Je me rappelle, quand j’étais petite, je jouais dans les bois, et construisais des cabanes. Je voulais avoir les cheveux longs mais mes parents ne voulaient pas. Et puis je trouvais mes robes trop longues. J’aimais bien la campagne et l’école, le bruit de la craie sur le tableau, les escapades dans les champs, l’arbre de Noël et les paquets dessous…
Je n’ai pas de souvenirs de mes deux ans, de mes trois ans non plus, d’ailleurs.
C’est une question qui taraude les scientifiques depuis longtemps : Pourquoi n’avons-nous aucun souvenir de notre petite enfance ? A l’hôpital pour enfants de Toronto, on a un semblant de réponse. Et des résultats ont été présentés le 24 mai dernier, lors de la conférence annuelle de l’Association canadienne de neurosciences.
La multiplication faramineuse des neurones, avant l’âge de trois ans modifierait les circuits cérébraux associés à la mémoire, générant ainsi une perte des souvenirs créés durant les premières années de vie.
Les chercheurs ont fait des tests sur des souris, qu’ils ont soumises au labyrinthe de Morris (souvent utilisé pour l’évaluation de la mémoire). La bête doit retrouver son chemin jusqu’à une plateforme située hors de l’eau. Les équipes ont alors remarqué que les souriceaux se rappellent le chemin à parcourir, pendant une durée de 24 heures. En gênant la production de neurones dans l’hippocampe, région du cerveau prépondérante pour l’apprentissage et le souvenir, les scientifiques ont découvert que les jeunes souris se remémoraient le chemin pendant plusieurs jours.
Qu’en est-il alors, des témoignages des très jeunes enfants, lors d’affaires judiciaires impliquant des violences ou des attouchements ? Qu’en est-il, aussi, du recours au souvenir de l’adulte, pour comprendre ses traumatismes passés ?…
Ne faut-il pas se montrer prudent, dès lors que les souvenirs rapportés ne sont pas toujours fiables, et souvent incomplets, surtout avant sept ans ?
Des études se poursuivent, sur la neurogenèse. Les traitements des enfants souffrant de tumeurs cérébrales a pour effet de ralentir l’apparition de nouveaux neurones ! Les chercheurs vérifieront alors, si, chez ces patients, le souvenir de ce qu’ils ont vécu, juste avant la chimiothérapie, est préservé.
Chère Fanfan, je pense avoir des réminiscences de ma toute petite enfance… Une dispute de mes parents qui m’a troublée (j’avais moins de quatre ans ), le papier peint de ma chambre à coucher (c’était des schtroumpfs!), le premier lecteur cassette de ma grande soeur , et d’autres sensations… J’ai lu dans des bouquins de psycho que la mémoire se construit dès l’âge de trois ou quatre ans. Moi je me souviens parfaitement de la première nuit passée dans la maison acquise par mes parents quand j’avais quatre ans!!!
On ne distingue pas vraiment ce qui est reel des constructions que notre cerveau a fait suite à des choses que l’on a entendues. Les questions que tu poses sont judicieuses. On a déjà vu des affaires de moeurs au cours desquelles lors d’un divorce un parent montait ses enfants contre l’autre parent en lui faisant avaler des couleuvres…
Il faut rester prudent…
Aube, moi, je n’ai pas de souvenirs qui remontent si loin… On pourrait aussi réfléchir sur la mémoire sélective…?.