Quelques blagues sur les banquiers

Figurez-vous que le ministre britannique de l’Industrie (enfin,  des Affaires, de l’innovation et du savoir-faire), Vince Cable (un Libéral démocrate), est réputé pour ses critiques du monde de la finance et des banquiers. Ce qui l’a conduit a ressortir de vieilles blagues pas trop gentilles à leur égard. Pour The Guardian, Pete Cashmore en a retrouvé quelques autres… 

Je ne sais plus trop quand, Vince Cable, ministre Lib’ Dem’ du conservateur Cameron, en avait sorti une bien bonne au sujet des banquiers (mais qui peut servir aussi pour d’autres professions). IL s’agit de la suivante… Connaissez-vous la différence entre un banquier qui se fait écraser sur une route et un chat qui se fait écraser en traversant une route ? C’est qu’il y a des traces de freinage quand il s’agit d’un chat.
Bon, j’adapte un peu librement, histoire de ne pas tout pomper à Pete Cashmore, qui a déniché quelques autres perles du même tonneau…
• Un conducteur est bloqué dans un embouteillage et il s’enquiert auprès d’un policier qui lui indique que, plus loin devant, c’est le gouverneur de la Banque d’Angleterre qui, totalement dépressif, a bloqué la route avec sa voiture et menace de s’immoler par le feu. Les automobilistes ont donc organisé une collecte. « Ah bon, demande le conducteur au policier, et vous avez obtenu déjà combien ? » Réponse du policier : « Oh, déjà une bonne dizaine de litres, mais pour être plus sûrs, on siphonne encore… ».
• Un conseiller de clientèle s’est fait confectionner un costume et il est venu l’essayer chez son tailleur. Il veut placer ses mains dans les poches du pantalon et de la veste et il n’en trouve pas davantage qu’au gilet, soit aucune. Il s’en étonne. Et le tailleur lui répond « depuis quand les banquiers se font-ils eux-mêmes les poches ? Celles des autres ne vous suffisent pas ? ».
• Comment nommez-vous 12 banquiers ayant les pieds dans le ciment et noyés dans le lit d’un fleuve ? Un début prometteur…
• Un jeune entrepreneur va voir son conseiller de clientèle pour lui demander comment créer une TPE (très petite entreprise) et ce dernier lui répond qu’il va d’abord le conseiller et l’aider à en créer une grosse et que, très rapidement, il aura sa TPE… 
• Pourquoi les requins du fisc et les autres ne s’en prennent-ils jamais aux banquiers ? Par confraternité…
• Un banquier était devenu tellement pochtron que sa retraite n’y suffit plus et que bientôt, il mourut, ruiné, d’une cyrrhose. Entre les piliers de bars, une collecte est organisée pour son enterrement. Un nouveau client se présente et le taulier lui suggère de participer à la collecte en déposant  vingt, cinquante centimes ou un euro dans le panier. Alors le client de passage sort un billet en disant d’en enterrer une bonne douzaine…

La dernière blague est peut-être de Pete Cashmore. Le problème avec les blagues sur les banquiers et les banques, c’est que les banquiers ne les trouvent pas drôles alors que la plupart des autres considèrent que ce ne sont pas des blagues.

Pour chercher une illustration libre de droits (donc, hors banques d’images), j’ai lancé une requête caricature+banquier. Et sur un forum bancaire (de Boursorama), je suis tombé sur un message d’un collaborateur de cette banque en ligne qui, sous forme de portraits du genre de ceux de La Bruyère, mais en plus condensé et moins talentueux, dresse une typologie des clients, soit des pigeons. En fait, cela semblait total pompé sur un autre site. J’ai aussi trouvé un site parodique, celui de La Banquette, la petite banque qui allonge vos dettes. J’ai apprécié le formulaire « Partagez votre endettement avec un(e) ami(e) ». En fait ce site est une promo parodique du Crédit immobilier direct.

J’ai aussi retrouvé une citation de François Fillon qui considérait que les banquiers ne devaient pas être montrés du doigt et caricaturés. C’était pour ennuyer Nicolas Sarkozy ? (lequel, à Davos, s’est fait moucher par un banquier). Et découvert cette brève à propos d’un ex-banquier suisse, Rudolf Elmer, qui aurait remis à Julian Assange, de Wikileaks, deux CD censés lister des noms d’évadés fiscaux ou de fraudeurs. Tiens, justement, c’est en Angleterre, et non en Suisse ou en France, que s’est créé le mouvement UK Uncut, qui depuis fin octobre dernier, s’en prend aux firmes qui pratiquent l’évasion fiscale. En les montrant du doigt, en bloquant l’accès à leurs agences ou magasins (Vodaphone, Boots…). Un peu comme si on boycottait les produits L’Oréal après les révélations sur les pratiques de Liliane Bettencourt. « Un gourvernement de millionnaires a décrété que les bibliothèques, les services de santé, les budgets éducatifs, les services bénévoles associatifs, les sports, l’environnement, les handicapés, les pauvres et les seniors devaient payer la note de l’inconséquence des riches… ». Ce mouvement s’oppose donc aux coupes (cuts) budgétaires drastiques en allant pointer du doigt les grandes entreprises bénéficiant d’exonérations fiscales légales. Ce mouvement est en passe d’obtenir que le fisc britannique justifie ses arrangements avec ses plus gros clients, les plus gros contribuables. Parmi les cibles d’UK Uncut, Tesco, divers hypers et supermarchés, et un Pinault britannique, Sir Philip Green (Topshop, Burton, Miss Selfridge, &c.). Sa femme est en fait la propriétaire réelle de nombreux biens et elle est domiciliée à Monaco. UK Uncut traduit l’évasion fiscale d’individus ou compagnies en salaires d’infirmières, par exemple. Les matériels de campagne, portant le slogan Targeting Tax Thieves (soit cibler, dénoncer les évadés fiscaux), ne manquent pas d’humour. Pour Topshop, c’est un bon de réduction « Two for one on everything » (pour un acheté, deux emportés) qui est supposé être réglé par Philip Green en personne. L’idée est de gripper les mécanismes en coinçant les rouages avec des clefs… anglaises (spanners). Pour les banques, au lieu de suivre le mot d’ordre de Cantona, l’idée serait de… donner davantage d’argent aux banques. Oui, mais en ouvrant de tout petits comptes, en masse.  Pour Noël, ils ont inventé le Santa Glue In (déguisés en pères Noël, des activistes se collent aux parois ou vitrines de magasins). Barclays Bank et HSBC sont aussi dans leur collimateur. Au Royaume-Uni, l’évasion fiscale est évaluée à près de 28 milliards d’euros annuellement. En France, ce pourrait être presque le double.

Auteur/autrice : Jef Tombeur

Longtemps "jack of all trades", toujours grand voyageur. Réside principalement à Paris (Xe), fréquemment ailleurs (à présent, en Europe seulement). A pratiqué le journalisme plus de sept lustres (toutes périodicités, tous postes en presse écrite), la traduction (ang.>fr. ; presse, littérature, docs techs), le transport routier (intl. et France), l'enseignement (typo, PAO, journalisme)... Congru en typo, féru d'orthotypographie. Blague favorite : – et on t'a dit que c'était drôle ? Eh bien, on t'aura menti !

6 réflexions sur « Quelques blagues sur les banquiers »

  1. Remarquez que le gouvernement est aux abois. Il serait question de supprimer la possibilité, pour les accompagnateurs de personnes allant en pélérinage, de déduire leurs frais de voyage de leurs impôts. Bon, pour ceux du Premier cercle, qui n’allaient pas vraiment à genoux à N.-D. de Fatima, c’est un petit manque à épargner.

  2. Bonjour

    Humour mais Ô combien révélateur d’un fond qui germe partout.
    Les « Trabelsi » ont des enfants partout sous d’autres régles du jeux plus mondialisées…

    Les occidentaux voient-ils réellement l’identique en attendant et ne voient-ils pas les réclamation en Islande du peuple qui ne crie pas contre une famille mais contres les banquiers soutenus par tous les politiques de quelque couleur que ce soit… ?

    Faites l’Humour pas la guerre et dites-en autant… 😉

    Merci
    PH

  3. [b]Waouh,

    Ils ont de l’idée ces anglais.
    Çà ne m’étonne plus que vous me demandiez de m’intéresser au sujet.
    Pas mal les petits comptes différents.

    Petites « misères » aux Grand capital, mais sera-ce- suffisant ?

    Je ne crois pas.
    Amusant Jef, et çà m’évite d’aller sur google, chercher l’activité de ces sitting boys et girls.
    Un vote, et j’aime.[/b]

  4. Dans le genre:

    Un grand banquier new-yorkais du début du siècle dernier réputé pour sa dureté en affaires avait, a la suite d’un accident, un oeil de verre parfaitement semblable a l’oeil sain. Avisant, lors d’une réception, un journaliste réputé pour sa perspicacité, il le met au défi de distinguer l’oeil de verre. Le journalisme scrute son visage un long moment et dit : « c’est le gauche ».
    Et le banquier : « comment avez vous deviné ?, »
     » Facile » répondit le journaliste « dans cet œil, j’ai aperçu une étincelle d’humanité. »

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