… Accueillir Kadhafi en visite d'État, c'est fermer les yeux devant la réalité d'un régime qui hier s'est compromis avec le terrorisme et qui le justifie aujourd'hui… Il n'est pas trop tard pour y renoncer…».
François Hollande est rejoint par François Bayrou sur ce plan. Pour François Bayrou, le patron du MODEM, «La visite officielle du colonel Kadhafi est indigne de la France et indigne pour la France… Ces dernières décennies, le dictateur libyen s'est rendu coupable d'actes de terrorisme parmi les plus cruels…»
François Bayrou rappelle la prise en otages des infirmières bulgares et la libération de celles-ci (1). «Pendant sa campagne, Nicolas Sarkozy promettait une diplomatie "morale". Or, nous sommes les premiers et les seuls à féliciter Vladimir Poutine pour sa victoire. Nous disons ouvertement à la Chine qu'elle pouvait disposer de Taïwan et que nous ne nous inquiéterons plus du Tibet. Nous voilà alignés sur la politique américaine [précision du Réveil des Marmottes, de George Bush, pas de toute l'Amérique] et les amis de Kadhafi… Tout cela demande une mobilisation d'indignation de l'opinion française…» François Bayrou dénonce la "diplomatie business" menée en fonction "du carnet de chèques" des interlocuteurs et appelle «les démocrates et les républicains à exprimer ensemble leur réprobation et leur indignation…»
La vente d'armes et d'un avion (dont en plus personne ne veut) ne justifie pas tout. Un pays doit avoir un minimum de dignité. Le Rafale est un échec concurrencé par l'Eurofighter Typhoon, un avion de combat européen multi-rôles construit par le Royaume-Uni, l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne. On se demande d'ailleurs lequel du Rafale (2) ou de l'Eurofighter a été copié sur l'autre tant ils sont identiques.