Chaque jour qui passe et qui nous rapproche de l’échéance me conforte dans l’idée que si le PS continue à prendre des coups sans réagir, la messe sera dite bien avant mai 2012.

Après la période faste de la primaire citoyenne, il semble qu’il y ait du mou dans la machine socialiste. Il est vrai que les discussions de marchands de tapis avec les écologistes ont été d’un mauvais effet. Pourtant, il est tout à fait normal pour deux partis alliés de discuter, et se répartir des circonscriptions fait partie de la règle du jeu.

Malgré des sondages encore favorables, on a une impression de glissade, de perte d’initiatives. Pourquoi ? Tout simplement parce que c’est la droite qui impose les thèmes de la campagne et qui amène la discussion sur les sujets qui l’avantagent.  La gauche encaisse et se défend mais ce n’est pas une bonne tactique. On est sur un ring et la meilleure défense c’est l’attaque. Il faut montrer aux électeurs à quel point Sarkozy a échoué dans tout ce qu’il a proposé et qu’il a été amené bien souvent à faire marche-arrière. Il faut amener le débat sur le chômage, sur la précarité qui n’a jamais atteint un tel niveau, la santé qui est pourtant un thème majeur, sur l’éducation et la culture. Il faut revenir au programme qu’il a proposé en 2007 pour montrer à quel point il était dans l’erreur. Si la droite a attaqué le programme socialiste, qu’attendent les socialistes pour démolir le programme UMP. C’est Alain Madelin qui a été le premier à trouver ce programme nul, un comble ! Si la gauche ne montre pas toujours une unité infaillible, les ténors de l’UMP ont bien du mal à cacher leurs rivalités. On sait que Jean-François Copé et François Fillon se détestent cordialement, mais ils réussissent à nous le faire oublier en se déchainant ensemble contre le parti socialiste. Comme le dit le Monde : « Taper sur la gauche reste leur meilleur ciment. »

Alors, la gauche encore trop tendre pour la grande bagarre ? Sans doute ! Qu’on ne se fasse pas d’illusions, le temps où on élisait un candidat pour son programme est révolu. Ce qu’il faut aujourd’hui, c’est démolir l’adversaire. Ce n’est plus "que le meilleur gagne !" mais "que le plus méchant gagne !"

La bataille qui a lieu actuellement pour les fameuses signatures montre que les grands partis tirent les ficelles jusqu’à choisir ceux qui pourront ou non participer à ce scrutin.