Rachida Dati, Rama Yade, Fadela Amara et Nadine Morano : la guerre des sarkozettes

Rachida Dati évince Rama Yade du voyage en Chine tandis que Nadine Morano et Fadela Amara s'échangent des noms d'oiseaux par médias interposés. Rien ne va plus entre les groupies du Président !

Ainsi donc, c'était bien vrai. L'absence en Chine de Rama Yade, secrétaire d'Etat aux droits de l'Homme, qui donne une image désastreuse de la France ne voulant pas trop fâcher ces gentils démocrates chinois, avec qui il fait si bon signer des contrats pour des milliards d'euros, était bien due au véto de Rachida Dati.

Le Parisien avait le premier sorti l'information, son pas ensuite emboîté à mots plus ou moins couverts par une flopée de confrères, comme le résume L'Obs.com et le confirme le camarade Birenbaum, toujours bien informé. "On n'est pas dans un sitcom", a-t-on nié à la Chancellerie, ne trompant personne. Eh bien si, voilà où en est la République.

La reine des arrivistes – "Quoi de mieux place Vendôme qu’une femme dont les dents rayent le Parquet ?", écrit avec humour cet autre camarade, Bernard Langlois -, favorite officielle du chef de l'Etat, a beau cumuler toutes les boulettes, depuis l'usurpation de diplôme à la désastreuse réforme de la carte judiciaire, en passant par la démagogique, dangereuse et inefficace loi dite "de lutte contre la récidive", sans même parler du projet de franchise judiciaire, voilà donc en plus que cette nuisible parasite la politique étrangère de la France !

Sûr que Sarkozy n'était pas obligé non plus de céder à ses caprices de courtisane interrogeant son miroir : "dis-moi, pour Nicolas, est-ce bien moi la plus belle ?" Mais la chair est faible. Une bien bonne en passant, à propos de Calamity Dati, racontée par Le Point – journal pourtant datidolâtre s'il en est : la fameuse journée "Justice morte", qui a vu toutes les professions judiciaires défiler à l'unisson dans la rue pour protester contre l'autoritarisme de la ministre de la Justice, à quoi celle-ci l'a-t-elle occupée ? Au shopping : elle a été surprise dans la boutique Dior de l'avenue Montaigne, au bas des Champs Elysées pour nos amis provinciaux, y essayant quelques robes…

Johnny Hallyday est tombé nez-à-nez avec elle, il a appelé Sarkozy sur son portable pour lui raconter et ce dernier lui a répondu en substance : "c'est marrant, moi, je suis en train de déjeuner avec Chimène Badi". Marrant, oui, c'est le mot. Bienheureux ces clowns de la droite bling-bling et showbiz. Pauvre Rama Yade, donc, victime de la jalousie et privée de voyage en Chine.

Remarquez, on peut se demander à quoi elle y aurait servi : elle était par contre de l'expédition aux Etats-Unis et, toute secrétaire d'Etat aux droits de l'Homme qu'elle soit, on ne l'a pas entendue le moins du monde sur Guántanamo , la torture et les prisons secrètes de la CIA ! Si la guerre Dati-Yade aurait dû rester confidentielle, personne n'a pu passer à côté de celle qui oppose leur consoeur du gouvernement,

Fadela "par ici la bonne soupe" Amara, à la porte-parole de l'UMP, l'insupportable Nadine Morano, députée de Meuthe-et-Moselle (les pauvres). C'est la blonde nancéienne qui a tiré la première, reprochant son absence à la secrétaire d'Etat à la politique de la ville lors des émeutes de Villiers-le-Bel. "Cela montre les limites de castings à la Fogiel : c'est du n'importe quoi !", a cru bon de commenter Morano. Amara, vexée comme un pou (pensez : Fogiel !), a rétorqué : "Nadine Morano, c'est la Castafiore. Elle est sympa, mais elle énerve tout le monde et tout le monde la fuit".

Pour le coup, c'est la député qui est piquée au vif (un partout, balle au centre). "On ne se grandit pas à insulter un élu du peuple", monte-t-elle sur des grands chevaux. "Je ne veux pas entrer dans la polémique où elle veut m'entraîner", a-t-elle ajouté, avant de joyeusement alimenter ladite polémique : "Mais Sarkozy l'a quand même nommée parce qu'elle s'appelle Fadela Amara. Ses écarts de langage, ses dérapages verbaux, sa vulgarité font partie de son personnage".

Morano n'a pas tort mais, faisant cette analyse, elle ressemble beaucoup à l'hôpital se moquant de la charité ! Toujours est-il que toutes ces mégères sarkozistes peuvent bien continuer à s'adonner vigoureusement au catch féminin, elles n'en discréditent que mieux par ricochet le Président, faisant éclater au grand jour la médiocrité de son entourage. Le roi est nu, entouré de groupies hystériques et de sinistres bouffons. Casting à la Fogiel, disait Morano ?