Une ministre rappelée à la dure réalité du système carcéral et judiciaire au lendemain du fiasco que représente l'affaire Francis Evrard et après de trop nombreux cas flagrants de disfonctionnements. La mise en lumière de l'indigence des moyens concrets pour une justice ferme, mais humaine et efficace.

Malgré une ferme volonté de réformer, madame Dati se heurtera inévitablement aux limites budgétaires imposées par la volonté du chef de l'état. Comment en effet proposer les dispositifs nécessaires à une refonte en profondeur des outils mis à disposition de la justice, tout en respectant le pacte de limitation des dépenses publiques?

 

Il y a analogie entre les adolescents multi-récidivistes, dont on sait que l'incarcération "classique" en centre de détention n'apporte pas de solution à long terme, et les malades et pervers qu'on s'obstine à traiter en prison ou en structure "ouverte" pour des raisons évidentes de cout. On soupçonne que c'est plutôt vers des systèmes d'isolement et de rééducation au cas par cas en structures de petites dimensions que se trouve le salut, mais on ne le dit qu'à demi-mots car les structures à dimension humaine sont grandement budgétivores donc très peu dans l'air du temps.

Alors la solution politique qui nous est proposée, qui passe par la castration chimique, le port obligatoire d'un bracelet de localisation et l'étude du cas par un collège d'experts avant autorisation de permission ou de remise en liberté, semble bien maigre par rapport à l'enjeu. On s'oriente vers le contrôle et la maîtrise du délinquant sexuel, objectif de court terme tout à fait louable et nécessaire, mais la thérapie de fond et la prise en charge psychiatrique médicalisée de longue haleine fait encore partie des voeux pieux.

Peut-être devrons nous assister à d'autres drames humains de ce type avant qu'un politique ait le courage d'affirmer qu'aucun domaine touchant à l'enfance ( éducation, justice, santé et dispositifs sociaux d'aide à la petite enfance) ne doit faire l'objet de restrictions liées à des contingences purement financières.

Il n'est pas sûr encore que cela soit le chemin que prend le gouvernement soucieux de respecter l'orthodoxie dogmatique de limitations des couts "tous azimuts".