Les criminels espagnols, trafiquants de drogue et délinquants en cols blancs jouent au Monopoly. Non seulement, ils investissent leur argent sale partout, mais grâce au Parti Populaire du Premier ministre, Mariano Rajoy, ils sautent la case prison.
Par la grâce du Parti Populaire…
La crise économique que traverse l’Europe depuis 2008 a permis à l’argent du crime de s’infiltrer encore un peu plus dans l’économie mondiale. Dans son dernier livre, Roberto Saviano, spécialiste des mafias et auteur du bestseller Gomorra a longuement enquêté sur ce phénomène. Les pays les plus touchés par la crise, la Grèce et l’Espagne sont, selon le journaliste, les plus gangrénés par la corruption et le crime organisé. Dans son livre, il décrit une Espagne « colonisée » par les groupes mafieux, Basques, Andalous et Galiciens. Ces derniers sont les plus dangereux et les plus puissants. La Galice est considérée comme la principale porte d’entrée de la cocaïne en Europe. Que fait le gouvernement de Mariano Rajoy pour lutter contre ces crimes et ses effets délétères ? Il accorde sa grâce aux trafiquants de drogue… En Espagne, le pardon est une notion juridique qui remonte à 1870. En vertu de cette loi très ancienne, en 2012, le ministre de la justice, Alberto Ruiz Gallardón, a gracié 905 condamnés, un chiffre record, les heureux bénéficiaires de cette clémence étaient principalement des trafiquants de drogue et des délinquants en col blanc. La plupart de ses pardons ont été accordés, selon le bon vouloir du PP et sans justifier ces décisions contrairement à la loi qui exige que ces grâces soient motivées par l’intérêt général. Gallardón s’est justifié en déclarant que le trafic de drogue était considéré comme un délit à la santé publique… Doux euphémisme…
Son pardona permis aux mafieux de tous poils de voir diminuer leurs peines ou mieux encore de sauter la case prison. Les amabilités du Parti Populaire envers la mafia ne sont pas nouvelles, déjà en 1998, José Maria Aznar avait gracié Daniel Baulo Carballo, membre du clan Os Caneos, un gang galicien considéré comme le plusgros importateur de cocaïne. Cerise sur le gâteau, le 19 mai 2009, deux jours avant le début de la campagne pour les élections européennes, le Parti Populaire de Galice a organisé un petit tour opérator pour Mariano Rajoy. Son ami Rafael Louzán, le Président de la région de Pontevedra l’a emmené en mer sur le bateau de Carballo…
Rafael Louzán
Les liaisons dangereuses entre mafia, finance et politique…
Le boom immobilier qu’a connu l’Espagne entre 1997 et 2007 a constitué une manne pour les organisations mafieuses. Elles ont blanchi leur argent sale dans la pierre ibérique. Un homme politique Galicien explique : « A cette époque, l’argent coulait à flot et tout le monde en profitait. La chute de l’immobilier a contribué à fermer une partie des robinets de financement politique. Avec la crise, tout le monde cherche des fonds. Du coup, on assiste à des règlements de comptes au sein du Parti Populaire, ils sortent des informations les uns contre les autres. » Les juges espagnols profitent de ces guerres claniques pour lancer des opérations mains propres. En apparence, la lutte contre la criminalité a progressé, mais pour quels résultats ?
Après l’affaire de financement occulte du PP qui a trainé Mariano Rajoy et son gouvernement dans les eaux sales de la corruption, seul, Luis Bárcenas, le financier du PP a été traduit en justice. Idem dans le scandale Gürtel, autre affaire de corruption concernant des marchés publics. Dans le cadre de cette enquête, en février 2013, l’Unité de la criminalité économique et financière a découvert que la ministre de la Santé Ana Mato avait profité de somptueux cadeaux, voyages, sacs à mains Vuitton etc. Mais la ministre n’a pas démissionné pour autant.
Certes, les liens entre le Parti Populaire et les mafieux notamment galiciens ont historiquement toujours été étroits, mais la crise, a permis aux trafiquants de renforcer leur mainmise à la fois dans la finance et au cœur du système politique. La corruption fait des ravages et l’impunité offerte sur un plateau par le Gouvernement de Mariano Rajoy est un véritable fléau. Comment lutter contre le trafic de cocaïne, lorsque les fonctionnaires des douanes collaborent avec la mafia ?
Un exemple, parmi d’autres : selon le journal, Nova Da Galiza le chef du service de la douane de Galice est considéré comme : « un vétéran dans l’obtention d’argent des trafiquants galiciens. Il aurait reçu une partie des profits de Marcial Dorado et de Juan Manuel Lorenzo Lorenzo. Le nom d’Hermelino Alonso figurait dans les registres de paiement de ces deux narcos notoires. Le chef de la douane recevait 300 et 480 000 euros par trimestre. »
La démocratie espagnole, se dissoudrait-elle dans l’argent du crime ?